mardi 31 janvier 2012

Bonne année pour le pire du meilleur (ou le meilleur du pire)

 

Je viens de recevoir un mail. 

 

Peut-être bien le dernier de 2012. 

 

Un mail de voeux.

 

Un peu avant l'heure (entre quatre et cinq heures avant très exactement). 

 

Et devinez qui me l'a envoyé ?

 

La SNCF.

 

(Non !)

 

(Si.)

 

"Voyages-SNCF vous souhaite ses meilleurs voeux !

Que cette année 2013 soit riche en voyages et en émotions."

 

 

"En émotions", je crois qu'elle le sera. 

 

Je nous prévois déjà à tous de grandes émotions sur le quai d'une gare à nous demander si le train va partir, avec combien de minutes/heures/jours de retard, s'il va vraiment arriver à destination et si comment-qu'on-fait-quand-on-a-raté-sa-correspondance-et-que-c'était-le-dernier-train-?.

 

Bon, mais là, vous me direz, rien de très nouveau par rapport à 2012...

 

Mais rassurez-vous, je nous prévois aussi une année pleine de surprises ! 

 

Si la SNCF a décidé de passer à une politique de communication décomplexée fondée sur l'ironie et l'auto-dérision, ne devons-nous pas nous attendre à un changement d'attitude comparable de la part de nos autres interlocuteurs ?!

 

(Exemples : "A la suite de la mise en route d'une nouvelle cafetière au service de l'Etat civil, votre carte d'identité n'est toujours pas disponible", "En raison d'une flemmite aigüe, votre facteur a préféré que vous alliez chercher directement votre lettre recommandée à la Poste", "Votre dossier ayant été perdu par négligence du personnel, merci de bien vouloir cesser de nous adresser vos feuilles de soins").

 

Eh bien, quitte à faire ringard, je me contenterai pour ma part de vous souhaiter - voyages en train ou pas - beaucoup de bonheur pour 2013 ! 

 

Et si vous en manquez malgré tout, n'hésitez pas à m'appeler : je me ferai une joie de vous en donner au téléphone (quand j'étais en 4ème, j'ai confectionné une attente téléphonique qui diffuse l'Hymne à la joie (version avec grésillons), et, ça tombe bien, elle n'a pas servi depuis longtemps - depuis ma 4ème en fait).

 

Sur ce, bon champagne et bon foie gras à tous (et même au pôle communication de la SNCF, je ne suis pas rancunière) !

 

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2013, une année qui va décoiffer. Vraiment.

 

mardi 24 janvier 2012

Qui a peur du Père Noël ?

 

Il fut une époque - assez lointaine aujourd'hui - où je portais des robes à volants, des bottes en caoutchouc rouges, des couettes de chaque côté du visage et des bijoux en plastique rose ornés de faux diamants (mon côté bling-bling). 

 

J'avais peut-être 4 ou 5 ans et je croyais alors dur comme fer qu'il existait quelque part en ce monde un être suffisamment grand et noble pour préparer chaque année, spécialement à mon intention, tout un assortiment de cadeaux qu'il venait déposer, à des billions de kilomètres de chez lui, le 24 décembre à minuit, au pied du sapin de mes grands-parents.

 

Cet être merveilleux, c'était bien évidemment le Père Noël

 

J'ai compris par la suite, qu'en fait, il n'existait personne au monde de suffisamment désintéressé pour passer chez vous à l'improviste, un soir de l'année, laisser de somptueux cadeaux (Ipads, sacs Lancel, voitures Mini, cartes bleues à crédit illimité...) et repartir sans attendre un merci

 

Même pas le Père Noël

 

Vous comprendrez mieux, dorénavant, la cause de mes crises d'angoisse quotidiennes et de mes tentatives de suicide hebdomadaires. 

 

Plus on est monté haut, plus la chute fait mal.

 

Et moi, j'étais montée très haut...

 

Pour autant, je ne m'en suis jamais voulu de ne pas avoir découvert plus tôt la triste réalité, à savoir qu'en fait, les cadeaux que je recevais à Noël venaient de ma famille.

 

Tous les faux-semblants avaient été réunis pour m'égarer. 

 

Le Père Noël, à chaque fois que je l'avais croisé, que ce soit à la cantine de mon école, dans mon club de danse junior, ou même dans la galerie marchande de mon Maxicoop, avait toujours consciencieusement ménagé les apparences. 

 

Alors même que j'aurais préféré récupérer ma papillote et ma clémentine sans avoir à l'approcher de trop près - il me faisait quand même un peu peur avec sa grande tenue rouge, sa barbe blanche et sa grosse voix grave -, il y avait immanquablement un moment où il me faisait venir auprès de lui pour me demander comment je m'appelais (Ginger), quel âge j'avais (5 ans), si j'avais été sage (eh oh, c'est personnel), avant de me promettre moult cadeaux pour bientôt. 

 

Quand j'ai découvert par la suite qu'en fait, le soir de Noël, il restait bien gentiment les bras croisés, dans son rocking chair, à regarder Michel Drucker, je me suis promis, la prochaine fois que je le verrai, de lui toucher deux mots de son comportement. 

 

Malheureusement, à partir de ce moment là, j'ai cessé de le croiser...

 

J'avais beau, chaque mois de décembre de chaque nouvelle année, explorer les couloirs de mon collège, fouiller les vestiaires des salles de sport de mon lycée, parcourir les amphis de ma fac à sa recherche, je ne suis plus jamais retombée nez-à-nez avec lui.

 

Et c'est finalement hier, qu'attablée dans un excellent restaurant en compagnie de mes parents, je l'ai vu tout à coup débouler au son d'un Petit Papa Noël remixé version Lorie (au secours), aller saluer les petits enfants, se faire photographier à leurs côtés, tout ça en se gardant visiblement bien de leur révéler que non, ce ne serait pas lui qui passerait le 24 décembre.

 

Évidemment, mon sang n'a fait qu'un tour.

 

J'ai commencé à me lever pour aller lui faire part de toute l'indignation que son comportement avait suscité en moi depuis tant d'années.

 

Et puis, en le regardant plus attentivement, ce n'est pas que, tout à coup, je me sois trouvée replongée à l'époque de mes 5 ans, effrayée par sa grande tenue rouge, sa barbe blanche, et sa grosse voix grave, mais je me suis dit qu'après tout, il y avait peut-être prescription. 

 

Quand j'ai entendu, juste après, son rire tonitruant secouer littéralement tout le restaurant, j'en ai été alors tout à fait convaincue. 

 

L'heure n'était plus au Père Noël, pour moi. 

 

Elle était à ma crêpe aux pommes confites flambée au calvados.

 

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Noyeux Joël à tous ! 

mercredi 18 janvier 2012

Changer de coiffure peut nuire gravement à votre vie


Il y a quelques semaines déjà, j'étais tranquillement installée à mon bureau, en train de jeter mon coup d'oeil rituel aux informations du jour (pas du tout pour retarder le moment où je me mettrai au travail, juste dans le but d'améliorer la qualité de mes dossiers qui tournent ô combien souvent autour d'évènements d'actualité), lorsque je suis tombée sur cette dépêche AFP :

 

« La journaliste Audrey Pulvar annonce la fin de sa relation avec Monsieur Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et poursuivra tout auteur d'atteinte à sa vie privée ou à celle de ses proches ».

 

Sur le coup, c'est plutôt la seconde partie de ce message qui a retenu mon attention.

 

Oui, je le dis : j'ai eu peur.

 

Je ne m'y connais pas franchement en atteinte à la vie privée de la journaliste Audrey Pulvar, ni de celle de ses proches d'ailleurs, et je me suis donc demandé si, rien qu'à lire sa missive, je n'avais pas déjà empiété sur leurs droits les plus fondamentaux, m'exposant ainsi à un petit séjour à durée indéterminée, tous frais payés, direction Cayenne.

 

Dans le doute, et vu qu'Audrey Pulvar n'était pas franchement engageante sur les suites qu'elle comptait donner à l'affaire, j'ai vite quitté ma page Purepeople et supprimé mon historique de navigation, et puis j'ai attendu en tendant le dos pour voir si elle n'allait pas débarquer comme une furie dans mon bureau, un couteau de boucher dans la main, pour me faire passer l'envie de m'intéresser à sa vie privée (et à celle de ses proches).

 

J'ai attendu une minute, et en fait non.

 

Apparemment, elle ne savait pas.

 

Alors j'ai pu commencer à réfléchir posément à l'information délivrée dans la première partie de la dépêche.

 

Déjà, je me suis dit qu'Audrey Pulvar nous faisait quand même drôlement confiance pour nous annoncer à tous sa rupture sentimentale aussi franchement, sans chichi aucun, un peu comme si l'on était tous ses meilleurs amies et qu'on se retrouvait à une pyjama party.

 

Pas sûre que Montebourg aurait eu la même simplicité si elle n'avait pas pris les devants...

 

Et puis, immédiatement après, je me suis interrogée sur les causes de cette rupture (je suis comme ça moi, je ne m'arrête jamais à la surface des choses).

 

Et c'est là qu'a surgi tout à coup, devant mes yeux, cette photo d'Audrey Pulvar aux Inrocks, assise devant son bureau, tournée de trois quart vers l'objectif, avec... hmm... comment dire... oui, c'est ça, une coupe spéciale doigts-dans-la-prise

 

Il ne m'a pas fallu réfléchir longtemps pour me dire que, cette coupe là, elle n'était pas forcément sans lien avec ce qu'elle nous racontait gentiment dans sa dépêche AFP.

 

Pas besoin d'être psychothérapeute pour couples diplômé d'Etat, pour savoir que porter une coiffure pareille, c'est un peu comme s'exhiber dans un vieux jogging informe assorti à un tee-shirt XXL mauve délavé un jour de Saint Valentin, c'est ni plus ni moins suggérer à son conjoint l'idée qu'a priori, il peut sans doute arriver à vivre sans vous. 

 

Et même très bien.

 

Avec une qualité de vie bien meilleure que celle qu'il a à vos côtés, en fait.

 

Ca, c'était il y a quelques semaines. 

 

Et puis, aujourd'hui, qu'apprends-je ? 

 

Qu'elle serait sur le point de quitter les Inrocks

 

Ou de se faire quitter par les Inrocks, je ne sais plus exactement...

 

La raison tiendrait en tout cas à l'existence de difficultés d'entente avec le propriétaire de l'hebdomadaire, Matthieu Pigasse

 

Matthieu Pigasse avec qui elle a sans doute eu un certain nombre de réunions au cours desquelles elle a sans doute porté cette même coiffure.

 

Ah, oui, tout s'éclaire. 

 

L'allergie capillaire que peut susciter une coupe de cheveux, disons, audacieuse, n'est pas toujours cantonnée à la seule sphère sentimentale, ce serait trop beau ! 

 

Elle peut aussi se rencontrer sur le terrain professionnel. 

 

Voire sur le terrain amical...

 

Allez, Audrey, il y a urgence maintenant, on défrise, on lisse, si besoin est on fait des extensions, des implants même, mais pitié, on arrête le carnage ! Tu ne vas quand même pas attendre que ton caniche prenne la fuite pour changer de coupe, ce serait trop bête, hein ! 


 

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samedi 14 janvier 2012

Paye ta tartiflette (avec la SNCF)


Il n'y a pas très longtemps, j'ai fait une petite incursion dans le congélateur de la France, à Lyon.

On ne m'avait pas prévenue que, là-bas, on a beau être en ville, on se retrouve à peu près dans les mêmes conditions climatiques que sur une piste de ski bien venteuse à plus de 4000 mètres d'altitude (oui, la piste du Mont Blanc, une noire plutôt raide).

Ou en tout cas je n'avais pas bien compris le message.

Je ne suis pas frileuse de toutes façons ! me rengorgeais-je intérieurement - non sans un brin bien innocent de légère vanité - lorsque l'on me recommandait de m'habiller chaudement.

Oui mais "pas frileuse" à Paris, Rouen, Reims, Bordeaux ou Metz ne signifie pas exactement la même chose que "pas frileuse" à Lyon.

Et ça, personne n'avait pris soin de me le préciser.

Pour partir, j'avais quand même enfilé un pull à col roulé, mis mes bottes et pris avec moi ma paire de gants, et autant vous dire qu'avec tout ça, sur le quai de la Gare de Lyon, je me sentais un peu dans la peau d'un Terminator de l'Antarctique.

Après être arrivée à Lyon et avoir parcouru la ville pendant un peu plus de deux heures, je me sentais plutôt dans la peau d'un énorme glaçon bien uniformément gelé, un peu comme dans le compartiment congélateur de mon frigidaire que je n'ai toujours pas eu le temps de dégivrer entièrement (et pourtant ce n'est pas l'envie qui m'en manque).

Autant dire qu'une fois installée à l'abri, dans un restaurant lyonnais, retrouvant peu à peu la sensation de mes pieds et de mes mains (tiens, je ne suis pas une fille-tronc en fait ?!), le mot tartiflette inscrit sur la carte m'a littéralement sauté au visage.

Oui, mais une tartiflette, c'est mal. 


C'est même carrément mauvais pour la santé.


D'ailleurs c'est gras.


Il paraît qu'il y a du fromage dedans.


Et des amis m'ont affirmé qu'on pouvait y trouver des lardons.


Et tout ça, ah non, ça n'a pas plu à la SNCF.


Mais vraiment pas.


Déjà qu'elle lance chaque année, au moment de Noël, de grands événements sportifs collectifs sous le nom de grèves CGT-Sud rail, tout ça pour obliger les gens à retrouver leur silhouette de sylphide avant de s'empiffrer de foi gras pour les fêtes, alors si en plus vous devancez l'appel en ingurgitant avant l'heure des milliers de calories/fourchette, forcément ca ne lui fait pas plaisir...

Elle me l'a fait très clairement savoir lors de mon retour en compagnie de mon amie Ju, qui, n'habitant pas Paris (oui, il y a des gens...), devait passer de la Gare de Lyon à la Gare Saint Lazare pour attraper sa correspondance.

A priori, avec 40 minutes de temps prévisionnel et 5 stations de métro, le défi c'était plutôt d'arriver à rater son train.

Mais pour cette bête histoire de tartiflette, la SNCF a décidé d'inverser le challenge en nous réduisant tout ça à 20 petites minutes rikiki.

Du coup, une fois à la Gare de Lyon cela a été opération sauter du wagon dès que les portes s'ouvrent avant même le train s'arrête, se faufiler entre tous les voyageurs en criant pardon pardon, courir jusqu'au métro, réussir l'une à entrer dedans (moi), l'autre à le rater (Ju), se retrouver à Châtelet, attendre fébrilement la station Saint Lazare en regardant sa montre environ 3 fois par seconde (au cas ou le temps se mettrait tout a coup a filer plus vite), descendre du métro, monter tous les escalators en courant, avant de piquer un sprint final jusqu'au train en repérant au passage de quel quai il part.

Non, vraiment, la SNCF n'aime pas la tartiflette...

 

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La SNCF, mon partenaire minceur.

jeudi 12 janvier 2012

Rester classe après une seance de sport...

 

... c'est si difficile que ca ?

 

Apparemment oui.

 

Du moins c'est ce qui m'a sauté aux yeux, que dis-je, agressé le regard, hier en allant chercher de quoi faire mon cake féta/poivron/tomates dans mon Monoprix (ma sortie de la semaine).

 

Je conçois bien que l'on n'aime ni se changer dans des vestiaires collectifs, ni se laver dans des douches collectives.

 

Je suis d'ailleurs bien placée pour le savoir puisque j'ai moi-même une sainte horreur du collectif qui constitue, par définition, un frein à la libre expression Gingeriale et, mutatis mutandis (ça y est, je l'ai casé), une perte inestimable pour l'Humanité.

 

Et puis de toutes façons, je ne vous mentirais pas, j'ai mal vécu l'époque où je travaillais au kolkhoze avec mon vieux copain Staline, surtout la fois où le titre du meilleur kolkhoznik du mois m'a filé sous le nez tout ça parce que, moi, je n'étais pas pistonnée...

 

Mais bon, de là à négliger totalement son apparence au mépris de la sensibilité de ses concitoyens, non.

 

Si l'on sort d'une séance de sport avec un vieux short dégoûtant, plein de transpiration, on s'arrange pour avoir une tenue à peu près digne au moment de s'en retourner au milieu de la grande majorité des êtres normaux, ceux qui jouent à la console et boivent de la bière de Noël, et dont les impôts, accessoirement, financent des complexes sportifs qu'ils ne fréquentent pas (ce sont des gens très généreux). 

 

Si vraiment on ne veut pas se changer pour rentrer chez soi, eh bien dans ce cas, soit on enfile son jean par-dessus son short dégoûtant (et personne n'en subit le spectacle), soit on l'assortit avec un sweat à capuche lui-même dégoûtant (ça a toujours le mérite d'être assorti), soit on attend le dernier métro, on le laisse passer, et on rentre chez soi à pieds quand il n'y a plus personne dans la rue.

 

Mais, pitié, on ne revêt pas son manteau de ville mi-long par dessus son vieux short dégoûtant, façon version hivernale du vieil exhibitionniste de quartier à imperméable beige.

 

Qui plus est, lorsqu'on se rend dans un Monoprix.

 

La prochaine fois que j'assiste à un tel spectacle, c'est bien simple, je préviens la fashion police.

 

 

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mardi 10 janvier 2012

Toujours imaginer le pire

 

Cela fait des années que j’entends dire un peu partout qu’il vaut mieux regarder le verre à moitié plein que celui à moitié vide.

 

Notez qu’il faut déjà que le verre soit rempli à moitié...

 

Ceci-dit, d’une certaine façon, le verre est toujours rempli à moitié !

 

Cas concret avec Roger, 43 ans, 5 enfants en bas âge, 1 épouse dévouée, en phase terminale de cancer à l’hôpital Lariboisière de Paris.

 

Roger se lamentant : Je suis trop jeune pour mourir… 

 

Georges, meilleur ami de Roger, d’un ton soutenu : Roger, reprends-toi ! Tu es peut-être en phase terminale de cancer, mais regarde, ça n’empêche pas qu’aujourd’hui, à 12h40 tu es encore en vie, alors qu’il y a sans doute, à l’autre bout du monde, un type qui était en pleine santé à 12h39 et qui vient de casser sa pipe à l’instant dans un bête accident de la circulation, sans même avoir eu le temps de dire au revoir aux gens qu’il aimait !

 

Roger se lamentant encore et toujours (pénible ce Roger) : Oui, mais que va devenir ma famille sans moi…

 

Georges, meilleur ami de Roger, d’un ton re-soutenu : Allons, Roger, on ne voit plus personne mourir de faim en France actuellement ! Il y a plein d’aides sociales et puis, qui sait, ta femme va peut-être se remarier très vite avec un homme qui pourra entretenir toute ta petite famille, lui

 

Roger ragaillardi par son chouette ami Georges (c’est fait pour ça les amis) : Merci Georges, tu es un vrai ami, j’ai vraiment beaucoup beaucoup beaucoup de chance de t’avoir !

 

12h41 : dernier soupir de Roger qui nage en plein bonheur. Le dialogue entre les deux amis s’arrête là.


Pour être heureux, on le voit, mieux vaut regarder le bon côté des choses.

 

Oui, seulement, ce précepte n’est pas transposable en toute occasion.

 

Socialement, par exemple, lorsque vous n’êtes pas encore au courant de tous les tenants et aboutissants d’une situation, je ne saurais que trop vous recommander de l’envisager sous l’angle le plus dramatique. 

 

Pourquoi ?

 

Parce qu’à défaut, vous pouvez l'interpréter de façon erronée et commettre, par la même occasion, un impair oscillant, sur l’échelle de la gravité, entre assez grave (amitié irrémédiablement compromise) et vraiment très grave (haine mortelle accompagnée de pulsions de meurtre).

 

Je ne vous parlerai pas ici de l’une des photos que m’avait montrées mon amie Arty pour me faire voir l’avancement des travaux de construction de sa maison, sur laquelle apparaissait, au premier plan, un homme d’une cinquantaine d’années, plutôt assez bedonnant et dénué, à première vue, du moindre gramme de ce qu’il est convenu d’appeler sex appeal.

 

Ginger essayant de faire de l'esprit : Bah alors, Arty, qu’est-ce qu’il te prend de photographier comme ça des ouvriers du chantier ?! Il est pas mal, mais bon…

 

Arty faisant semblant de ne pas avoir entendu : Donc, là, mon beau-père devant la maison…

 

Ginger très naturelle, concentrée sur l’arrière-plan : Ah oui, on voit que les travaux avancent, dis donc !

 

Non, non, je ne vous parlerai pas de cette histoire, je n’aime définitivement pas auto-illustrer mes articles, c'est bien trop égocentrique surtout lorsque ça ne me met pas vraiment en valeur

 

Je préfère donc vous faire le récit d'une autre histoire qui met en scène, cette fois, des personnes qui me sont totalement extérieures.

 

Tout part d’un beau jour de novembre 1985 où mon amie Djane naquît dans un petit berceau d’osier (et oui, comme Moïse).

 

Transportons-nous 27 ans plus tard.

 

Nous voilà en novembre 2012 avec une Djane qui n’a plus grand choses à voir avec un  nourrisson dans un petit berceau d’osier, en train d’organiser sa soirée d’anniversaire via facebook, ère du progrès et de la modernité oblige.

 

La date est notée, je réponds présent à l’event et je sors déjà ma plus belle paire de chaussures pour ne pas risquer d'être prise de court.

 

Et puis, un beau matin, je constate une mise à jour sur l’event Anniversaire de Djannou informant l’ensemble de ses invités du report de la soirée pour une raison indépendante de sa volonté (voir détail plus bas).

 

Que me dis-je ? Bizarre, bizarre, on annule rarement sa propre soirée, surtout lorsqu’une trentaine de personnes au bas mot ont fait part de leur participation.

 

Que fais-je ? J’envoie un texto à Djane pour lui demander Eh oh Djane, tout va bien ? J’ai vu que tu annulais ta soirée, que pasa ? Rien de grave j’espère ! Kiss & love


Mais tout le monde n’a pas la même inspiration (de génie).

 

Neuf de ses invités – tous du sexe masculin, soit dit en passant, mais je n'en tire aucune conclusion – se sont lancés dans des commentaires potaches du style, pour ne citer que les meilleurs d'entre eux :

 

- Scandaleux..................

 

- REMBOURSEZ !!!!!!!!!!!

 

- Tssssss.......... C'est quoi cette arnaque !

 

 

Djane ne leur a pas répondu. 

 

Par contre, elle a répondu à mon texto en m'expliquant qu’elle venait de perdre son grand père et que son enterrement à l’autre bout de la France tombait pile poil à la date de sa soirée…

 

Quand je vous dis qu'il faut toujours envisager le pire ! 

 

fbk2

Merci quand même aux 9 boulets qui ont si bien animé le mur !

samedi 7 janvier 2012

Coups de food ou comment une fois dans ma vie j'aurai participé à un événement historique

      

La troisième guerre punique, je n'y étais pas (cela vaut aussi pour la première et la deuxième d'ailleurs). 

 

La découverte de l'Amérique, j'étais retenue je ne sais plus où sur un autre continent. 

 

Le sacre de Napoléon, vous aurez beau chercher sur les tableaux, j'étais absente. 

 

Pareil pour le mariage de Sheïla et Ringo, il s'est fait sans moi. 

 

Il y a certains moments dans la vie, où, comme ça, on dresse des bilans. 

 

Et le mien, à la veille de mes 28 ans, était parti pour être assez mitigé...

 

A peu près tous les évènements clefs de l'histoire de l'Humanité, en se limitant aux 25 derniers siècles, je les avais lamentablement ratés. 

 

Seul lot de consolation : être née le même jour et le même mois que Jane Austen et Beethoven (le compositeur, pas le chien des films).

 

Certes, beaucoup de gens m'envient terriblement pour ça, mais je ne sais pas si l'on peut dire, pour autant, sur la base d'une simple coïncidence de dates d'anniversaire, que sa vie a du sens...

 

Heureusement, un beau jour de mars 2012, j'ai rencontré La Belette et Lau.

 

Ce jour là, nous avons discuté, sympathisé, raconté des choses que nous n'avions pas faites et des choses qu'en fait si, à toi de démêler le vrai du faux, mais sans jamais oublier - et c'est ce qui m'a tout de suite plu - de manger.

 

Par la suite, à chaque fois que j'ai retrouvé La Belette et Lau, nous avons gardé cette saine habitude de ne jamais rester le ventre vide. 

 

Il y a même eu un brunch au cours duquel, tandis que je dégustais une crêpe généreusement parfumée au nutella, elles m'ont toutes les deux annoncé qu'elles allaient créer un blog de food

 

- Un blog de quoi ? ai-je demandé la bouche pleine (mais sans postilloner). 

 

- De food, c'est un concept venu d'Outre-Manche qui désigne ce qu'on mange, je ne sais pas si tu vois... Et le blog va s'appeler Coups de food, m'ont-elles expliqué.

 

Et lorsque j'ai appris qu'il y aurait une soirée dégustation organisée pour le lancement du blog, je me suis dépêchée de finir d'avaler mes oeufs brouillés au saumon pour entamer une opération de lobbying agressif donnez-moi-une-invitation-s'il-vous-plaît-sinon-je-ne-survivrai-pas.

 

Ca y est, je le tenais cet évènement historique qui allait apporter un véritable sens à ma vie ! 

 

Je ne sais pas si c'est mon discours suppliant ou bien mon splendide appétit qui a fini par les convaincre, mais toujours est-il que, dernièrement, j'ai reçu une invitation de La Belette et de Lau (ou de Lau et La Belette, je ne sais plus) pour la première soirée Coups de food de tous les temps. 

 

C'était mardi. 

 

Nous étions une quatorzaine. 

 

Chacun avait apporté un même dessert décliné en deux versions : l'un acheté et l'autre fait maison, et tout le monde devait deviner lequel était lequel. 

 

2 x 14 = 28 desserts à goûter. 

 

Je n'avais encore jamais participé à une soirée avec autant de plats sucrés et autant d'interrogations culinaires aussi.

 

Et surtout, je n'avais encore jamais participé au lancement d'un blog de food amené à avoir autant de succès que Coups de food qui, avant même qu'il soit né, est déjà connu de tous les enfants du Burundi (j'ai une source fiable installée là-bas). 

 

Un jour, je raconterai tout ça à mes petits-enfants. 

 

- Mais Bonne-Maman (et oui, comme les confitures), tu as vécu un évènement historique ! me diront-ils ébahis. 

 

- Et oui mes poussins, comme quoi, vous voyez, ça sert plus qu'on ne le pense dans la vie de bien aimer manger. (...) EDGARD, JE TE LE REPETERAI COMBIEN DE FOIS, TU FINIS CES HARICOTS !


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Quand je vous dis que j'ai participé à un évènement historique !  

 

jeudi 5 janvier 2012

Ces gens qui aiment vous mettre la pression

 

On en a tous connu.

 

Et on en connaît malheureusement encore.

 

On dirait qu'ils prennent un malin plaisir à provoquer chez vous un sentiment de malaise généralisé en vous confrontant, par leur simple exemple, à l'idée obsédante que vous vous êtes embourbé dans une situation d'échec irrémédiable. 

 

Ils prennent des apparences diverses selon l'âge auquel vous vous situez. 

 

Cela a pu être : 

 

- votre voisin de classe qui, 10 minutes après avoir noté l'énoncé du devoir, entamait déjà sa troisième copie double (quand vous en étiez encore à essayer de comprendre le sujet), 

 

- votre camarade de préparation de concours qui, un mois avant le début des examens, avait déjà bouclé l'intégralité de ses révisions (quand vous arriviez tout juste à la moitié du programme).

 

Et, aujourd'hui, cela peut être : 

 

- vos amis qui, 6 mois avant les grandes vacances, ont déjà arrêté leur destination de rêve, trouvé leur villa en location et réservé leurs cours de plongée (quand vous en êtes encore à chercher une chambre d'hôtel pour votre séjour de ski dans à peine 15 jours),

 

- vos collègues exerçant comme vous en libéral qui, une semaine avant la date butoire, ont déjà renvoyé à nos amis du Trésor un petit bijou de 2035 avec toutes les annexes dûment complétées (quand vous vous débattez désespérément avec votre balance des comptes) (votre balance des quoi ?).

 

Alors voilà, aujourd'hui, j'ai décidé de me venger de tous ces gens-là en direct sur mon blog (et tant pis s'ils ne le lisent pas).

 

Nous sommes le 5 décembre et, ça y est, j'ai fini mes cadeaux de Noël.

 

 

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mardi 3 janvier 2012

Cher Monsieur qui a fait le catalogue de jouets...

 

... ou tout au moins qui t'es occupé de la page 401 "jouets garçons entre 3 et 12 ans", je tiens à t'assurer de tout mon soutien psychologique. 

 

Tu vois, c'est amusant, parce que, de l'extérieur, j'aurais cru qu'avec un tel métier, on devait nécessairement être épanoui, heureux, rayonnant. 

 

C'est vrai, un travail qui se décline sur le thème de Noël, des fêtes, des cadeaux, des sourires émerveillés des enfants au pied du sapin le 24 décembre à minuit, a priori, on imagine ça comme le métier idéal. 

 

Et puis, mon beau-frère est tombé sur la page 401 de ton catalogue, un jour qu'il s'ennuyait tellement avec nous qu'il s'était mis à le feuilleter (peut-être parce qu'avec ma soeur, on parlait de comment il faut faire pour les retours gratuits chez Zalando) (et que lui savait déjà).

 

Cette page 401, il me l'a montrée et j'ai compris.

 

J'ai compris toute l'étendue de ta désespérance à faire à longueur de journée des copiers/collers de photographies sans intérêt de jouets eux-mêmes sans intérêt destinés à des gamins sans doute sans intérêt. 

 

Pour peu que, par là-dessus, ton équipe ait tourné en sous-effectif et que tu aies eu à faire à un patron caractériel qui te hurlait dessus parce que Bon sang, mon gars, à ce rythme là on ne sera même pas prêt pour Noël 2025, tout ça pour un salaire de misère, il était naturel qu'à la page 401 tu arrives à un véritable craquage.

 

Vu le contexte, vu ton état de nervosité, c'est normal que cette photographie représentant un jeune garçon déguisé en parfait policier, menottes et sifflet à bille à la ceinture, pistolet dans une main, panneau d'interdiction de rouler à plus de 50 km/h dans l'autre, ait été pour toi le copier/coller de trop. 

 

Il faut dire qu'au-delà de l'interrogation légitime de faut-il vraiment encourager son fils à devenir policier (surtout quand on voit l'état de la BAC de Marseille) ?, cette photographie qui associe enfance, limitation de vitesse et usage de la force armée, flirtait sérieusement avec l'absurdité la plus folle. 

 

Alors, sans même vraiment réaliser ce que tu faisais, tu en as rajouté une couche en glissant dans la bouche de notre apprenti policier, à la façon d'une bulle de bande-dessinée, une excellente citation de Marcel Patulacci, brigadier chef et agent de la paix avant tout.

 

Certains pourraient croire que tu as par là témoigné d'un mépris radical envers cette catégorie de gens qui ne trouve réellement son utilité qu'à long terme et que l'on appelle couramment des enfants, mais ne t'inquiète pas, moi je sais que là n'est pas l'explication. 

 

Ce que j'ignore par contre c'est si tu t'es fait virer de ta boîte quand ton patron a découvert, après la publication du catalogue, l'existence de ce petit clin d'oeil à nos tendres années 90 (mais peut-être étais-tu intérimaire). 

 

Bref, cher Monsieur qui a fait le catalogue de jouets, tout ça est fini maintenant et, avec le recul, j'espère que, quoi qu'il te soit arrivé par la suite, tu n'as aucun regret. 

 

Je te souhaite d'excellentes fêtes de fin d'année avec un peu d'avance et n'hésite pas à téléphoner si tu veux parler de tout ça ou même d'autre chose (on pourra aussi se rappeler les meilleurs sketches des Inconnus puisque tu es un amateur du genre). 

 

Ta copine Ginger


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