samedi 30 juin 2012

Hier j'ai fait les soldes

(Attention, sujet récurrent couvert par au moins deux billets annuels... Mes plus plates excuses à la part masculine de mon lectorat !)

 

Seulement hier ?!! devraient normalement s'exclamer les fins connaisseurs de cette personne un peu bizarre qu'on appelle Ginger. 

 

Oui, seulement hier. 

 

Pourquoi donc ? 

 

Parce que : 


- mercredi midi, j'ai été retenue par un dossier pas cool du tout qu'il fallait terminer au plus vite si on ne voulait pas avoir d'atroces problèmes avec le type concerné, vu qu'il est à moitié fou (notez que c'est toujours moi qui récupère les dossiers des foldingos),


- jeudi midi, j'ai dû filer à la bibliothèque située à côté de chez moi (donc à 35 minutes aller - 35 minutes retour du bureau) pour rendre les livres que j'y avais empruntés il y a 3 mois, étant précisé que les horaires d'ouverture, pour qui n'est pas fonctionnaire employé à la Poste, sont assez mal commodes (10h - 18h). 

 

Car oui, chez moi, la conscience professionnelle et l'amour de la culture passent avant des choses aussi superficielles que des considérations vestimentaires !

 

Mais comme ces choses superficielles revêtent quand même, socialement parlant, une certaine importance, j'ai fini par sacrifier, hier, au grand rite des soldes, et je me suis rendue à Passy faire quelques boutiques (ça fait chic, dit comme ça, mais je dois avouer que ce sont en fait les mêmes boutiques que celles que vous trouvez à Velizy II... mais chut, ça reste entre nous).

 

Bilan d'une heure de soldes : zéro achat. 

 

Et pourtant je m'étais appliquée...

 

Mais tout semblait jouer définitivement contre moi. 

 

Les nus-pieds que j'avais repérés n'étaient plus là ; sans doute qu'une grosse dame à qui ils ne vont pas du tout, les porte désormais à ma place. Passons. 

 

La robe qui m'allait bien, elle, n'était plus disponible, dans ma taille, que dans une couleur moche. 

 

La jupe que j'ai essayée avait une coupe atroce. 

 

Je pourrais continuer encore longtemps à vous dresser le compte-rendu fidèle de mes essayages, mais comme je dois aller au cinéma dans pas trop longtemps, je me vois - malheureusement pour l'intérêt de ce billet - contrainte d'abréger. 

 

Bref, que retenir de toute cette épopée sinon que j'ai vécu un vrai drame qui, sur le coup, laissait très mal augurer de la seconde moitié de l'année 2012 ?!

 

Heureusement, j'ai fini cette expédition en allant chercher un cadeau d'anniversaire pour mon filleul - attention, pas n'importe quel cadeau, un cadeau qui "développe l'intelligence de l'enfant", car moi, voyez-vous, je fais mes courses de jouets chez Oxybul et pas à La grande récré, merci bien.

 

Et c'est là, en repartant, que la vendeuse m'a remis gratuitement un magnifique sac en tissu bleu roi Happy Feet 2.

 

Comme il est assorti à l'une de mes robes et que je suis sûre que j'en ferai un bien meilleur usage que mon filleul - il remplacera avantageusement mon sac à main qui commence à s'user un peu, alors que mon filleul l'aurait au mieux utilisé à ranger ses petites voitures - je me suis rapidement dit que j'allais le garder pour moi. 

 

Et je suis donc revenue à mon travail avec le sentiment d'avoir peut-être raté les soldes été 2012, mais pas totalement ma journée du 29 juin 2012 ! 


 

sac.jpg

Le sac trop la classe.

vendredi 29 juin 2012

Bien choisir ses fréquentations (leçon n° 1)

La grande question dans la vie, ce n'est pas comment se faire des amis, c'est qui choisir comme amis.

 

Parce que, voyez-vous, ce n'est qu'une fois que vous savez comment faire le tri entre les personnes amicalement bancable et les autres (le tout-venant), que vous pouvez envisager de passer à la phase assez touchy de je-fais-comment-pour-plaire-à-des-gens-(amicalement-bancable)-et-qu'ils-recherchent-ma-compagnie-?.

 

J'aborderai cette délicate question un peu plus tard dans un article corédigé par Nadine Morano qui en connaît un large rayon sur les difficultés que l'on peut rencontrer pour se faire des amis quand on a la distinction d'une poissonnière et qu'en plus - les choses se corsent - on vient de perdre son siège de député.

 

Mais pour l'instant je voudrais surtout anticiper sur la touchante question que ne manqueront pas de m'adresser certains de mes lecteurs à l'âme candide et naïve (si, si, il y en a) :

 

"Pourquoi ne pas pouvoir faire de tous les gens sympathiques que l'on croise ses amis ? Ne pourrait-on donc pas imaginer un monde où l'Amitié reposerait sur la seule estime de l'Autre sans être parasitée par la moindre considération d'intérêt personnel ?"

 

"Imaginer" ? Pourquoi pas.

 

Mais si l'on parle de réalité, alors non.

 

Nous ne sommes ni au pays des Télétubbies, ni au royaume de Babar (hélas !). 

 

Nous sommes en plein dans la crise.

 

Oh, pour l'instant, rien de trop grave : on trouve encore de l'aspirine en pharmacie, les bus circulent toujours (avec ou sans climatisation) et France 2 n'a pas prévu d'arrêter la diffusion de Derrick avant une dizaine de siècles minimum.

 

Mais tout ça pourrait s'avérer bien plus éphémère que nous pouvons le penser car - Jacques Attali l'a dit - nous ne sommes encore qu'au début de la crise... 

 

C'est-à-dire à un moment où l'on se fiche pas mal de fréquenter un thésard en sociologie (fauché) ou bien une étoile montante de la chirurgie cardiaque (riche à millions), vu que l'un comme l'autre ont au moins de quoi régler leur bière quand vous prenez un verre en leur compagnie. 

 

Oui mais voilà, le jour où la pinte sera passée de 6 € à 543 € (hors happy hour), lequel des deux trouverez-vous alors le plus agréable à fréquenter ?

 

Celui qui vous donnera rendez-vous dans un restaurant étoilé pour partager un déjeuner gastronomique tout en discutant d'un ton badin de sujets légers et distrayants ? Ou bien cleui que vous retrouverez sous un pont quelconque, dans un vieux sac de couchage crasseux, la gorge sèche, le ventre vide, uniquement centré sur ses problèmes personnels à ressasser des idées sombres ?

 

...

 

Voilà pourquoi, en amitié, il faut toujours laisser parler la fourmi qu'on a en soi.

 

teletubbies.jpeg

Mais tais-toi la cigale !

vendredi 22 juin 2012

"Salut Ginger...

 

... tu remontes à ***** ce we? Si oui es tu dipso pr déjeuner ensemble samedi midi? Biz"

 

Bah non, je ne suis pas dispo samedi midi.

 

Et même, je serais dispo pour dejeuner ensemble samedi, ce serait quand même non.

 

Parce que j'ai bien aimé notre dernier déjeuner (on était en terrasse, les frittes étaient bonnes et il y avait du soleil, une denrée rare par les temps qui courent), mais au bout de 3 heures à entendre parler des travaux de ta nouvelle maison (cloisons à abattre, choix du carrelage, promotions dans les magasins de meubles, agencement des interventions des différents entrepreneurs...), avec quand même une petite parenthèse d'une demie heure consacrée au manque de reconnaissance de ton chef (bouh le vilain-vilain), je me suis soudainement sentie un peu lasse (je suis d'une constitution fragile)...

 

Heureusement, tu as eu la gentillesse de ne pas me fatiguer avec trop de questions.

 

Juste un discret "Et sinon, toi, ça va bien ?", glissé à la fin de la conversation qui m'a prouvé que, ah tiens, en fait non, je n'étais pas transparente.

 

J'ai tenu tout juste 30 secondes sur le thème "Bah oui moi tout va bien... Pas grand chose de très spécial en fait... Des vacances en août... C'est cool le week-end... Il faut que je dégivre mon frigidaire", et puis ça y est, il a fallu que j'y aille (me reposer du déjeuner).

 

On laisse passer 6 mois et on se recontacte (ou pas) ?!

mercredi 20 juin 2012

Vous n'avez jamais remarqué...

... que dans tous les marchés en France, il se trouve immanquablement un groupe de minimum trois Péruviens à poncho pour faire subir aux passants occupés à remplir leur cabas de melons / poulets rôtis / olives pimentées / bonbons des Vosges, les délicieux échos de leurs flûtes de pan ?

 

Quel que soit l'étal près duquel vous vous trouvez, leur musique vous suit partout, languissante, répétitive, entêtante...

 

Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, ils sont toujours là, indéracinables, à parasiter non stop, pendant toute l'amplitude horaire du marché, votre environnement sonore. 

 

Les avez-vous déjà vu arriver, s'installer ou repartir du marché ? Non.

 

Les avez-vous déjà vu prendre une pause, discuter entre eux ou avec les passants ? Pas davantage. 

 

Les avez-vous d'ailleurs déjà vu vendre un seul disque ? Jamais !

 

C'est comme s'ils se matérialisaient soudainement à 6h du matin, flûtes de pan aux lèvres et pieds incrustés dans le bitume, pour se volatiliser à 13h avec tous leurs disques (invendus). 

 

J'ai beaucoup réfléchi à cet étrange phénomène et je ne vois qu'une explication. 

 

Il ne s'agit pas de vrais Péruviens mais d'extraterrestres se faisant passer pour des Péruviens (un peu comme Edgar le cafard dans Men in Black I si vous vous rappelez bien). 

 

Mais pour quelle raison investir comme cela tous les marchés de France, me direz-vous ?

 

Là-dessus, je suis moins sûre de moi, mais je dirais - par pure déduction logique - que les échos de flûte de pan dont ils inondent généreusement villes et patelins français, constituent sans doute pour eux le moyen de tisser un véritable réseau d'énergie extraterrestre couvrant la France entière, pour prendre un jour le contrôle du pays...

 

Quand on pense que pendant ce temps là, les gens continuent d'acheter tranquillement leurs bottes de carottes et leurs choux-fleurs...


vendredi 15 juin 2012

Come back bloguesque

Il y a des périodes, comme cela, où vous vous retrouvez tout à coup très occupé.

 

Trop même.

 

C'est à peine si vous avez encore le temps de vous livrer à des activités hautement importantes telles que :

 

aller jeter un rapide coup d'oeil à la centaine de modèles de nus-pieds proposés sur sarenza.com dans l'espoir de dénicher enfin une paire potable pour le cas où le beau temps reviendrait un jour (parce que, comme le dit si bien Christophe Maé, on ne sait jamais), 

 

 - se lancer dans la lecture de la vingtaine de mails envoyés en moins de 2 minutes par les différents amis avec lesquels s'organise le séjour à Belle Ile de juillet prochain (qui, visiblement, eux, disposent de tout leur temps - et pourtant ils ne sont même pas tous fonctionnaires),

 

- aller consulter le dernier tweet de cette chère Valérie, pour le cas où elle arriverait à faire encore mieux qu'elle n'a fait jusque-là (mais bon, soyons honnêtes, il y a quand même peu d'espoir).

  

Mais tout ça n'est rien à côté du risque majeur de vous voir petit à petit en arriver à négliger totalement votre blog (si bien sûr vous en avez un, pré-requis nécessaire)...

 

... et à le négliger tant et si bien qu'à la fin, il finisse par quitter définitivement votre sphère de préoccupations, jusqu'à devenir un parfait étranger à l'égard duquel vous n'épouverez au mieux plus qu'une sympathique indifférence.

 

"C'est un blog que je tenais il y a quelques temps mais j'ai arrêté depuis, je n'ai plus du tout le temps, et d'ailleurs je ne sais même plus ce que je racontais dessus."

 

Vous pourriez penser qu'il y a des choses plus graves dans la vie. 

 

Eh bien je vous le dis tout net : vous vous tromperiez !

 

Quand vous tenez un blog, il faut savoir qu'une partie de vous se détache de votre personne pour investir le blog (c'est scientifiquement prouvé).

 

Tant que vous alimentez votre blog, vous restez en contact avec cette partie détachée de vous-même qui continue du coup à faire partie de vous (à distance).

 

Mais le jour où vous abandonnez totalement votre blog, vous la perdez définitivement elle aussi. 

 

Et comme - pas de chance - en général vous avez mis dans votre blog la part la plus fantaisiste et la plus intéressante de vous-même (sauf peut-être si votre blog est consacré au tunning ou à l'économie du Swaziland), eh bien, une fois coupée d'elle, vous devenez ensuite un vieux schnock parfaitement ennuyeux, qui, la plupart du temps, fait peur aux enfants...

 

Vous serez peut-être surpris de l'apprendre, mais la plupart des gens parfaitement inodores et incolores que vous croisez quotidiennement tenaient un blog avant

 

Merci qui de vous avoir ouvert les yeux ?

 

Merci Ginger qui va continuer à poster sur son blog (même si elle est vraiment très occupée) !

jeudi 7 juin 2012

Pourquoi assister à des colloques professionnels?

  • Pour remplir ses obligations de formation continue ?
  • Pour flatter son ego en s'auto-persuadant qu'on s'intéresse à des trucs hyper pointus ? 
  • Pour avoir matière à raser son entourage, le soir, en rentrant chez soi ?
  • Pour partir plus tôt du travail et faire des pendus avec ses collègues tout en ricanant au lieu d'écouter ?
  • Pour aller observer des gens sérieux ? 
  • Pour critiquer le conférencier (talent oratoire, structure de l'intervention, originalité de l'approche thématique, goût vestimentaire, etc.) ? 
  • Pour écouter les questions que posent les gens à la fin du colloque et élire la plus débile d'entre elles ?

 

Autant de raisons qui peuvent, certes, justifier votre présence à un colloque professionnel. 

 

Mais s'il y en a une qui la justifie un peu plus que les autres, c'est bien celle qui commence par "cock" et qui se finit par "tail" et qui en général vous récompense d'être resté 2 heures durant, immobile (ou presque), sur votre chaise.

 

Et en plus, si vous êtes aussi appliqué que moi - c'est-à-dire si vous êtes du genre à rester jusqu'à la fin de la phase cocktail du colloque - vous pouvez même, de temps en temps, avoir la chance de repartir avec quelques menus souvenirs du colloque (autres que les notes que vous n'avez d'ailleurs pas prises).

 

 

macarons

 

- Mais si, mais si, Ginger, sinon ça va être perdu !

- Bon bah alors dans ce cas... 

dimanche 3 juin 2012

Je suis une fille très simple

Hier, j'ai participé à une soirée dégustation organisée par cette chère Belette qui n'a même pas eu peur de me (ré)inviter, alors que pourtant, dernièrement, la vie lui a appris qu'il ne faut pas trop faire confiance aux gens, surtout quand on a des ordinateurs chez soi...

 

Mais bon, entre blogueurs, il y a ce lien qui fait que même si on ne se connaît pas vraiment, eh bien en fait on se connaît quand même assez bien - c'est complexe un blogueur -, et il se trouve que malgré tous les trucs atroces que je professe à longueur de pages sur mon blog, la Belette a estimé que j'étais une personne fréquentable (je ne sais pas encore quand elle va se rendre compte de la disparition de son écran plasma).

 

Bref, cette soirée dégustation s'est ouverte par un excellent buffet salé et, à ce stade, le concept était encore relativement simple : tu manges (de tout mais pas trop pour garder de la place pour le dessert) et tu discutes (avec les sympathiques amis de la Belette et de son marido).

 

Pour cette première étape, il me semble que j'étais à peu près au niveau. 

 

Mais les choses se sont très nettement corsées lorsque nous sommes passés au sucré...

 

Tout le monde - ou presque, mais on ne dénoncera personne - avait scrupuleusement suivi les consignes données par la Belette, en apportant deux types de desserts, chacun décliné dans deux versions différentes (bio/pas bio, maison/industriel, pâtisserie/surgelé, etc), le but étant d'essayer d'identifier l'origine des produits rien qu'en les goûtant. 

 

Moi, par exemple, j'avais embarqué dans mon sac un miel entrée de gamme et un miel artisanal, ainsi qu'un ananas de supermarché et un ananas du primeur.

 

Mais il y avait également deux types de brownies, de flans, de muffins aux fruits rouges, de mousses au chocolat, de fondants au chocolat, de fingers, de financiers, d'éclairs au chocolat, de cakes au citron, de tartes aux framboises...

 

C'est bien simple, la table sur laquelle tous ces desserts étaient entreposés ressemblait au festin organisé par la méchante sorcière dans Hansel et Gretel (pour vous donner une petite idée).

 

Mes réflexes d'élève modèle sont vite revenus à la surface et j'ai donc consciensieusement goûté à chacun de ces desserts jumeaux, avant de remplir la superbe grille d'analyse préparée par Pup, coorganisatrice de choc de la soirée et bruncheuse renommée, tout ça sans jamais tricher, attention. 

 

Verdict : une brillante avant-dernière place (ex-aequo, quand même, je tiens à le préciser) au classement des goûteurs...

 

Que faut-il en déduire ?

 

Et bien que contrairement à bien d'autres personnes qui ont des goûts ultra sophistiqués et hyper sélectifs, je fais parti de ces gens qui aiment les choses simples et qui ne méprisent donc ni le surgelé, ni la pâtisserie industrielle, ni les desserts de supermarchés, au point de les confondre sans trop de difficulté avec du "fait maison" ou des produits de pâtisseries réputées. 

 

Sachez donc que si un jour, ayant eu la drôle d'idée de me recevoir, vous vous retrouviez finalement pris par le temps, vous pourriez sans rougir me présenter le plat tout fait que vous auriez acheté dans un Leader Price quelconque, 30 minutes avant mon arrivée, en m'indiquant fièrement (il ne faut pas trop pousser) : "Je l'ai préparé moi-même !".

 

Une précision quand même : je distingue apparemment très bien les champagnes blanc de blancs des autres champagnes...


desserts

Et chez la Belette, en plus, on ne repart pas les mains vides...

samedi 2 juin 2012

On s'étonne souvent...

 ... que les gens n'arrivent pas à décrocher de leur téléphone, qu'ils se ruent compulsivement sur leur portable dès le moindre instant de liberté, qu'ils soient pris de tremblements nerveux incontrôlables lorsqu'ils se rendent compte qu'ils sont sortis sans leur Iphone (ou Blackberry, ça marche aussi).

 

Mais a-t-on seulement pensé à s'interroger sur les véritables causes de ce phénomène ? 

 

J'aurais bien aimé vous dire que non (j'aime bien avoir le sentiment d'être la seule à réfléchir), mais renseignements pris, en fait oui. 

 

Vous lirez ici qu'il s'agit d'une illustration du pouvoir addictif des nouvelles technologies dans le monde moderne, là que ce genre de comportement est révélateur d'un processus spontané de défense contre le non-sens de l'absurdité existentielle, ici encore qu'il faut y voir le signe d'une prise de conscience collective de la nécesssité de bâtir une société régénérée par une interconnexion constante de ses membres.

 

En réalité, et cela vous surprendra peut-être, aucune de ces explications n'est satisfaisante (car s'il arrive aux gens de réfléchir, ce n'est pas pour autant qu'ils parviennent aux bonnes solutions). 

 

C'est ce qui m'est apparu très clairement, lundi dernier, jour de solidarité intergénérationnelle nationale dûment boycotté par mes soins au profit d'une matinée de brocante intergénérationnelle locale (beaucoup plus d'avenir), alors que je circulais entre différents stands. 

 

Là, au milieu des vieilles bouilloires décaties, des minitels marrons-moches qui ne servent plus à rien, des Sophie la girafe impitoyablement mordillées sur toute leur surface, et des collections de capsules de bouteilles de psychopathes monomaniaques, vous tombez inévitablement sur toute une gamme de téléphones en plastique pour enfants. 

 

Avec une moyenne d'environ 2 téléphones pour 3 stands, pour être tout à fait précise.   

 

Et c'est à ce moment là que vous réalisez que des générations entières de parents irresponsables ont mis entre les mains de générations entières d'innocents enfants, en dehors de tout contrôle de leur part et bien souvent sans leur avoir donné la moindre indication sur la façon d'en faire un usage avisé, des centaines de téléphones Fisher Price aux couleurs criardes (avec, pour les modèles les plus récents, touches rétro-lumineuses-musicales intégrées).

 

La plupart du temps, avant même que leurs rejetons sachent parler... 

 

Conditionnés dès leur plus jeune âge à user et abuser du téléphone, ces enfants en sont venus tout naturellement à développer un lien quasi-affectif avec un tel objet, lien qui perdure une fois devenus adultes et qui s'exprime fort logiquement à travers ce besoin irrépressible de conserver en permanence leur portable à portée de main et de vue.

 

Alors n'ayons pas peur de lancer un vrai débat de société : à quand l'interdiction définitive et absolue du téléphone en plastique pour enfants ?!

 

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