vendredi 30 novembre 2012

Demain à 8h, j'ai rendez-vous avec mon dentiste

 

Oh ma pauvre Ginger, entends-je déjà des milliers de voix s'exclamer de tout l'internet mondial, c'est une bien mauvaise façon de débuter son week-end ! 

 

Que toutes ces voix se détrompent.

 

Le dentiste est le seul membre du corps médical chez qui j'aime bien aller.

 

D'abord, c'est quelqu'un qui respecte votre pudeur (et votre frilosité).

 

Il ne vous demande jamais de vous déshabiller (ou alors il est grand temps de s'inquiéter) et se contente bien gentiment d'un modeste accès à votre cavité buccale.

 

Ensuite, il vous fait des compliments.

 

En tout cas à moi.

 

Oh, pas de façon directe – il est sans doute un peu timide – mais comme ça, dans la conversation, au détour d'une réflexion anodine.

 

Cela fait 2 ans que tu n'as pas fait de visite de contrôle Ginger ? Ce n'est pas bien ! Heureusement que tu as de bonnes dents....

 

(Merci Docteur, c'est parce qu'elles ont poussé très tard à ce que m'a dit ma Maman).

 

Et enfin, parce que quand je repars de chez mon dentiste, j'ai l'impression d'avoir des dents toutes belles, blanches et rutilantes (cf. le sourire du Joker).

 

Bien sûr, c'est juste une impression (personne ne m'a encore dit Oh mais Ginger, tu ne viendrais pas de chez ton dentiste !), mais ça ne fait rien. 

 

Beaucoup d'aspects positifs, somme toute, au fait d'aller voir mon dentiste. 

 

Mais il faut savoir qu'il existe quand même un inconvénient majeur à être psychologiquement trop bien préparé à ce genre de rendez-vous médical... 

 

C'est que, comme vous ne redoutez absolument pas de vous y rendre, votre cerveau n'enregistre pas nécessairement la date à laquelle il est fixé aussi bien qu'il le ferait s'il s'agissait d'aller s'exhiber, par exemple, au hasard, chez son urologue. 

 

Dans un tel cas, l'application cérébro-intégrée "décompte des jours" (1 mois avant : c'est bon, je n'y suis pas encore ; 15 jours avant : j'ai le temps, ça va ; 1 semaine avant : ça m'embête mais il faut bien que j'y aille ; 3 jours avant : on peut décommander ou c'est trop tard ? ; 1 jour avant : si seulement une météorite pouvait s'écraser sur la maison de mon médecin et le tuer sur le coup !) ne se met pas automatiquement en marche.

 

Vous pouvez donc très bien oublier votre rendez-vous. 

 

Et là, vous avez plutôt intérêt à souhaiter que votre dentiste ne soit pas rancunier. 

 

Parce que, dans le cas contraire, il est possible que vous trouviez votre rendez-vous beaucoup moins charmant...

 

J'espère que le mien aura définitivement tourné la page, c'était en 2010 après tout ! 

 

dentiste.jpeg

Oh les jolies petites pinces ! 

 

mercredi 28 novembre 2012

C'est pas parce qu'on appartient à la même famille...

 

... qu'on est obligé d'avoir le même style. 

 

C'est vrai. 

 

Par exemple, ce n'est pas parce que ma soeur porte de temps en temps des collants gris opaque que je suis obligée de faire pareil (même si je viens de m'en acheter). 

 

Et ce n'est pas parce que mon frère n'a toujours pas sorti son manteau (parce qu'il est thermodérégulé) que je suis obligée de continuer à porter mon imperméable (je ne suis pas thermodérégulée et en plus ça me mettrait en porte à faux avec ma soeur qui, elle, a déjà sorti son manteau depuis minimum un bon mois). 

 

Certes, le poids de nos origines communes et l'éducation similaire que nous avons reçue ont inévitablement créé entre nous certains points communs - nous savons tous bouger nos oreilles et nous aimons bien les huîtres - mais nous n'en restons pas moins des individus distincts présentant leurs lots de caractéristiques propres. 

 

C'est pour ça que si un jour il me prenait l'envie de m'habiller, mettons, en legging panthère rose, je n'irais pas d'abord m'interroger sur le fait est-ce conforme au style familial ? mais plutôt sur le fait est-ce conforme au style-tout-court ? (je pense que oui, et d'ailleurs la caissière de mon Franprix ne me contredirait pas vu qu'elle en porte elle-même). 

 

Bref, comme dit la publicité, sois toi-même, fais ce qui te ressemble et basta la familia (et puis voilà).

 

Mon amie Rachel et sa soeur ont parfaitement intégré ce principe de vie. 

 

Moins sur un plan vestimentaire, certes, que nominal, mais cela revient au même. 

 

Enceintes en même temps d'une petite fille (mais attention, pas la même), il a fallu qu'elles se décident chacune pour un prénom puisque, bon à savoir, les personnes de l'état civil sont prêtes à vous faire tout un tas d'embêtements si vous n'en choisissez pas (c'est quoi ce régime dictatorial ??!). 

 

Et au lieu de se téléphoner pendant des heures pour essayer de trouver des prénoms qui s'harmonisent parfaitement ensemble, en vue des futures réunions-de-famille-à-rallonge-où-bah-en-fait-tu-te-rends-compte-que-tu-aurais-été-bien-mieux-à-rester-chez-toi-devant-une-série-multi-rediffusée-d'M6, elles ont choisi chacune de leur côté le prénom qui leur plaisait le plus. 

 

(Notez en passant que je ne parle pas des pères parce qu'outre qu'on n'est jamais sûr que ce sont bien les pères, ils est normal qu'ils n'aient pas tellement voix au chapitre dans ce domaine vu qu'ils s'investissent relativement peu, pendant 9 mois, dans les préparatifs de la naissance). 

 

Résultat des courses : les deux cousines s'appellent aujourd'hui Prudence et Zelda.

 

Zelda.

 

Prudence.

 

Prudence

 

Zelda.

 

Heureusement que l'on s'enrichit de nos différences (surtout pour Zelda)...


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Une même famille politique, deux styles différents.

lundi 26 novembre 2012

Recycler sa bouteille de Hoegaarden vide

 

Données de départ : vous vous appliquez à concocter un époustouflant waterzooï de poulet aux baies rouges pour vos invités du soir. 

 

Suivant consciencieusement votre recette, vous faites d'abord revenir dans votre sauteuse tout un tas d'ingrédients - des baies rouges, du poulet, des baies rouges et encore des baies rouges - avant d'y verser généreusement 33 centilitres de Hoegaarden

 

Une fois votre plat fini, vous vous retrouvez donc - si vous avez correctement suivi jusqu'ici - avec une bouteille de Hoegaarden vide sur les bras. 

 

(Attention, vous n'avez pas nécessairement besoin d'avoir cuisiné à la bière pour connaître une situation semblable ; vous pouvez tout aussi bien y être confronté juste parce que vous êtes un sympathique alcoolique plutôt porté sur les produits à base de houblon - soit dit sans aucun jugement).

 

Que faire donc que de cette bouteille ? 

 

Vous pouvez d'abord décider de la jeter avec les ordures ménagères.

 

Il vous faudra dans ce cas mettre vos chaussures et vous assurer que vous êtes dans une tenue décente, prendre votre bouteille vide, retrouver vos clefs, sortir de chez vous, appeler l'ascenseur, attendre l'ascenseur, risquer de tomber nez-à-nez avec un voisin qui va vous prendre pour un alcoolique (inutile de lui préciser que vous venez de cuisiner un plat à la Hoegaarden, vous ne feriez qu'aggraver les choses en passant pour un alcoolique qui ne s'assume même pas), descendre jusqu'au local à poubelles, risquer de tomber nez-à-nez avec un cambrioleur psychopathe, ne pas vous tromper entre le bac jaune et le bac vert et refaire tout le chemin à l'envers... si vous en avez encore la force.

 

Autre possibilité : laisser traîner votre bouteille vide chez vous en attendant tranquillement qu'elle trouve son utilité. 

 

Autrement dit, faire un geste d'humanité à son égard, en lui offrant une seconde vie, en lui reconnaissant une existence en soi, indépendamment de son volatile contenu...

 

L'occasion peut se présenter si, par exemple, certains des amis pour lesquels vous avez préparé ce merveilleux waterzooï arrivent avec, en plus d'un produit de saison couramment désigné sous le nom de Beaujolais nouveau, une belle fleur de tournesol, et que vous n'avez pas de soliflore chez vous. 

 

Eh bien, hop, il vous suffit de prendre votre bouteille de Hoegaarden vide (pas celle de Beaujolais nouveau puisqu'elle est pleine et que vos amis qui vous l'ont offerte pourraient se formaliser de vous voir en déverser le contenu dans l'évier, même si bon, on est d'accord, le seul mérite du Beaujolais nouveau est bien souvent d'être nouveau), vous mettez un peu d'eau dedans, vous y glissez la tige, et le tour est jouté !

 

Une déco classe et sympa qui bouscule audacieusement les codes du genre.

 

Un recyclage propre et économique qui sauve des bouteilles d'une fin à la fois brutale et indigne.

 

Bien sûr, cela n'est qu'un exemple.

 

Vous pouvez tout aussi bien faire de votre bouteille de Hoegaarden vide un cendrier, un rouleau à pâtisserie, un instrument de musique à vent, un presse papier, un collecteur de billes de cartouches, un pied de lampe, une arme de poing, une batte de base-ball, un calendrier maya...

 

Laissez libre place à votre imagination ! 

 

 Hoegaarden.jpg

J'aimerais bien me réincarner en bouteille de Hoegaarden...

lundi 19 novembre 2012

Le prochain film que je n'irai pas voir

J'aimais bien l'affiche avec son esthétique fifties assumée, à mi chemin entre Mad men et Mad men (la référence fifties incontournable du XXIe siècle pour tous les incultes des fifties).

 

Ses couleurs acidulées me donnaient presque envie de rester de bonne humeur en entendant les haut-parleurs de la RATP grésiller que "Le trafic est perturbé sur la ligne 6, cela fait suite à panne de signaux(Ils vont se décider à nous les changer un jour ces signaux ou ils attendent encore une douzaine de pannes aux heures de pointe ? Et sinon elle peut pas au moins parler français la dame au micro ? Ca l'embêterait de dire "cela fait suite à une panne de signaux" au prix qu'on paye pour le pass navigo ?).


Et puis les personnages de l'affiche aussi me plaisaient bien.

 

Elle, jeune, espiègle, charmante. Lui, la trentaine avantageuse, un air mi-sérieux mi-pas-sérieux, un peu renfrogné mais pas trop, séduisant. 

 

Avec mon flair habituel, j'ai vite deviné que derrière tout ça se cachait une bonne vieille comédie sentimentale illustrant un principe ancestral qui veut que les plus violentes antipathies débouchent sur les histoires d'amour les plus idylliques (attention, lecteur, ça ne marche que dans les livres ou les films). 

 

On l'a bien constaté dans Orgueil et préjugés, et j'avais déjà le fol espoir de pouvoir vibrer pour un nouveau Darcy avec la sortie prochaine de ce film intitulé... attendez, c'est quoi déjà le titre... comment ça, Populaire ?!

 

Oui, vous avez bien lu, Populaire

 

Aïe, le titre est mauvais. 

 

Très mauvais. 

 

On sent la comédie sentimentale qui ne s'assume pas.

 

Et une comédie sentimentale qui ne s'assume pas, c'est comme un dépressif chronique à qui l'on confie l'animation de la fête des voisins : ça ne marche pas. 

 

Je voulais en avoir le coeur net et, du coup, je suis allée jeter un coup d'oeil au synopsis du film sur Allociné

 

"Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d’un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d’une femme au foyer docile et appliquée. Mais Rose ne veut pas de cette vie. Elle part pour Lisieux où Louis Echard, 36 ans, patron charismatique d’un cabinet d’assurance, cherche une secrétaire. L’entretien d’embauche est un fiasco. Mais Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse. La jeune femme réveille malgré elle le sportif ambitieux qui sommeille en Louis… Si elle veut le poste, elle devra participer à des concours de vitesse dactylographique. Qu’importent les sacrifices qu’elle devra faire pour arriver au sommet, il s’improvise entraîneur et décrète qu’il fera d’elle la fille la plus rapide du pays, voire du monde ! Et l’amour du sport ne fait pas forcément bon ménage avec l’amour tout court…"

 

Re-aïe. 

 

Pour trois raisons, rien que ça. 

 

1) Une jeune fille promise à un tragique destin de "femme [de garagiste] au foyer docile et appliquée" qui envoie tout valser, rompt avec son fiancé, se brouille à jamais avec son père, part sans ressource aucune de chez elle, tout ça pour devenir secrétaire à Lisieux, c'est un peu la montagne qui accouche d'une souris...

 

Un peu d'ambition que diable, on est au cinéma, là où everything is possible et bigger than life !

 

Pamphyle devait au moins devenir chef de service à l'Hôtel Dieu, vénéneuse espionne trilingue, danseuse au Lido... que sais-je !

 

Là, déjà, j'ai un sérieux doute sur les capacités personnelles de la Pamphyle et ça, c'est terriblement mauvais pour l'intérêt que vont susciter ses aventures chez moi...

 

Bref, passons.

 

2) "Louis Echard, 36 ans, patron charismatique d’un cabinet d’assurance".

 

Incohérence monstrueuse. 

 

Charisme / cabinet d'assurance. 

 

Inutile d'en dire plus, vous m'aurez comprise. 

 

3) "Si elle veut le poste, elle devra participer à des concours de vitesse dactylographique. [...] il s’improvise entraîneur et décrète qu’il fera d’elle la fille la plus rapide du pays, voire du monde !"


Et pourquoi pas de la galaxie pendant qu'on y est ? 

 

On devait drôlement s'embêter, dites donc, en 1958, quand on était patron à Lisieux, pour prendre en test une secrétaire avec laquelle on ne s'entend pas, juste pour en faire une bête à concours de dactylographie ! 

 

Il se serait agi de concours de lancers de fléchettes, à la limite, j'aurais compris.

 

A l'époque, il y avait peut-être des bars à Lisieux qui organisaient des tournois de fléchettes en binôme patron/secrétaire, avec à la clef une bière gratuite pour le patron, je ne sais pas....

 

Mais se démener pour un concours de rapidité à la machine à écrire, non, on ne comprend pas !

 

Ou bien Louis est lui aussi un peu borderline intellectuellement (et moi les histoires d'amour entre arriérés mentaux ça ne m'intéresse pas spécialement), ou bien Louis est un sadique qui aime torturer sa secrétaire en lui faisant faire n'importe quoi comme par exemple des concours de dactylographie (et moi les sadiques j'en connais déjà suffisamment dans la vraie vie pour ne pas me payer le luxe d'aller en plus en découvrir de nouveaux au cinéma). 

 

Autant de raisons pour lesquelles, a priori, vous ne me croiserez ni à l'avant-première, ni à la première, ni aux post-première de Populaire...

 

Ceci dit, je ne suis pas quelqu'un de définitif, rigide et borné.

 

Je réétudierai en conséquence peut-être la question si le film dépasse les 35 millions d'entrées et devient réellement... euh... bah... Populaire justement !

 

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mercredi 14 novembre 2012

Une passoire et ça repart

 

Il y a des jours comme ça où vous auriez presque l'impression que tout va mal.

 

Vous dressez la checklist et rien ne marche :

 

  • vie professionnelle : arrivée impromptue d'un énorme hippopotame qui envoie valser à peu près tout ce que vous aviez péniblement construit pendant des mois en cherchant maladroitement la porte de sortie (trop petite),

     

  • vie personnelle : invasion massive de mites qui dévorent tout ce qui vous semblait encore à peu près potable, y compris dans certains recoins que vous pensiez inaccessibles (la vie est pleine de surprises),

     

  • vie extraterrestre : encore et toujours le néant (Roswell mais où es-tu ?!).

 

Et puis, vous qui pensiez finir la journée sur une note un peu mélancolique, voilà que vous passez dans votre Monoprix et qu'au moment où vous jetez un coup d'oeil blasé au rayon cuisine en vous disant qu'avec la chance que vous avez il n'y aura même plus de passoire pour vous permettre de remplacer la vôtre qui tombe en ruine, voilà que vous découvrez que si, il en reste une.

 

Une seule.

 

Elle est là qui vous tend les bras anses.

 

Elle semble vous avoir attendu bien gentiment depuis des siècles, calée entre une pile de serpillières et un lot de bassines, juste pour que vous la trouviez ce soir-là.

 

Il n'y a pas de coïncidences dans la vie me suis-je dit en me saisissant de ma nouvelle passoire (et accessoirement nouvelle (meilleure) amie).

 

A la caisse, j'ai presque failli pleurer d'émotion.

 

Rien n'est jamais tout noir dans la vie.

 

D'ailleurs ma nouvelle passoire est blanc transparent. 

 

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Ma vieille passoire (bleue). Ca m'apprendra à acheter chinois. 

mardi 13 novembre 2012

Faire un bon Magritte en 5 minutes

 

Grâce aux Éditions Atlas et à toutes leurs collections de fiches pratiques, vous avez sans doute appris des tas de trucs très utiles pour la vie de tous les jours.

 

Comme par exemple comment démonter entièrement un moteur de 2 chevaux avec un simple tournevis / fabriquer une perruque XVIIème siècle poudrée à partir de crins de cheval / confectionner un dinosaure grandeur nature en papier carbone / installer une fausse cheminée dans son évier… le tout, bien sûr, en moins de 5 minutes, ère de l'efficacité oblige.

 

Mais avez-vous pour autant appris à faire du bon Magritte en un temps record ?

 

Moi, j'ai eu beau chercher parmi les toutes mes fiches Atlas, je n'ai rien trouvé de tel.

 

Une vraie lacune dans ma vie de tous les jours - et même un véritable obstacle à mon épanouissement de femme - que j'ai décidé de combler le week-end dernier, en me rendant au musée Magritte de Bruxelles avec mon amie Suzanne (qui, elle non plus, ça tombe bien, ne savait pas comment faire du Magritte en 5 minutes).

 

Lorsque nous sommes arrivées au musée, c'était chouette, il ne pleuvait pas.

 

La journée commençait vraiment très bien, nous n'avions pas à nous trimballer des parapluies ruisselants qui vous dégoulinent sur les jambes.  

 

Comme nous n'avions pas pris nos billets à l'avance vu que nous ne savions pas exactement à quelle heure nous allions arriver – oui, nous sommes l'une et l'autre des modèles de désorganisation assumée, par exemple il nous arrive bien deux fois par an de faire des courses sans liste de courses –, nous avons fait comme nos camarades citoyens Belges amateurs de culture : nous avons pris la queue.

 

L'attente ne s'annonçait pas trop longue heureusement.

 

Nous l'avions estimée à ¼ d'heure tout au plus.

 

Mais c'était sans compter sur le monsieur qui est venu se planter juste à notre niveau à Suzanne et moi en disant bien fort à nous et à tous ceux qui étaient derrière :

 

Holà, les gens, à partir d'ici dans la file, suivez-moi, je vous emmène à une autre queue !

 

Trop d'la chance on s'est dit avec Suzanne en marchant bien juste derrière le monsieur, histoire que personne ne nous double, on va passer en 2 secondes alors que les gens juste devant nous en ont encore pour de longues minutes d'attente les pauvres (gentil monsieur).

 

Mais lorsque nous avons constaté que le monsieur, il ne nous conduisait pas à une caisse qui venait de s'ouvrir, mais en plein dans une autre file encore plus longue que celle dans laquelle nous étions avant, nous avons un peu déchanté (méchant monsieur).

 

Hé oui, en Belgique, approcher Magritte, ça se mérite.

 

½ heure plus tard, ça y est, nous y voilà, nous achetons nos places pour le musée.

 

- Étudiantes ?

 

- Non, plus maintenant (petit rire aigre de Suzanne qui visiblement a mal vécu la transition).

 

- Vous pourrez accéder au musée à partir de 12h30.

 

- Mais il est 11h30...

 

- Oui, mais c'est comme ça, c'est un accès par tranches horaires décalées.

 

- (petit rire aigre de ma part - d'une façon générale, je vis assez mal les tranches horaires décalées)

 

- Personne suivante !

 

En Belgique, approcher Magritte, ça se mérite vraiment.

 

(Ou bien alors il faut acheter ses billets en ligne.)

 

Bien sûr, quand nous sommes ressorties avec 1 heure à tuer, il pleuvait, ce qui nous a permis de revenir 1 heure plus tard avec des parapluies ruisselants qui nous dégoulinaient sur les jambes pendant toute la visite...

 

Mais, rassurez-vous, l'expérience Magrittienne ne s'est pas trouvée compromise pour si peu. 

 

Je le clame haut et fort : je sais dorénavant comment faire un bon Magritte en 5 minutes chrono.

 

Sans aucun risque d'erreur.

 

Ginger, un peu présomptueuse ? 

 

Non, pas du tout.

 

Après m'être enfilé 200 toiles et quelques, tout s'est éclairé et j'ai compris qu'en fait, tantôt Magritte était inspiré et faisait du Magritte parcours libre, tantôt il n'était pas inspiré et il piochait dans ses basiques pour faire du bon Magritte déjà vu mais toujours apprécié.

 

Ca devait en général plutôt arriver à la fin du mois voyez-vous, quand Georgette et lui se demandaient un peu comment ils allaient bien pouvoir payer le nouveau loyer car, mon Dieu, que voulez-vous, il faut bien vivre. 

 

Bref, pas la peine de se casser la tête à faire du Magritte parcours libre, c'est bien trop compliqué.

 

Contentez-vous de la voie de la facilité (visons bas mais visons juste) et faites comme moi du bon Magritte déjà vu mais toujours apprécié.

 

Comme je suis une fille très sympa (je ne sais plus qui me le disait encore hier), je vous donne la recette de René himself

 

Attention, concentration. 

 

1) D'abord, on met un peu / beaucoup / à la folie de ciel bleu clair bien nuageux dans sa toile.

 

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2) Ensuite, on rajoute des rideaux (de préférence des rideaux rouges) quelque part, à un endroit où normalement il n'y a pas de rideaux (c'est ça le surréalisme voyez-vous). 

 

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3) Après ça, on s'assure qu'on a bien fait figurer n'importe où au bas de la toile un objet de forme sphérique (de préférence une bille grise mais ça peut aussi être une pomme verte) (la pipe non, ça c'est du Magritte inspiré). 


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4) Il ne reste alors plus qu'à assembler tous ces éléments et à donner à son tableau un titre sans rapport avec son contenu (par exemple Promenade en motocyclette ou Vision éphémère).  

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Le beau monde


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La Joconde

 

 

On récapitule :

  • du ciel nuageux,

  • des rideaux,

  • un objet de forme sphérique posé au sol,

  • un titre inattendu,

et vous êtes sûr de faire du 100% Magritte pas inspiré (mais Magritte quand même).

 

Et vous surpassez même le Maître puisque, vous, vous pouvez dire bien pédantesquement, en présentant votre toile, que Non, ceci n'est pas du Magritte (alors que pour lui, si, c'est forcément du Magritte). 

 

Merci qui ?

 

Merci Ginger !

vendredi 9 novembre 2012

Allo ?

 

Il y a des choses inexpliquées dans la vie.

 

En tout cas pour moi.

 

Et dans mon lot de choses inexpliquées, arrive en pôle position le mot « allo ».

 

Comment en est-on arrivé à tous l'employer lorsque l'on décroche le téléphone ?

 

Est-ce que le téléphone a été inventé par un certain Monsieur Allo ?

 

Est-ce que dans la notice d'utilisation des premiers téléphones, un petit farceur avait indiqué que, pour que la communication s'établisse, chaque conversation devait nécessairement commencer par un « allo » ?

 

Est-ce que le mot « allo » était très à la mode à l'époque du développement du téléphone et du coup ça faisait bien de commencer toutes ses phrases par ce mot, et notamment ses phrases téléphoniques ?

 

Je ne sais pas.

 

En fait, je refuse d'aller chercher l'explication sur Wikipedia pour préserver un des derniers pans de mystère de ma vie (avec aussi pourquoi les canards ne volent pas alors qu'ils ont des ailes ?).

 

Mais là où le début de cet article est un peu court, c'est qu'il ne précise pas que non seulement on dit « allo » au début d'une conversation téléphonique, mais également au cours de la conversation téléphonique, en cas de difficulté de connexion (téléphonique).

Moi, ça m'arrive de temps en temps.

 

Parce qu'en fait, quand je sors du travail, je me dis parfois :

 

Tiens, et si je passais un petit coup de fil à ma sister ? J'ai plein de trucs inintéressants à lui raconter, et avec les personnes qui ne sont pas de la famille je n'ose pas forcément...

 

Donc, si vous faites partie de ces nombreux espions envoyés par le KGB pour me surveiller H24, vous m'avez sans doute déjà vue, vers 19h20 – 19h30, dégainer mon portable et l'appeller.

 

Hi, soeurette, comment ça va ? Je ne te dérange pas ? Les nephews n'ont pas besoin de toi là maintenant tout de suite ? Ton husband n'est pas encore rentré ? Tu n'es pas en train de faire cuire des trucs à surveiller de très près comme du caramel ou des chipolatas ?

 

En général, ou disons dans 75% des cas, non.

 

Alors un échange s'engage.

 

On se raconte notre journée, les trucs glop, les trucs moins glop, les nouvelles des uns, des autres, pourquoi on n'a pas apprécié telle chose, ce qu'on aurait fait à la place d'untel, comment ça marche un retour gratuit chez Zalando, c'est dans quel sens le changement d'heure, etc.

 

Et moi, lorsque je suis bien lancée, que je suis vraiment en confiance avec mon interlocuteur (ce je suis avec ma sister vu qu'on se connaît depuis tellement longtemps qu'on pourrait chacune être l'autre et inversement, et même bien plus encore), je peux développer assez longuement un sujet.

 

Non, parce que tu vois (ben non, forcément tu vois pas), mon réveil est à moitié sénile maintenant, il ne s'allume plus lorsque j'appuie sur le bouton « push » du haut ce qui m'empêche de voir l'heure la nuit, il ne fait plus les changements d'heure tout seul du coup j'ai été obligée d'enlever et de remettre les piles lorsqu'il affichait une heure du matin pour qu'il se cale sur la nouvelle heure, en plus je ne peux plus le ranger dans son boîtier vu que depuis que j'ai marché dessus, il ferme beaucoup moins bien. Mais je ne veux pas en changer non plus parce qu'il marche toujours et en plus j'y suis attachée sentimentalement, c'est un réveil qui m'a accompagnée pendant des années, dans les bons moments, dans les moments plus difficiles, et je ne me vois pas...

 

A cet instant, je réalise que Tiens, ça manque quand même un peu de répondant de l'autre côté de l'appareil.

 

Trois hypothèses :

  • Est-ce que je l'ennuierais avec mes histoires de réveil pourtant ultra passionnantes ?

Non, je ne peux pas le croire, ma soeur s'est toujours montrée très concernée par les histoires de réveil en général, surtout qu'en mettant le sien à 6h30 tous les matins, soit 1 heure avant moi, ce n'est pas un sujet qui peut la laisser indifférente...

  • Est-ce qu'elle aurait fait une crise d'hyperglycémie ?

Non, on ne fait pas de crise d'hyperglycémie dans la famille même après une tarte tatin, un gâteau aux biscuits roses de Reims, un tiramisu aux speculoos, des cookies, etc...

  • Est-ce que la communication aurait été coupée ?

Plausible puisque je me rends compte à cet instant que je viens d'entrer dans la bouche de métro et que ça coupe toujours en général à ce moment là....

 

Seul moyen d'en avoir le coeur net : le fameux « allo » répété pour l'occasion entre 2 et 3 fois, avant de retirer mon portable de l'oreille pour constater que oui, nous avons bien été déconnectées.

 

Rien de grave, bien sûr, sauf que coupée dans mon élan, je laisse là mon histoire de réveil pour passer à un autre sujet de fond...

 

... et que, donc, ma pauvre soeur n'aura jamais connaissance de toute l'étendue des liens à la fois riches et complexes que j'ai noués avec mon réveil au fil des années.

 

Dommage...

 

 

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mercredi 7 novembre 2012

Comment annoncer sa grossesse à ses amies

 

Doit-on convoquer le ban et l'arrière ban pour une annonce solennelle, doit-on glisser la nouvelle comme ça, entre deux portes (au fait les filles, avant que vous ne partiez, je suis enceinte), ou doit-on laisser parler les images en publiant sans autre commentaire son échographie en photo de profil sur Facebook ?

 

Voilà une question qu'elle n'est pas évidente à (de ?) répondre...

 

Mon amie Cora, elle, a opté pour une solution originale.

 

Pour briser avec le côté toujours un peu mièvre de l'annonce d'une naissance (allons, allons, convenez-en), elle a eu l'ingénieuse idée de la noyer dans une autre information beaucoup plus impactante à court terme, pour ses destinataires, et aussi beaucoup moins bisounoursland (à tous termes).

 

Mise en situation.

 

Avec elle et Emma, nous avions prévu, depuis la fin du mois d'août, de nous retrouver pour aller passer une journée à Bruges, au cours du week-end de la Toussaint, parce que Non, décidément, il ne fallait pas laisser passer autant de temps que la dernière fois avant de nous revoir.

 

La date était donc arrêtée depuis un peu plus de deux mois.

 

Pendant ces deux mois, chacune de notre côté, nous avons vaqué à nos occupations de filles très actives et compétentes (enfin surtout moi, j'ai quand même regardé toute la saison 1 d'Urgences + une partie de la saison 2).

 

Et puis, il y a une dizaine de jours, voyant la date approcher, j'ai décidé d'envoyer un petit mail de rappel (plein d'humour et d'esprit avec tout un tas de blagues sur les Belges) pour être bien sûre que les troupes étaient toujours mobilisées.

 

Parce que, si la vie m'a appris une chose, c'est bien qu'avant une sortie, il faut envoyer des mails de rappel si on ne veut pas se retrouver tout seul le jour J (même si, nous sommes bien d'accord, ce n'est jamais une garantie).

 

La réponse d'Emma ne s'est pas faite attendre : dans les starting-blocks depuis deux mois, elle proposait gentiment qu'on prenne sa voiture pour nous rendre à Bruges et nous suggérait un bon restaurant recommandé par des amis.

 

La réponse de Cora a mis un peu plus de temps à nous parvenir...

 

(Morceaux choisis avec passages clefs en gras pour une encore meilleure compréhension)

 

« coucou les filles!!!

Bon ca y est je peux officiellement vous l'annoncer: Julien et moi attendons un bébé pour avril!
Autrement dit, je suis enceinte de bientôt 4 mois!!

J'en profite pour vous le dire maintenant car malheureusement, j'espère sincèrement que vous allez me comprendre, je ne me sens pas trop de vous suivre pour cette virée à Bruges.... 
Ouh là, j'ai conscience de plomber l'ambiance d'un coup, mais je compte sur vous pour vous mettre à ma place: nous étions en WE famille à Bruges fin septembre,  c'est à cette occasion que je l'ai annoncé à ma mère d'ailleurs. Et durant ces deux jours, nous avions déjà marché 3/4 par jour [???], ce qui n'est pas énorme surtout pour des sportives comme nous (cf les 23km à Amsterdam sans pause bière digne de ce nom), mais malgré cela, j'étais déjà bien crevée, et ça me tirait le ventre.

Voilà pourquoi que je ne me sens pas de repartir pour un tour, et il est hors de question que vous alliez à Bruges sans vous balader normalement ».

 

Sur le coup, à l'annonce de cette heureuse nouvelle, c'est bizarre, je n'ai pas sauté de joie.

 

Sans doute parce que j'avais l'esprit préoccupé par le dossier que j'étais en train de travailler.

 

Alors que, c'est vrai, il aurait été normal que je me réjouisse sans mélange de l'annonce de la venue d'un bébé au bout de quatre mois de grossesse seulement, à la faveur d'un mail de faux-bond de dernière minute...

 

Et en plus, Cora se montrait vraiment très attentionnée en insistant pour qu'Emma et moi nous y allions quand même, malgré tout, à Bruges (un peu comme dans les films d'action où le lieutenant du héros, à la suite d'une violente explosion, se retrouve avec une énorme plaque minéralogique de 4x4 fichée en plein dans la jambe et dit au héros Non, non, continue sans moi et le héros dit Non, Freddy, même si je dois y laisser ma peau, je ne t'abandonnerai pas).

 

Tout ça par écrit, dans un mail, sans risquer de me déranger par un long coup de fil inopportun.

 

Le mail 2 en 1 - je t'annonce une heureuse nouvelle / je plante ton projet - peut bien sûr se décliner dans différentes versions :

  • annonce de fiançailles / défection de dernière minute pour une mission aide au déménagement,

  • annonce de mariage / annulation de dernière minute de la participation à la soirée raclette + du prêt de l'appareil à raclette,

  • annonce du gain de 55 millions remporté au Loto / annulation de dernière minute des vacances en Creuse.

 

L'avantage, pour l'auteur, c'est aussi qu'il est à peu prêt sûr de recevoir des félicitations un tout petit peu plus retenues que le flot de celles auxquelles il aurait droit en recourant à un mode d'annonce classique. 

 

Bref, à tester à la première occasion !

 

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lundi 5 novembre 2012

Les inégalités Homme - Femme sont partout

 

Dans le titre de cet article déjà.

 

Pourquoi "Homme" avant "Femme" ?

 

Juste parce que ça sonne mieux, c'est ça ?

 

Notez que le classement par ordre alphabétique ne commandait pas cet ordre de présentation (non mais qui a écrit cet article ?!)...


 

Sur le marché matrimonial, ensuite.

 

52 % de Femmes pour 48 % d'Hommes, le jeu des chaises musicales se fait clairement au détriment des premières.

 

Pas de place pour les exigences, on prend ce qui nous tombe sous la main et on est déjà bien contentes.

 

 

Sur le marché du 4ème âge enfin.

 

Espérance de vie des femmes : 84,3 ans ; espérance de vie des hommes : 77,8 ans.

 

Sachant que dans un couple, l'homme est en moyenne âgé de 2,6 ans de plus que la femme, celle-ci reste seule à errer comme une âme en peine sur cette Terre pendant pas loin d'une dizaine d'années rien que ça.

 

Pire, alors que son époux a eu droit à ses soins attentifs au moment de passer de vie à trépas, plus personne n'est là pour l'assister dans ses derniers instants.

 

 

Nous, Femmes, pourrions nous aigrir de ce déséquilibre constant en notre défaveur.

 

Mais non, nous sommes au-dessus de ça. 

 

Pour autant, pas question de rester là, les bras croisés, à souffrir en silence.

 

J'ai bien réfléchi et voilà les solutions que je préconise pour remédier à ces inégalités patentes :

 

1- adresser une pétition à l'auteur de cet article pour exiger de lui (d'elle ?!) l'inversion de l'ordre d'apparition des mots "Homme" et "Femme" dans son titre,

 

2- enlever le surplus de 1,5 % d'hommes Chinois pour absorber le déséquilibre démographique qui plombe les chances d'union des femmes Françaises,

 

3- faire comme ma cobureau et moi : anticiper la question de l'isolement post-dissolution du lien conjugal pour cause de décès du conjoint, en se mettant dès à présent d'accord avec tout un tas d'amies pour se retrouver, une fois lâchées par nos maris, dans la même maison de retraite (Hey les filles, scrabble-thé party à 18h15 chez Jeannette, ça va envoyer du lourd !).

 

Le front de libération des Femmes est en marche, qu'on se le dise...

 

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On se dépêche, il n'y en aura pas pour tout le monde...

jeudi 1 novembre 2012

J'ai vécu une expérience tennistique forte

 

Le tennis ? 

 

Cela fait à peu près une bonne quinzaine d'années que j'y joue. 

 

J'en ai fait en club, pas en club, avec des amis, avec des ex-amis (enfin des amis qui sont devenus ex-amis depuis), avec des gens de ma famille (y compris avec mon beau-frère), avec des voisins, et même dernièrement avec un rat

 

C'est dire si j'ai fait à peu près le tour de ce sport. 

 

Mais je n'étais par contre encore jamais allée aux Masters de Paris-Bercy

 

Pas plus d'ailleurs qu'à aucun match de tennis professionnel. 

 

J'avais vaguement essayé de réserver des places pour Roland Garros, une année, mais j'avais vite compris qu'il était plus facile de devenir directement Président de la Fédération française de tennis (auquel cas on a automatiquement des places).

 

Et comme j'ai un peu plus d'ambition que ça dans la vie, j'ai laissé tomber Roland Garros et aussi tous les autres tournois de tennis. 

 

Jusqu'à lundi où j'ai reçu un texto de Sigried

 

Yo (elle ne parle pas un français extrêmement raffiné Sigried), j'ai 2 places pour ce soir pour les Masters de tennis de Bercy, ça t'intéresse ? 

 

Moi j'ai immédiatement répondu : 

 

Yo (mimétisme social), oui ça m'intéresse, c'est à quelle heure ? J'apporte quoi ? Il faut venir avec sa raquette ? Et sinon il fait froid à Bercy ?  (névrose classique)

 

En fait - je fais circuler l'information - il ne fait pas froid du tout à Bercy, c'est chauffé, donc inutile de venir avec votre couette. 

 

Et sinon, ce n'est pas la peine de venir non plus avec sa raquette puisqu'on est là pour regarder d'autres personnes jouer.

 

Le premier match, c'était Gilles Simon contre Victor Hanescu

 

Au début, j'avais décidé de soutenir à fond Gilles Simon parce qu'il fait parfois de très belles balles et qu'accessoirement j'aimais bien la couleur de son tee-shirt (vert émeraude, comme la robe seventies de Maman ). 

 

Mais Siegrid m'a vite fait renoncer : 

 

J'ai une copine qui jouait avec lui en club quand elle était petite et elle m'a raconté que c'était un garçon très sympa à l'époque, un peu timide, assez fin... Alors que maintenant c'est devenu un type hyper prétentieux, absolument insupportable ! 

 

Ah bon ? 

 

Face à cette révélation, j'ai tout de suite arrêté mon opération de supporting agressif pro Gilles Simon (en plus c'est moche Gilles comme prénom) et j'ai reporté mon attention sur le paquet de chips que nous avions acheté pour tromper notre faim. 

 

Ce qui n'a pas empêché Gilles Simon de gagner...

 

Nous sommes ensuite restées pour le second match, celui de Benoît Paire

 

Lui, je l'ai soutenu jusqu'au bout parce que Siegrid n'avait pas de ragot spécial à son sujet. 

 

J'ai même fait OUUUUUUUUUUUUH !!! à un moment où il a récupéré une balle franchement pas évidente. 

 

Mais le moment que j'ai préféré du match c'est quand certaines personnes du public, visiblement très inspirées, ont commencé à lui lancer, à titre d'encouragements, de savoureux jeux de mots fondés sur son patronyme : 

- Benoît Paire-pas !,

- Benoît Paire-siste !,

- Benoît Paire-dure !.

 

Siegrid a alors essayé de trouver d'autres jeux de mots, mais elle a lamentablement échoué et elle s'est en conséquence replongée dans notre paquet de chips. 

 

Elle n'a rien montré mais ce manque d'inspiration a dû la perturber, parce que, une fois le match fini, elle a failli partir sans le sac dans lequelle elle avait rangé son ordinateur (mais elle est habituée, ça lui est déjà arrivé il y a 5 ans). 

 

En tout cas, contre toute attente patronymique, Benoît Paire a gagné à son tour et j'en ai déduit qu'on exerçait vraiment une bonne influence sur les joueurs français, Siegrid et moi. 

 

Du coup, il n'est pas exclu que je revienne pour un prochain match. 

 

Peut-être pour celui de Gasquet d'ailleurs. 

 

Je sens qu'il a besoin de moi...

 

BP.jpg

Benoît Paire-Noël ! ... ah non, elle est vraiment trop nulle celle-là...