mercredi 29 mai 2013

Voler du materiel urbain (en toute discrétion)


Muni(e) d'une paire de chaussures à talons, vous devez repérer autour de vous une grille d'égout de petite circonférence, percée en son centre d'un trou pile de la taille de vos talons.

Marchez très naturellement jusqu'à ladite grille d'égout et arrangez-vous pour glisser l'air de rien l'un de vos talons pile dans le trou du milieu.

(Vouitchhhhh)

Ne ralentissez pas l'allure, continuez à marcher la tête haute et le menton bien degagé, sans regarder votre pied, même s'il pèse maintenant 3 à 5 kilos plus lourd.

Faites tout de même attention à adapter votre pas pour compenser cette prise de poids subite : une démarche ferme et une flexion du genou appuyée vous éviteront tout raclement métallique de fort mauvais goût...

Montez dans le bus, allez déjeuner avec une amie, faites du shopping, vivez votre vie, tout simplement, et à la fin de la journée, rentrez chez vous.

(Vouitchhhhh).

Vous voilà maintenant en possession d'une magnigique mini grille d'égout que vous pouvez, au choix, faire encadrer pour décorer la salle de bain, utiliser comme dessous de plat ou léguer à une oeuvre caritative.

 

*     *

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Nota bene : il peut très bien arriver que vous embarquiez une grille d'égout à votre insu. Dans ce cas, ne vous affolez pas et appliquez les recommandations ci-dessus mentionnées à partir du 3ème paragraphe.

Si quelqu'un se propose de vous aider gentiment, envoyez-le ballader en faisant comme si vous aviez volontairement embarqué la grille d'égout en suivant les consignes données dans les deux premiers paragraphe.

Ce n'est pas parce que de temps en temps vous appréciez qu'un membre de la gent masculine vous donne un coup de main pour monter votre valise dans le train que vous devez vous laisser humilier pour une malheureuse grille d'égout à laquelle vous trouverez, une fois chez vous, à n'en pas douter, des tas d'utilités...

 

 

Grille-d-egout.jpeg

Attention quand même à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre...

jeudi 23 mai 2013

Telle mère, telle fille ?

Si vous avez bien suivi la campagne de publicité Comptoir des cotonniers, vous aurez sans doute compris que quand une fille est carrément hype, sa mère l'est aussi, et que quand une mère est vraiment chic, sa fille est pareil.

 

Et un signe qui ne trompe pas c'est qu'en général elles ont beau descendre l'une de l'autre ou l'autre de l'une, eh bien on dirait qu'elles ont le même âge (la nature fait des miracles).

 

Si bien qu'à la fin, quand on a tout bien feuilleté son Elle, pour peu qu'on ait en plus dû ingérer quelques articles de fond (L’interview Vanity d’Olivia Palermo, Trouver la bonne distance avec son ex, etc.), on est un peu perdu : qui est la fille, qui est la mère, mais-qu'est-ce-que-c'est-que-cette-arnaque ?!

 

Non, il faut arrêter avec les clichés qui n'existent pas dans la vraie vie – ou en tout cas pas dans la vraie vie sur Terre.

 

Les mères et les filles sont différentes.

 

Il suffit de jeter un coup d'oeil à ma Barbie et à son bébé : elles n'ont tellement rien à voir que même Gilbert Montagné s'en rendrait compte.

 

Cela faisait quelques longues années que je ne les avais pas sorties de leur carton, mais ce week-end, quand maman me les a rapportées de la cave pour que je les trie je me suis décidée à faire du rangement, le contraste m'a frappée – que dis-je – foudroyée.

 

Barbie----bebe.jpg

 

Deux blondes aux yeux bleus et pourtant une silhouette, une allure, un style radicalement opposés.

 

D'un côté Barbie, délicate sylphide aux traits fins et au maintien impeccable.

 

De l'autre, le bébé de Barbie, gros poupon atrocement boursoufflé aux formes précocement avachies et au maquillage atrocement vulgaire.

 

A les voir côte à côte, peut-être vous direz-vous – non sans une once de réprobation intérieure – que la mini-Ginger que j'étais la dernière fois que j'ai joué à la Barbie n'avait en rien cherché à compenser le fossé abyssal séparant la mère de la fille.

 

Tout au moins sur le plan vestimentaire.

 

Tiens Barbie, voilà une petite robe dos nu blanche à pois verte volantée qui sierra à merveille à ton teint légèrement halé, et surtout n'oublie pas ta pochette à croisillons dorés assortie à tes chaussures à talons, tout cela te va à ravir.

 

Bébé de Barbie, attrape-moi donc cette serpillère que je viens d'utiliser pour laver le sol de ma cuisine, elle te fera un pull coll en v tout à fait correct vue ta morphologie plutôt... hmmm... disons... complexe, et cesse donc un peu de geindre par la même occasion s'il te plaît.

 

Ohoh ! Je vois déjà les gros yeux moralisateurs de certaines personnes : Ginger est immonde, ce n'est pas la faute de la petite si elle est moche, pas la peine d'en rajouter.

 

Mais n'oubliez pas que je n'étais moi-même qu'une enfant – une mini-Ginger - lorsque je l'ai habillée ainsi.

 

Je n'avais pas eu le temps de comprendre encore à quel point la beauté intérieure de chaque être humain compte.

 

Et puis, approchez-vous quand même d'un peu plus près et regardez bien le bébé de Barbie...

 

Bébé-copie-1

Franchement, vous croyez vraiment qu'une jolie petite robe aurait fait la différence ?

lundi 13 mai 2013

Ginger petite Maman

 

Ce week-end j'ai appris quelque chose d'assez fondamental pour toute personne ayant à garder ce qu'on appelle communément "un bébé", c'est-à-dire, selon une conception stricte défendue par le Dr Rhotam, "un enfant qui ne parle pas encore ou alors pas vraiment très bien" (cf. Développement des aptitudes cognitives et pathologies de la parole, 2007, p. 1365).

A vous parents, baby-sitters, employés de fourrières qui enlevez les voitures mal garées même quand le siège auto est occupé, kidnappeurs d'enfants, sachez une chose : si vous le prenez dans vos bras, un bébé enrhumé est inconsolable. 

Vous lui chantez une chanson, il pleure. 

Vous allez lui chercher son trousseau de cinq clefs multicolores en plastique d'excellente facture, il pleure. 

Vous lui faites compliment de son pyjama blanc à pois marrons, il pleure. 

Vous lui dites que jusqu'ici vous n'avez jamais rien vu de plus attendrissant que son petit nez et ses yeux pleins de larmes, il pleure. 

Vous compatissez à haute voix à son cas en clamant le plus fort possible qu'on a beau dire, ça n'est pas toujours facile d'être un bébé, il pleure. 

Vous le faites gentiment sautiller sur vos genoux, vous tentez un Au pas, au trop, au galop, vous enchaînez sur un Tu veux aller dans mon château, rien à faire, il pleure encore. 

1/4 d'heure, 1/2 heure, 1 heure, il pleure, il pleure, il pleure. 

A partir de ce constat, deux hypothèses sont envisageables : 

1) soit le bébé est vraiment très malade, vous auriez déjà dû appeler SOS médecin depuis longtemps, il est sans doute trop tard pour le sauver mais au moins on ne vous accusera pas de ne rien avoir fait jusqu'au bout : vous en êtes quitte pour composer le 3624, attendre encore 1 heure et réduire d'environ 60 euros votre budget vacances d'été au Caire (pile le prix de la promenade à dos de chameau, tant pis), 

2) soit le bébé, sans être au mieux de sa forme, n'est pas non plus à l'article de la mort, a priori il arrivera à passer la nuit : vous le recouchez après avoir surélevé sa tête avec un bon oreiller (glissé sous le matelas), lui avoir fait une petite caresse et lui avoir murmuré un ou deux mots doux à l'oreille (qu'il n'entendra pas parce qu'il est trop occupé à pleurer). 

Animée de l'intime conviction que le bébé qui m'avait été confié pouvait survivre malgré son rhume, je me suis décidée en faveur de la seconde option.

 

Je l'ai remis doucement dans son couffin, tout ruisselant de larmes, et je suis partie me consacrer à mon activité favorite du soir : le brossage de dents. 


Après 5 minutes, je suis repassée dans sa chambre : il s'était endormi.  


Récapitulons : 1 heure de pleurs dans mes bras, 5 minutes de larmes maximum tout seul.

 


C'est moi ou j'ai été prise pour le dindon de la farce ?

dindon.jpegGinger vue à travers les yeux d'un bébé enrhumé.

mardi 7 mai 2013

Garder son objectivité en toutes circonstances

 

Vous savez comme Audrey Pulvar m'est chère. 

Depuis quelques temps, un peu façon groupie, je suis chacune de ses aventures.

Sa rénovation capillaire style mouton frisé des alpages, sa rupture avec Arnaud Montebourg sponsorisée par l'AFP, son départ par la toute petite porte des Inrocks...

J'avoue que tout ça met pas mal de piment dans ma vie terne et glacée de fille bien trop parfaite pour qu'il lui arrive jamais quelque chose sortant un peu de l'ordinaire.

C'est vrai, mis à part le très beau tombé de porte-manteau que j'ai tenté - et réussi - avec audace, devant une salle comble, lundi dernier, lors d'une petite sauterie professionnelle réunissant une centaine de personnes, il n'y a guère d'événement très palpitant dans mon existence. 

Du coup, je me nourris volontiers de celle d'Audrey qui, elle, en a plutôt en surnombre.  

Et je dois dire qu'à force de la voir cumuler les faux-pas ces derniers mois, j'ai presque réussi à faire abstraction de son côté mère-la-morale insupportable. 

Maintenant, je ne vois plus en elle que le côté femme-fragile-blessée-de-la-vie qui s'enfonce toute seule en creusant son propre trou à grandes pelletées de terre.

Un petit coup de mou ? 

Plutôt que de me dire Tiens, est-ce que j'ai bien fait de faire ça ?, Est-ce que je n'aurais pas plutôt dû réagir comme ça ?, Peut-on légitimement m'en vouloir de ne pas avoir dit ça ?, je tourne mon regard vers Audrey et finalement je trouve très vite dérisoires toutes ces crises de conscience.  

Ahah, elle aurait fait dix fois pire la greluche, je peux aller dormir tranquille ! 

Dernière en date : le pathétique coup de couteau dans le dos de Montebourg dont, ne l'oublions pas, elle a tout de même réussi à partager la vie pendant quelques mois, presque 2 ans en fait.

"S'il y a un remaniement avec un gouvernement resserré et que Jean-Marc Ayrault reste Premier ministre, il me semble difficilement compatible que Arnaud Montebourg y reste" (le soulignement est ajouté).

Comprendre : 

"Arnaud tu n'es vraiment qu'un gros c******, si je peux te dénigrer à une heure de grande écoute auprès de tous les pékins de Trifouillis-les-oies et d'ailleurs tombés en rade sur canal +, ça me fera bien plaisir après tout ce que tu m'as fait subir (et encore ça n'est pas grand chose) (tu te rappelles du dîner chez ma mère que tu as annulé à la dernière minute ?) (d'ailleurs tu ne m'as jamais respectée)" (le soulignement est ajouté). 

C'est tellement mesquin et en même temps tellement humain que c'en est presque touchant. 

Sobre, digne et classe. 

Audrey, si tu me lis, heureusement que quand tu as annoncé ta rupture avec Arnaud, tu as bien précisé que tu n'entendais pas que les gens y aillent de leur petit ragot de bas étage niveau -3 du caniveau.  

Ce serait moche de leur part de jouer la concurrence en alimentant la chronique quand, toi, tu es LA personne idéale pour faire le job. 

Encore un mot, Audrey : à très vite !

sjdflsj.jpeg
Et n'oublie pas, l'important c'est la rose du bonheur crois-moi.

mercredi 1 mai 2013

A rebours

 

Dernièrement, j'ai changé de forfait téléphonique.

 

Je me suis dit que j'étais peut-être un peu trop généreuse avec le PDG d'Orange et qu'après tout, les 10 € que j'acquittais chaque mois en plus par rapport aux formules concurrentes seraient peut-être mieux investis dans deux verres de Brouilly mensuels (en terrasse, de préférence) ou même dans un duo de vernis à ongles top coat parfumé chez Séphora (c'est un exemple).

 

Mais il se trouve que ma nouvelle formule téléphonique m'a apporté bien plus qu'une économie de 10 € par mois.

 

Elle m'a fait bénéficier d'une connexion internet parfaitement défaillante qui m'a permis de faire le point sur mes besoins réels en matière de web.

 

Privée d'internet (ou presque) pendant un mois, je me suis rendu compte que j'arrivais néanmoins à survivre.

 

Mieux : au bout de quelques jours, j'ai réalisé que je pouvais prendre le métro sans me sentir soudainement obligée d'aller voir sur facebook si j'y étais encore (OUF ! Mon profil est encore là, j'existe toujours). 

 

Et j'ai même découvert que sortir mon livre de mon sac pouvait constituer un geste très naturel. 

 

J'en ai déduit que, finalement, je n'avais peut-être plus besoin d'internet sur mon téléphone dans ma quête du bonheur, et que priver le PDG de Free de 10 € par mois en optant pour une offre sans internet ne compromettrait peut-être pas totalement la sienne à lui. 

 

Avec une économie totale de 20 € par mois par rapport à mon premier forfait de téléphone, je pouvais désormais viser une coupe de champagne au Crillon ou un crayon à lèvres lissant Chanel tous les 28 à 31 jours.

 

Bien sûr je me suis trouvée très maligne sur le coup.

 

Wahou, quelle indépendance d'esprit Ginger, tu vas à contre-courant de tout le monde et ça c'est vraiment l'indice d'une supériorité incroyable, parce que, c'est connu, plus il y a de gens qui font un truc, plus c'est nul (ou en tout cas c'est moins hype).

 

Et puis j'ai envisagé la question sous un angle plus psychologique.

 

Ginger, ne serais-tu pas en train de t'auto-exclure doucettement de la société ? Serait-ce le premier pas vers la grande dégringolade ? Dans quelques mois, te retrouverons nous dans une yourte gauloise vêtue d'une simple peau de chamois en train de déguster ton bol de baies quotidiennes... ?

  

Confrontée à une insuffisance de données sur mon avenir, je n'ai pu exclure de façon catégorique cette dernière hypothèse.

 

J'attends un signe : comète, aurore boréale ou autre. 


 

Yourte.jpeg

"Tu vois, c'est là que la folle habite, elle n'a même pas de portable"