jeudi 23 janvier 2014

Naissances multiples

 

Ginger, comment se porte ton ficus ? Ginger, est-ce qu'il va mieux ? Ginger, est-ce qu'il a enfin de quoi boire à sa soif ? Ginger, est-ce que tu crois qu'il a encore goût à la vie après tout ce qu'il a traversé ? Ginger, tu penses que si ton ficus pouvait parler, il réclamerait la légalisation de l'euthanasie végétale ? 

 

Les questions ne manquent pas lorsque je sors dans la rue. 

 

Je l'ai bien compris : l'histoire de mon ficus a ému tout le monde. 

 

Et moi la première, puisque je n'avais pas du tout réalisé que pendant les deux ans que nous avons vécu tous les deux, main dans la branche, dans mon studio parisien de 30m2, il avait quotidiennement souffert d'un arrosage trop parcimonieux. 

 

Je tiens, à ce niveau de l'article, à rappeler à mes lecteurs qui prendraient le train en marche que l'explication ne résidait pas dans une quelconque réticence de ma part à assumer le coût financier de quelques litres d'eau annuels supplémentaires (l'eau est comprise dans les charges), mais dans une interprétation erronée des recommandations insuffisamment claires de la fleuriste...

 

De là à dire que la fleuriste est la première responsable de l'état de délabrement dans lequel s'est retrouvé, l'été dernier, mon ficus, il n'y a qu'un pas que je vous laisse le soin de franchir car je déteste pour ma part dire du mal des gens.

 

Toujours est-il que je peux aujourd'hui l'affirmer haut et fort : oui, mon ficus est en bonne voie de guérison ! 

 

Là-bas, loin de la pollution et du brouhaha de Paris, dans son sanatorium retiré dans le tréfonds de la France, sous l'oeil attentif du Docteur Maman (célèbre botaniste spécialisée dans l'étude des moeurs et du comportement des Moraceae), il a décidé de livrer bataille et de remporter le combat sur la vie.

 

Alors qu'il avait déjà une bonne moitié de ses racines dans le compost, il a fait porter, au prix d'un effort survégétal, tout son maigre poids sur l'autre moitié de ses racines encore un peu vivaces, s'attachant à tourner la totalité de son feuillage déplumé vers le soleil...

 

D'où lui est venue une telle force ? 

 

Je ne peux m'empêcher de penser qu'au contact prolongé de ma personne, de mon entrain, de ma pétillance, de ma joie de vivre, en entendant mes éclats de rire quotidiens, en me voyant chanter, danser, me cogner contre le radiateur, me tromper de correspondant téléphonique, galérer à me connecter sur internet, chercher s'il me restait encore des torchons propres, il a compris toute la sève que pouvait représenter la vie. 

 

Et tout ça alors même qu'il aurait pu m'en vouloir de l'avoir sous-abreuvé tant de temps (mais c'est que ce n'est pas n'importe quel ficus, c'est un ficus intelligent qui sait faire la part des choses). 

 

Et la preuve de tout ça c'est que samedi dernier, en débarquant pour le week-end dans le tréfonds de la France, au lieu même du sanatorium où s'est retiré mon ficus, le Docteur Maman m'a conviée à venir admirer les progrès qu'il faisait dans la reconquête de la vie. 

 

Regarde Ginger, que vois-tu ? 

 

Eh bien, ce que j'ai vu, ce sont des tas de nouvelles petites pousses pleines de joie, de santé et d'avenir !

 

Le jour est proche où je replacerai mon ficus, parfaitement rétabli, dans son panier à pique-nique et où nous regagnerons tous deux Paris pour reprendre où elle s'était arrêtée notre harmonieuse collocation... 

 

Je replacerai les oiseaux d'Alphonsine dans son épais feuillage pour qu'il ne s'ennuie pas trop aux heures de la journée où je ne serai pas là. 

 

Le matin, nous nous dirons bonjour. 

 

Le soir, nous nous souhaiterons bonne nuit. 

 

La vie sera à nouveau un long fleuve tranquille.

 

Ficus.jpg

Ca y est, je suis grand mère !

lundi 20 janvier 2014

Mais où cours-tu Anaëlle

 

Non, vous n'avez pas pu oublier Anaëlle

 

Anaëlle, vous savez, c'est cette jeune femme pleine d'optimisme qui se trouve être la collègue de mon amie Djane et qui excelle dans l'envoi de textos bourrés de smileys tristes () parce que la vie, mon Dieu, c'est pas facile tous les jours... 

 

Vous vous souvenez qu'elle avait commis une certaine approximation à l'occasion de l'envoi d'un courrier. 

 

Eh bien il se trouve - malheureusement pour elle - qu'elle en a commis quelques autres après celle-là, ce qui lui a valu un nouvel entretien avec Patrick, son chef (et accessoirement le chef de Djane).

 

Loin de moi l'idée de me moquer grossièrement de ses maladresses : je suis la première à être capable de commettre une bonne quinzaine d'étourderies dans une seule journée et nul doute que si je travaillais au ministère des affaires étrangères, c'est à moi que l'on devrait le déclenchement de la 1ère guerre interstellaire de l'univers.

 

Mais autre chose est la façon de communiquer sur le sujet. 

 

On peut très bien contester certaines des erreurs qu'on vous impute, déplorer l'absence de délicatesse de vos supérieurs, voire leur défaut total de loyauté, tout en employant un langage clair, synthétique et exempt de répétitions sans fin et de fautes d'orthographe. 

 

Surtout lorsque l'on recourt à son mode d'expression préféré - le texto - dont la lecture sur un écran de la taille d'un miroir de poche postule une rédaction particulièrement brève et limpide.

 

Et qu'en plus on envoie tout ça à une collègue que l'on connaît depuis un mois grand maximum...

 

Bonjour Djane, on a eu une excellente discussion avec patrick vendredi soir où l on s est tout dit et c est bien !  Et il m a même proposé de travailler en binôme avec lui et qu il allait essayer de me former de A a Z car dit il , il est persuadé que j ai du potentiel et que ça en vaudrait la peine ... Il m a même dit qu il n est pas certain de pouvoir relever le pari et trouver le temps de me former car il est débordé mais m a proposé d essayer ... Il m a dit que le service devrait recruter dans les jours qui viennent un autre collaborateur avec 2-3 ans d expérience et pas un débutant car aussi formidable que puisse paraître un débutant en entretien ( moi aussi j ai du paraître formidable sinon je ne serai pas au sein du service et il n en demeure pas moins que je dois aujourd'hui affronter des difficultés  ) ... Je me suis dit que c était super qu un nouveau collaborateur arrive suite a ces entretiens ainsi il va soulager toute l équipe et du coup patrick aura plus de disponibilités pour moi pour me former , même si lui même a été honnête et m a avoué au départ qu il n a absolument pas le temps de s occuper de moi et que mon avenir au sein du service serait très compromis et que si j ai une proposition ailleurs il faudra que je l accepte car au jour d aujourd'hui il ne me garderait pas ... C est très compromis en tous cas sauf si pour le mois et demi qui reste je change complètement , et après réflexion et discussion il a dit que c est possible et qu on va tout tenter pour que je reste finalement ! Je rentre chez moi super contente et motivée a bloc par cette conversation . Que vois je hier en arrivant au bureau sur mon Outlook ???!!!!? Qu il recrute pour le 2 février une fille encore plus débutante que moi car elle n est même pas encore diplômée étant donné qu elle se donne bcp de mal pour trouver ne serait ce qu un premier emploi ??!! Je n ai rien contre la personne bien évidemment qui doit certainement être très sympa , là n est pas le problème ..., mais ok va se retrouver a deux débutantes dans le service ( elle encore plus que moi !!! ) et son arrivée ne va rien alléger du tout a l équipe au contraire !!! Au lieu d avoir un boulet a former on sera deux maintenant !!! J étais dégoûtée ... Cela veut dire qu on a discuté dans le vide pendant deux heures avec patrick et au lieu de recruter quelqu un avec quelques mois d expérience voire deux ans au moins et qui sera opérationnel de suite , ce qui arrangerait les affaires du service et aussi les miennes car pour le coup j ai peut être un espoir de rester dans l'entreprise avec cette nouvelle arrivante dans le service qui ça alléger le travail de tout le monde et qui permettrait a Patrick de l'Libérer du temps pour moi ... Du coup non , on se retrouve a deux débutantes Donc alors qu un mois et demi s est écoulé ainsi l'autre mois et demi s écoulera encore ainsi ... Je ne comprends pas qu'il me dise une chose et une heure après qu'il aille en faire une autre en rentrant chez lui ... En recrutant pour le coup une personne qui n est même pas diplômée encore !  ok aura encore plus de difficultés a mettre en place cette méthode ... Il y aura un débutant de trop dans cette entreprise ! Et c est un peu dégueulasse de faire en sorte que ce soit celui qui est là depuis un mois et demi alors qu il fait des efforts et veut rester qui parte , alors qu il est arrivé au milieu de sa période d essai , qui se retrouve a chercher du boulot pour partir ailleurs et recommencer depuis le début une autre période d essai et pour vous de devoir encore une fois admettre que vous vous retrouver face a un énième échec niveau collaborateur ...  ! Je trouve cela tellement dommage ... Pour ma part soit patrick a changer d avis une heure après notre discussion et m a déjà remplacé par une autre débutante soit ,  il m a ménagé pendant toute notre discussion pour ne pas me faire trop de peine car c est foncièrement quelqu un de sympa. Donc si j ai bien compris mon avenir dans le service est compromis , après on me propose de changer de méthode car un nouveau collaborateur qui dépote va arriver pour soulager l équipe  ... Et donc on va arriver a le consacrer un peu de temps . Et au final ce collaborateur est encore plus débutant que moi ... Donc , c est ma remplaçante ou bien l'entreprise qui est en suractivité va se retrouver avec deux débutants dans les pattes a qui il faut tout apprendre ???!!! Il y a du coup un débutant de trop dans ce service ! Je me réjouirait de savoir que l'entreprise est généreuse et s est fixé pour objectif de prendre du temps pour former tout le monde , mais patrick m avait clairement dit qu il n avait rien a le reprocher et que mon souci est que j ai juste besoin de temps ... Mais que malheureusement aujourd'hui le temps il ne l a plus ! Alors s il ne l a pas pour moi pourquoi l aurait il pour une autre débutante ? ... Je ne comprends plus rien j avoue et ça m ennuie véritablement de devoir quitté l'entreprise pour laisser ma place a l autre , ça va vite devenir ingérable cette situation avec deux débutants sur les bras ... Ça va se casser la figure et entretemps j aurais refusé des propositions ailleurs et je m en voudrai toute ma vie après !!! En effet , avant de venir , j avais passé tout un tas d entretiens ailleurs aussi mais je n ai pas et de réponses , et quelques jours après avoir commencer , on m a contacté pour me dire que c est ok . Du coup, j ai dit que je venais de trouver et que j étais déjà en poste donc que je n étais pas intéressée ... Aujourd'hui je me demande si je n accepterai pas ... Et c est franchement dommage ! Car je me plaît bien dans cette entreprise mais ce recrutement du 2 février ne ça rien arrange du tout ... C est mon avis ... Et du coup moi mon avenir sera toujours aussi compromis dans l'entreprise ! C est franchement dommage , qu on au laissé passer un mois et demi a me regarder patauger et couler sans me dire qu on voyait que j avais des soucis ... Bref , hier j étais anéantie ! Aujourd'hui je relativise mais je suis dégoûtée d avoir perdu un mis et demi dans cette entreprise et de me retrouver dans l obligation de le sacrifier et se partir pour laisser la place a une autre ! Car la méthode proposée par patrick pour me former lui demandera du temps ! Et l autre débutante demandera aussi du temps , franchement je ne comprends pas votre démarche avec ce recrutement !!! Car il n arrangera en rien l'entreprise . Sauf si c est juste ma remplaçante . Là ok je comprends lieux mais pour le coup je trouverais ça un peu moyen a mon égard  ... Bon week end !

 

Vous noterez comme un léger ressentiment qui point sur la fin à l'encontre de Djane, qui n'est pourtant pas pour grand chose dans les réactions de Patrick - un homme, une femme, deux personnalités distinctes.

 

Enfin, je dis ça mais vous n'avez peut-être pas eu la force suffisante pour poursuivre la lecture de cet unique texto jusque-là...

 

Anaëlle, si tu me lis, arrête tout de suite d'envoyer des textos :

1) ce sera mieux pour toi (3 heures à taper un message sur un mini clavier, c'est fatiguant pour les doigts),

2) ce sera plus écologique pour la planète (3 heures d'électricité en pure perte, c'est trop),

3) ce sera moins dévastateur pour l'équilibre de tes destinataires (une crise d'épilepsie, ça n'est bon pour personne).

 

Et dans le pire des cas, si vraiment l'écriture représente une saine catharsis pour toi, je t'en prie, achète toi un journal intime...

 

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Au choix : Anaëlle découvrant le prochain recrutement d'une fraîche diplômée ou

Djane achevant la lecture du texto d'Anaëlle.

jeudi 16 janvier 2014

Quand je serai bien vieille, au soir à la chandelle...

 

Si vous interrogez les gens dans la rue pour savoir quelle histoire d'amour ils trouvent la plus belle, il y a de fortes chances pour qu'il vous répondent (au choix) Roméo et Juliette ou Roméo et Juliette

 

C'est drôle, parce qu'en fait, ils auraient très bien pu dire la mienne mais non, c'est comme s'ils avaient conscience qu'elle manquait un peu trop de palais italiens, de bals éblouissants, de balcons à colonnades, de mariages secrets et de fioles de poison, pour pouvoir prétendre à cette distinction.

 

Mais maintenant, cela suffit, il y a trop longtemps que la place est occupée par les tragiques amants de Vérone !

 

A pas loin de 500 ans chacun, presque 1000 à eux deux, il est grand temps que Roméo et Juliette s'en aillent définitivement rejoindre le caveau Capulet et qu'ils cessent de se pavaner comme l'incarnation de l'amour parfait sur Terre. 

 

A d'autres, à présent, d'hériter du rôle. 

 

Oui, mais qui ? me direz-vous. 

 

Laissons-là les Loana et Jean-Edouard, les Zahia et Ribéry, les Julie G. et François H. (je suis obligée d'être prudente, les RG traînent tous les jours sur ce blog) et tournons nous vers du sang neuf. 

 

Que voyons-nous ? 

 

Aston et Ginger

 

Ginger, vous la connaissez, c'est une fille assez géniale et en plus elle tient un blog qui incarne un peu à lui tout seul le renouveau de la littérature française.

 

Oui, mais qui est Aston

 

Aston, eh bien c'est tout simplement mon neveu de trois ans (et demi). 

 

J'aperçois déjà les sourcils de quelques âmes pudibondes se froncer douloureusement en essayant de calculer l'importance du fossé générationnel qui sépare ces deux êtres...

 

A ceux là, je dirai simplement : n'allez pas trop vite me jeter la première pierre, attendez un peu et vous comprendrez tout ce que cette histoire a de fondamentalement beau, pur et élevé (bien plus que celle de Roméo et Juliette). 

 

Aston, comme je vous l'indiquais, est mon neveu. 

 

Je pourrais vous le décrire en vous disant qu'il a les cheveux châtains, qu'il est passionné par les lapins (les vrais comme ceux en peluche, il veut d'ailleurs avoir des "enfants-lapins" plus tard), qu'il peut vous faire la liste exhaustive de toutes les voitures qui apparaissent plus de trois centièmes de seconde dans le film Cars (Flash Mac Queen, Martin, Shérif, Sally...), qu'il a souvent des allures de petit garçon très sérieux et concentré lorsqu'il vous raconte des choses aussi importantes que son spectacle de danse de petite section, mais qu'il sait aussi redoutablement bien user de son charme quand l'occasion s'en présente (et elle se présente assez fréquemment).

 

Mais la caractéristique sans doute essentielle qui peut le définir, c'est que depuis quelques jours, il a arrêté un projet de vie particulièrement fort : se marier avec Tante Ginger

 

Notez que je le comprends très bien sur ce point, car si j'en avais eu la possibilité, connaissant toute l'étendue de mes talents et de mes mérites, cela ferait déjà belle lurette que je me serais auto-épousée. 

 

Quoi qu'il en soit, lorsqu'Aston a fait part de ce souhait cher à son coeur devant ses frères aînés, il s'est trouvé parmi eux un ignoble briseur de rêves pour lui signaler que :

 

Mais Aston, quand tu auras l'âge de te marier,

Tante Ginger sera une bonne-maman !

 

Ah bon ? 

 

J'ignorais qu'un jour je vieillirai, mais soit. 

 

Sans se laisser démonter, Aston a alors répondu : 

 

Eh bien, j'attendrai d'être un bon papa.

 

Et lorsque sa maman m'a raconté l'épisode, devant lui, sans qu'il en ressente ni gêne ni trouble, Aston, assis au bord du canapé, les jambes se balançant doucement dans le vide, a répété à trois reprises, en guise de conclusion, de sa charmante voix grave : 

 

Je suis prêt à grandir. 

 

Voilà. 

 

Le décor est posé. 

 

Un homme qui n'a pas peur de mettre entre parenthèses cinquante années de sa vie pour attendre de pouvoir vous épouser, n'est-ce pas la plus belle démonstration d'amour que l'on puisse vous adresser ? 

 

J'en suis encore toute émue. 

 

Et quant à savoir si j'ai accepté ou non le mariage, la question ne se pose pas. 

 

Aston a décidé de se marier avec moi et même de m'attendre un demi siècle, il n'allait quand même pas me demander en plus si j'étais d'accord ! 


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lundi 13 janvier 2014

En finir avec la Mickeymania

 

Votre enfant veut à tout prix la gomme Mickey ? Il insiste pour avoir la trousse assortie ? Pendant qu'il y est, il vous réclame toute la panoplie vestimentaire, de la paire de chaussettes au pyjama, en passant par le maillot de bain ?

 

Le bras de fer s'installe : vous et vos principes d'un côté (Non, mon enfant n'aura pas le même attirail que le petit Kevin), votre enfant et sa tactique "guerre de harcèlement", de l'autre (pleurs, roulades par terre, hurlements, pleurs, hurlements, roulades par terre).

 

Vous sentez bien que si vous relâchez ne serait-ce qu'une seconde votre vigilance, il exploitera sans scrupule cette faiblesse passagère.

 

Les spasmes d'une gastroentérite carabinée ? Le choc d'un départ retentissant de Valérie Trierweiler de l'Elysée ? L'émoi d'une nouvelle démarque surprise aux soldes d'hiver?

 

Votre petit monstre n'attend que ce moment fatal pour donner toute son ampleur à sa Mickeymania et vous obliger à redessiner votre univers entier aux couleurs d'une souris qui n'a même pas la tête d'une souris.

 

La faute à qui ?

 

A votre enfant ?

 

Point du tout.

 

Il est le jouet innocent - ou presque - d'une firme surpuissante qui a décidé de pourrir la vie de quelques millions de parents en se lancant dans un merchandising effréné au détriment de leur tranquilité comme de leur porte-monnaie.

 

Mais passons.

 

L'essentiel n'est pas d'identifier la cause de tout ça, mais de savoir comment réagir dans une telle situation.

 

Priver préventivement de sortie de classe votre enfant à chaque fois qu'il prononce le nom de Mickey, pour que JAMAIS il ne lui vienne à l'idee de vous demander de lui acheter un quelconque objet le représentant ?

 

Ou bien vous endetter sur 40 ans pour lui offrir, avant même qu'il ne les réclame, les quelques 100.000 objets Mickey du Disney Store, juste pour avoir la paix et gagner un ou deux ans d'espérance de vie ?

 

En fait, rien de tout ça, Dia % a une bien meilleure solution à vous proposer !

 

Rendez-vous dans l'un des magasins de cette enseigne et là, approchez-vous directement des caisses (sauf si vous avez à faire d'autres courses avant, bien sûr).

 

Normalement, à ce niveau, vous trouverez des tas de sachets avec des Mickeys en chocolat à 3,99 euros.

 

Regardez attentivement.

 

Environ les 4/5èmes d'entre eux sont décapités.

 

Un beau tranchage de tête, pas si propre que ça, avec un sourire grimaçant figé à jamais dans l'immobilité d'une mort atroce. 

 

Vous n'avez plus qu'à vous saisir de l'un de ces paquets (attention à ne pas prendre l'un des trois Mickeys intacts), à en régler le prix (ne cherchez pas a négocier, une telle opportunité c'est déjà un magnifique cadeau de la vie) et à filer l'offrir a votre enfant !

 

Voir son idole en version deux pièces devrait normalement le traumatiser à vie. 

 

Et, du même coup, lui faire passer l'envie de collectionner tout ce qui se rattache de près ou de loin à cette triste figure de héros déchu... 

 

Mickeymania.jpg

Comme il s'agit d'un Mickey rugbyman, votre enfant devrait être aussi dégoûté du rugby :

d'une pierre deux coups... 

jeudi 9 janvier 2014

Assumer sa boulétitude (même si ça fait mal)

Si vous avez bien suivi ce blog, vous savez que les boulets sont une espèce que j'ai parfois un peu de mal à supporter. 

 

C'est pour ça que depuis l'époque où j'ai appris à les repérer - l'alliance bras ballants et regard vitreux reste le modèle le plus répandu - j'évite au maximum d'entrer en contact avec eux. 

 

Mais comme j'ai la chance de partir régulièrement au ski avec les amis de mon frère, et parfois même de me faire inviter par l'un d'eux à Deauville, j'en fréquente quand même régulièrement quelques spécimens parmi les plus intéressants.

 

Bien sûr, ce n'est jamais très agréable sur le coup.

 

Devoir ravaler des envies de meurtre peut même avoir parfois un je ne sais quoi d'un peu frustrant. 

 

Mais l'avantage, de côtoyer de temps en temps un boulet, c'est que vous restez pleinement conscient de tout l'éventail de trucs absolument ahurissants qu'un tel être est capable de faire. 

 

En plus, grâce à lui, vous pouvez éprouver dans des conditions optimales vos qualités de patience et de longanimité. 

 

Et j'ajouterai, pour finir, que c'est une des seules personnes à vous offrir l'occasion de caser le mot "longanimité" dans votre blog sans que l'on vous soupçonne d'avoir seulement voulu faire étalage de toute la richesse de votre vocabulaire. 

 

Mais quand on passe son temps, comme moi, à conspuer sans tendresse les boulets de toute espèce sur l'internet mondial, avouez que ce n'est pas très agréable de réaliser un jour que l'on a soi-même basculé du côté obscur de la force. 

 

Et c'est là qu'entre en scène Déborah

 

Déborah, vous vous en souvenez, c'est la soeur de l'un de mes très vieux amis de faculté, Tom, celui qui fait une thèse dont je n'ai même pas compris le titre et qui refuse encore mordicus d'aller épouser son plan B au Sénégal

 

A la demande de Tom, et sans la connaître alors, j'avais hébergé Déborah en février dernier au cours d'un stage qu'elle effectuait à Paris

 

Et comme passer quatre jours dans un studio de 30m2 en partageant le même clic-clac la nuit, ça rapproche forcément un peu, vous ne serez pas surpris d'apprendre que, dans ces conditions, nous sommes devenues amies. 

 

Texto d'anniversaire par ci, journée en Angleterre par là, trafic actif de DVD de Downton Abbey... autant de signes qui ne trompent pas ! 

 

Et la dernière manifestation d'amitié en date, c'est que Débo, alors même que ses huit mois de grossesse commençaient à lui peser très légèrement, m'a gentiment invitée chez elle, dans l'agréable appartement qu'elle partage avec Julien, à quelques kilomètres de chez mes parents chez qui je passais quelques jours de vacances, à l'occasion d'un passage de Tom dans la région. 

 

Champagne, toasts au saumon fumé, raclette, chocolats de Noël... rien ne manquait à mon bonheur !

 

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, sur les 2h30 du matin, après avoir fait perdre mon coéquipier à la belotte une bonne dizaine de fois d'affilée (Ah, désolée, j'ai confondu le classement atout/pas atout) et après avoir constaté que Tom ne lançait toujours pas le signal du départ, je me suis dit qu'il m'appartenait de prendre l'initiative de libérer les lieux. 

 

Et oui, je suis comme ça, toujours très altruiste à partir de 2h30 du matin...

 

- Bon, je vais y aller... Tom, tu repars bien en voiture chez tes parents ? Ca ne t'embête pas de me déposer au passage chez les miens ? lui ai-je demandé en luttant pour étouffer un bâillement. 

 

- Ah non Ginger, en fait je dors chez Débo et Julien... m'a lancé Tom.

 

- Ah d'accord... ai-je répondu un peu gênée. Bon, hum, comment dire, ce n'est pas grave après tout, ça n'a jamais tué personne de faire une vingtaine de minutes de marche à près de 3h du matin, du moins si on a la chance de ne pas tomber sur Emile Louis (ou un de ses sosies)... Allez hop, je ne vais pas me mettre plus en retard... Je peux vous emprunter votre couteau de boucher pour la route, je vous le rapporte demain ?

 

Résultat des courses : Tom et Déborah ont eu pitié de moi et m'ont redéposée tous les deux devant la porte d'entrée de l'immeuble de mes parents.

 

Une chance que Débo ait été enceinte et n'ait rien pu boire de toute la soirée, sinon j'en étais quitte pour m'incruster pour la nuit - enfin pour un "bout de nuit" puisqu'il m'aurait fallu attraper le premier tram de 6h du matin de façon à anticiper la crise cardiaque de maman face à mon lit vide (toujours ces histoires d'Emile Louis et de ses sosies). 

 

J'ai beau me dire que nous n'en avons eu que pour cinq minutes de trajet, je n'arrive quand même pas complètement à m'ôter l'idée du crâne que j'ai fait, ce soir là, une très belle démonstration de boulétitude.

 

Mais plutôt que de rester dans un état d'esprit négatif par hypothèse parfaitement stérile - cf. Anaëlle - j'essaye de me consoler en me disant qu'au moins, grâce à moi, Débo a dû pas mal progresser sur sa longanimité naturelle.

 

Et après tout, pour une femme enceinte sur le point d'accoucher on ne sait pas trop quand avant la fin du mois, de la longanimité, ça peut aussi avoir son utilité...

 

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Pour certains boulets, l'histoire se finit parfois moins bien...

lundi 6 janvier 2014

L'endocrâne est-il mathématisable ?

(Sujet de dissertation spécialement concocté par l'endocrâne un peu borderline de Ginger pour un brillant exercice de style partagé avec Albane et Stiop)

 

A cette question nous pourrions tout d'abord être tentés de répondre par l'affirmative.

 

Invoquant la célèbre déesse Mathos connue pour avoir, la première, lancé le décompte de toutes les étoiles de l'univers jusqu'à temps de se faire, elle aussi, enlever par Zeus (au bout d'à peine deux étoiles car elle était très belle), il est possible de soutenir que dès lors que tout est mathématisable, l'endocrâne l'est aussi.

 

Illustration :

 

- Hey Joe, combien d'endocrânes vas-tu inviter à ta pendaison de crémaillère ?

- Une vingtaine, pas plus, sinon tous les endocrânes présents ne rentreraient pas dans l'appartement (Joe habite Paris).

 

Ou encore :

 

Chéri, accroche-toi, le médecin m'a annoncé que nous attendions non pas un mais deux endocrânes, on va avoir un drôle de boulot d'ici quelques mois !

 

Pourtant, tout le monde ne partage pas cette vision quantativement définie des choses.

 

D'aucuns prétend en effet que la mathématisation ne serait que la partie flottante de l'iceberg.

 

C'est ainsi qu'Aristote a affirmé du fond de la grotte qu'il occupait alors à Lascaux avec quelques potes babas cool qui passaient leur temps à faire de la peinture (peinture non biodégradable, on en trouve encore des traces sur les murs des années plus tard) : la mathématisation de l'endocrâne n'est qu'illusion puisqu'il est impossible de mathématiser les six faces d'un cube à la fois, et que pour les endocrânes c'est la même chose.

 

A adopter un tel point de vue, il n'est effectivement pas possible de donner un chiffre exact du nombre total d'endocrânes peuplant la Terre, d'autant que certains endocrânes peuvent en cacher un autre (endocrânes siamois), que certains autres peuvent vous claquer dans les doigts pendant l'opération de comptage (rupture de l'endocrâne) et que certains autres encore sont en réalité dénués de tout sens (endocrâne d'Audrey Pulvar, ça faisait longtemps). 

 

Que déduire de tout cela alors ?

 

Eh bien que, comme l'aurait dit Fox Mulder avec sa sagacité légendaire, la vérité est ailleurs.

 

L'endocrâne ne peut être mathématisable que si la mathématisation est possible.

 

D'où la vraie question : la mathématisation, mythe ou réalité ?

 

Alors, qui s'y colle ??!

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Mathos, juste avant son enlèvement : une étoile, deux étoiles...

jeudi 2 janvier 2014

Génération sacrifiée

 

Vous vous souvenez de quand vous étiez enfant ? 

 

Cette époque bénie où vous assumiez sans honte d'être publiquement entretenu et où personne n'avait encore décidé de vous confier la moindre responsabilité ?

 

Cette époque aujourd'hui définitivement révolue, qui vous a mené on ne sait pas trop où à faire on ne sait pas trop quoi, avant même que vous ayez eu le temps de comprendre ce qui vous arrivait ?

 

Eh bien, lorsque je me la remémore, j'aperçois pour ma part une petite fille à couettes paisiblement occupée à organiser des garden-parties pour ses barbies, à préparer la croisière de ses petits-malins sur leur péniche, à réunir ses petits-poneys pour une promenade sur un arc-en-ciel, à dessiner des soleils, des pommiers et de grandes étendues d'herbe, et à construire de jolies maisons toutes pimpantes en légos. 

 

lego-maison.jpeg  

 

Depuis, beaucoup de choses sont arrivées. 

 

Trop peut-être.

 

Les Jeunes pop de l'UMP ont sorti leur lipdub, Lance Armstrong a reconnu avoir gagné tous les tours de France en se dopant, une page wikipedia a été ouverte au nom de Nabilla et Cahuzac a menti à tous les Français en les regardant droit dans les yeux.

 

Des évènements d'une gravité telle qu'ils n'ont pas été sans incidence sur l'équilibre psychologique de la nouvelle génération...

 

Pas besoin d'être pédopsychiatre pour se rendre compte de l'ampleur du traumatisme subi par les enfants d'aujourd'hui pour les avoir vécus - hélas ! - en direct. 

 

Un seul exemple. 

 

Vous savez les légos avec lesquels je construisais il y a quelques années mes maisons toutes pimpantes ? 

 

Eh bien regardez ce qu'en fait mon filleul aujourd'hui... 


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J'ignore s'il s'agit de la reconstitution de la centrale de Fukushima après l'explosion du réacteur n° 4, ou si l'on est en présence d'une illustration du non-sens de nos société modernes, mais une chose est sûre, ça ne devrait jamais sortir du cerveau d'un enfant...