vendredi 30 janvier 2015

Résultats des courses


Peut-être vous en souvenez-vous (ou peut-être pas), mais j'ai récemment fait deux paris : 

- un pari d'amis : prêter mon studio à mon amie JM pour qu'elle y organise une soirée tartiflette et espérer le retrouver dans le même état que celui dans lequel je lui avais laissé, 

- et un pari sur la vie : miser sur le fait que le car de 9h40 n'aurait pas de retard et me permettrait d'attraper mon train de 10h23 avec 5 royales minutes d'avance. 

Comme Anonyme, fidèle lecteur du blog, a eu la gentillesse de me le demander en faisant semblant de s'intéresser à ma vie (sans doute parce qu'il espère en retirer à plus ou moins long terme un bénéfice quelconque) (sinon pourquoi) : 

Qu'en est-il donc ressorti ?!!

Eh bien, je ne sais pas si c'est parce que les astres sont contre moi en ce début d'année, ou bien si c'est parce que j'ai dernièrement croisé une portée de vilains chats noirs en passant sous une échelle avec mon parapluie ouvert, mais je suis bien obligée de répondre : 

Deux lamentables échecs ! 

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Pour commencer par le pari sur la vie : non, le car de 9h40 ne m'a pas permis d'avoir mon train. 

Parce que finalement, en voyant la neige tomber non stop à gros flocons, la veille, à partir de 16h28, jusqu'à recouvrir les trottoirs et la route d'une épaisse couche de poudreuse, je me suis soudainement découvert une réelle motivation pour prendre celui de 7h. 

Non pas que j'aie pensé à tous les conducteurs du dimanche qui n'auraient pas installé de chaînes sur leurs pneus et qui arriveraient à bloquer totalement la circulation et mon car avec, non...

... plutôt parce que je me suis dit que rien ne serait aussi beau que d'admirer les arbres recouverts de neige au petit jour ! 

Alors c'est pour ça que mercredi, tard le soir, j'ai pris mon réveil à deux mains, je l'ai mis à 6h40, et quand il a sonné, j'ai sauté dans mes vêtements, attrapé une tranche de brioche et traîné ma valise sur la route en priant pour que je ne me fasse pas écraser dans la pénombre. 

Le car de 7h n'est finalement jamais passé - il était bloqué plus haut - mais j'ai eu le droit de monter dans un car scolaire plein de lycéens totalement endormis. 

Et j'ai repensé à ces années où l'Education nationale me forçait, moi aussi, à me lever à des heures inhumaines pour apprendre des choses qui ne me serviraient jamais à rien (le fonctionnement du globe oculaire, par exemple). 

Alors oui, j'ai raté mon pari, mais j'ai pu faire un bilan très positif de ma vie.

Non mais.

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Et pour ce qui est de mon autre pari, j'ai eu la pénible surprise, huit heures de transhumance ferroviaire plus tard, de découvrir, en rentrant chez moi, que non, JM ne m'avait pas laissé mon studio dans un état impeccable... 

Certes, le tire-bouchon avait été rattaché à son clou au-dessus de l'évier, le sel et le poivre avaient rejoint leur habitacle à droite des plaques de cuisson et aucun lardon ne traînait par terre.

Mais : 

1) la housse du canapé n'avait pas été tirée et il restait des plis,

2) la fréquence de ma radio avait été changée en mon absence. 

J'entends déjà certains esprits chagrins me dire qu'il fallait bien que je m'attende à tout ça en faisant aussi facilement confiance aux gens... 

Eh bien oui, c'est vrai, on ne m'y reprendra plus.

Et ce n'est pas parce que JM m'a laissé en cadeau, pour soit-disant me remercier, un couvercle universel pour casseroles et un lot de trois éponges, que je changerai d'avis !

On n'achète pas mon pardon.

Non mais.

mercredi 28 janvier 2015

Pour continuer dans les paris...

Les paris d'amis, c'est bien, mais il ne faut pas oublier qu'il existe aussi d'autres types de paris. 

A commencer par les paris sur la vie. 

Un pari sur la vie, contrairement à un pari d'amis, ça n'interfère avec aucune question amicale. 

Ca vous met, vous, face à la vie

Frontalement. 

Directement. 

Sans échappatoire possible. 

A l'arrivée, deux issues possibles : 

- soit les choses se passent comme vous l'espériez, et alors vous avez gagné sur la vie ;

- soit les choses se passent de la façon que vous redoutiez, et alors c'est la vie qui a gagné. 

Demain, ça y est, c'est le retour à Paris : adieu neige, ski, spa, raclettes, tartiflettes, fondues savoyardes, croziflettes, génépi...

Départ du train à 10h23. 

Départ du car qui me conduit au train à 9h40.

Heure d'arrivée prévue du car à la gare à 10h15.

Avec votre dextérité cérébrale hors norme, vous aurez compris que le temps de battement théorique dont je dispose pour attraper mon train est très exactement de 8 minutes. 

C'est 5 minutes de plus qu'il ne m'en faut pour passer de la gare routière à la gare ferroviaire. 

Cela signifie donc que mon trajet en car peut supporter un retard de 5 minutes sans que tout l'ordonnancement de mon retour à Paris soit remis en question. 

Et sans que la feuille de présence de la conférence à laquelle je suis professionnellement sommée d'assister entre 17h et 19h, me passe sous le nez. 

En résumé : c'est un bel acte de foi. 

Mais je suis sûre que, vous aussi, dans une telle situation, vous auriez été prêts à relever le défi.

Surtout si vous saviez, comme moi, que le car précédent part très exactement à 7h du matin...

J'ai confiance en SAT, j'ai confiance en SAT,
j'ai confiance en SAT...

lundi 26 janvier 2015

La vie est un pari

Un pari d'amis, bien sûr. 

Parce que tout le monde sait que l'existence, au fond, ce n'est pas quelque chose de très sérieux. 

Il y a bien trop d'événements inattendus, bien trop de rencontres improbables, qui viennent la façonner dans un sens, puis la modeler dans un autre, pour qu'on puisse l'envisager avec une once d'esprit rationnel. 

Et c'est pour ça qu'il vaut infiniment mieux la vivre en y mettant beaucoup plus de ses rêves que d'une approche d'un réalisme dépouillé, vu que, dans l'un comme dans l'autre cas, le résultat sera toujours très différent de ce qu'on aura projeté et que, tant qu'à faire, les rêves rendent toujours le chemin beaucoup plus charmant et gracieux ! 

Je ne sais pas comment je suis arrivée exactement à cette réflexion - peut-être une disconnection neuronale - mais toujours est-il que, lorsque j'ai le choix entre la route droite qui s'étend jusqu'à l'horizon et le petit sentier qui disparaît dans la forêt, je choisis de temps en temps de m'aventurer sur ce petit sentier. 

C'est comme ça, souvenez-vous, qu'il y a un peu plus de deux ans, j'avais hébergé Débo, la soeur de mon ami Tom, quelques jours dans mon studio, sans l'avoir jamais vue auparavant, et que ça avait été bien chouette (elle m'avait parlé de sa collègue psychopathe et elle m'avait offert des oeufs en chocolat).

Et c'est comme ça que ce soir, pendant que je serai tranquillement en train de déguster une délicieuse fondue savoyarde, perdue au milieu des blancs sommets, mon amie JM, restée à Paris, ira s'installer dans mon studio pour recevoir huit de ses amis à elle pour une tartiflette party !

J'aurais pu me dire : attention, c'est dangereux, faire rentrer des inconnus chez soi, c'est un coup à retrouver les lieux dévastés à son retour, vides de tout objet susceptible d'être revendu sur le bon coin (ce qui couvre en fait un certain nombre d'objets) et saccagés de fond en comble (parce que ça fait du bien de se défouler de temps en temps)...

C'est vrai, c'est un risque, mais je trouve ça bien plus plaisant de faire confiance à JM dans le choix de ses amis (et après tout, j'en fais bien partie) !

Et puis, dans le pire des cas, ce sera l'occasion de repartir de zéro niveau déco!
Et sinon, JM, la soirée s'est bien passée ?

mercredi 21 janvier 2015

Kit de survie pour (long) voyage en train


Il n'y a pas longtemps, j'ai jeté celle que j'avais. 

Elle était vraiment trop usée. 

Mais c'est seulement arrivée Gare de Lyon que je m'en suis souvenu...

Heureusement, après avoir couru en tous sens dans les couloirs du métro pour tenter de rattraper le retard que je croyais avoir par rapport à l'horaire de mon train, je suis arrivée dans le hall 2 avec presque 20 minutes d'avance (une grande première dans l'histoire Gingeriale de ces trois dernières années, ça mérite d'être souligné). 

Et donc avec suffisamment de temps pour faire un saut dans l'espace Fnac m'acheter une paire d'écouteurs. 

Parce qu'on n'est jamais à l'abri de se trouver, dans son wagon, à trois places de distance d'un mouflet un peu tendu par le trajet en train, qui a décidé de manifester à tous les autres voyageurs, de façon plutôt explicite et insistante, la profonde anxiété qu'il ressent. 

Je n'ai pas honte de l'avouer, j'aime beaucoup les babies, mais quand ils pleurent, je les aime encore plus avec des écouteurs sur les oreilles ! 

Finalement, pas d'usage pour l'aller ;
suspense pour le retour... 

lundi 19 janvier 2015

Schuss les amis !

C'est l'hiver, il y a parfois du givre le matin, mes gants ne me quittent plus...

Autant de signes qui ne trompent pas : mon séjour au ski approche !

Et plutôt très sérieusement puisque je serai au bas des pistes dans moins de deux jours.

Et pour profiter à plein de mon séjour, devinez avec qui je pars ?

Oui, bingo, vous avez trouvé, avec des amis de mon frère (et mon frère) !

Je me demande si, cette année, il s'en trouvera un pour perdre les billets de train du groupe / un autre pour polluer mon environnement sonore en chantant le même air d'opéra à chaque petit-déjeuner / un autre pour buguer en pleine ascension en télésiège / un autre pour m'expliquer les causes de la récession économique dans le jacuzzi...

Je ne sais pas encore mais l'avantage c'est que, cette année, ils seront en nombre.

Et qu'il y en a même avec qui je ne suis jamais partie et dont je ne connais pas, du coup, encore les spécificités...

Comme ça, je suis sûre de ne pas tourner en rond et de pouvoir alterner entre les TIC des uns et les TOC des autres !

Sachant que, bien sûr, moi qui suis parfaite, je n'ai ni TIC ni TOC.

Je veille simplement, avec la rigueur d'un adjudant chef très légèrement pointilleux, à ce que le beurre ne soit pas mis en paquet dans les sandwichs...

… et aussi à ce que la moutarde soit bien étalée sur tout le pain mais sans qu'elle touche le bord, que les cornichons soient coupés en deux parties égales dans le sens de la longueur avant d'être disposés en quinconce, et que le jambon ne dépasse pas du sandwich.

C'est juste une question de respect.

Non mais.
Jambon qui dépasse, à refaire. 

jeudi 15 janvier 2015

Jeunesse éternelle


Figurez-vous qu'après avoir un temps travaillé seule, indépendante et intègre, je me suis laissée aller à intégrer, à raison de deux jours par semaine, l'une des sociétés pour lesquelles j'intervenais jusque là ponctuellement.

Officiellement, j'ai fait ça pour avoir accès à certains dossiers que j'aurais eu plus de mal à me voir confier autrement. 

Officieusement, je soupçonne mon surmoi d'avoir accepté un tel arrangement parce qu'il sentait qu'à force de ne voir personne pendant parfois plusieurs heures d'affilée, j'allais peu à peu tomber dans de graves névroses qui me conduiraient, avant qu'il ne soit longtemps, à rejeter tout contact avec les autres et m'amèneraient à me clochardiser tout à fait pour finir un jour par déambuler entre 3h et 5h du matin au niveau de la Porte Saint Martin vêtue d'un grand plaid en crochet orange en insultant les noctiliens de passage. 

Je ne sais pas si je suis effectivement devenue plus équilibrée depuis que je me suis soumise à ce nouveau rythme, mais en tout cas, une chose est sûre, j'ai eu la joie de renouer avec les usages de l'entreprise. 

Le café du matin. 

L'analyse quotidienne de la météo. 

Les commentaires sur l'actualité en temps réel. 

Le compte-rendu hebdomadaire du week-end. 

Le partage de biscuits au sésame. 

Le visionnage des photos du petit dernier.

Autant de moments très beaux, très forts, très intenses, que je ne pensais plus nécessairement avoir la joie de revivre un jour ! 

Mais ce que j'ai pu redécouvrir et que j'avais presque oublié, c'est l'engouement incroyable suscité par les événements organisés par l'entreprise pour motiver les troupes et être sûre de leur dévouement, quoi qu'il arrive - krach boursier, légalisation du cannabis, abrogation du droit de propriété... - pour au moins les trois semaines à suivre. 

Sitôt la sortie annoncée, un vent d'hystérie collective se répand dans les couloirs, les portes s'ouvrent, les collègues s'apostrophent, on entend un peu partout des Hey, Micheline tu as vu l'invitation pour la soirée du vendredi 27 ?, des Jean-Marc, tu vas t'arranger comment avec les enfants ?, et même des Heureusement que je n'ai pas booké ma réservation pour les Maldives cette semaine là, c'aurait été trop bête !... 

A croire que, pour la plupart des gens, il s'agit de LA soirée de l'année, celle que vous attendez au moins 12 mois à l'avance, dont vous rêvez tant de fois que votre imagination semble en connaître déjà tous les détails, et en laquelle vous fondez absolument tous vos espoirs d'un bonheur futur.

Un peu comme la boum de vos 14 ans. 

Sauf que là vous en avez le double, le triple, voire pourquoi pas, pour les meilleurs d'entre nous, le quadruple...

Est-ce à dire qu'on ne vieillit pas en entreprise ?


lundi 12 janvier 2015

Il n'est jamais trop tard...

Oui, je sais, ça fait très magazine féminin en panne d'inspiration qui, du coup, publie le témoignage de Cynthia, 31 ans, chargée d'études (moi non plus, je n'ai pas compris), qui a enfin pardonné à son daddy d'être parti avec la baby-sitter il y a une bonne vingtaine d'années, et qui, depuis, a trouvé l'apaisement et qu'est-ce-que-sa-vie-va-être-belle-maintenant !!!

(sourire béat du lecteur de rigueur)

Dans la même catégorie, il y a aussi il n'est jamais trop tard :

 pour dire à Papi - qui a un compte bien garni aux îles Caïmans - combien on l'aime,

- pour donner une bonne taloche à son gamin de 18 ans parce qu'on s'est enfin rendu compte que c'était lui qui avait mis le feu au tapis dix ans auparavant,

- pour avouer à sa meilleure amie que la personne qui lui a torpillé sa belle histoire avec Julot, bah, c'était nous (normal, on était jalouse)... 

Mais on oublie trop souvent qu'il n'est jamais trop tard, non plus, pour présenter ses voeux à la terre entière. 

Et aussi pour répondre aux voeux que l'on reçoit. 

Je dis ça parce qu'aujourd'hui, en réponse au mail que je lui avais envoyé il y a un an pour lui souhaiter une bonne année 2014, ma maître de stage m'a enfin adressé les siens.

"Chère Ginger, 

C’est avec un an de retard que je t’adresse mes vœux (honte à moi) pour l’année 2015 donc ;-)"

Bon d'accord, mes voeux de l'année dernière, je les lui avais adressés le 31 janvier 2014 et comme on ne peut plus en envoyer passée cette date sous peine d'un débarquement musclé de la police de Nadine de Rothschild au saut du lit, je ne lui avais pas facilité la tâche...

Ceci dit, après vérification, mon mail était parti à 10h15, ce qui lui laissait donc un peu plus de 13 heures pour me répondre dans les temps...

Mais après tout, peu importe, l'essentiel c'est qu'il n'est jamais trop tard ! 

Et ce n'est pas le Père Fouras qui vous dira le contraire !

jeudi 8 janvier 2015

Article pour Maman

Une maman, ça a toujours une importance folle dans la vie de sa fille. 

De son fils aussi, peut-être, mais là je suis moins bien placée pour en parler, alors je préfère m'abstenir (même si en général j'aime bien parler aussi des sujets que je ne connais pas)...

D'une maman, une vraie, on tirera cette assurance d'être aimée quoiqu'il arrive.

C'est bien joli, me direz vous, mais qu'est-ce que cela signifie au juste que tout ce pathos ?!!

Bien, bien, puisque certains de mes lecteurs ont à régler un petit blocage affectif, je suis prête à leur expliquer. 

Cela signifie tout simplement que vous pouvez tomber plus bas que terre, vous savez qu'elle vous tendra la main pour vous aider à vous remettre debout, que vous pouvez partir pour une très lointaine galaxie, vous savez qu'elle pensera à vous chaque seconde, que vous pouvez arriver chez elle avec un horrible manteau Desigual sur le dos, vous savez qu'elle ne vous ricanera pas à la figure, que vous pouvez vous mettre à imiter une poule en train de pondre un oeuf en plein repas de famille, vous savez qu'elle n'ira même pas se cacher sous la table de honte (les meilleures des mamans souriront même avec indulgence aux facéties de leur fifille)...

Alors, quand on a une bonne occasion de dire un mot gentil à sa maman, il ne faut pas se gêner !

Et c'est un principe qui vaut même si le mot gentil vient de quelqu'un d'autre, parce qu'après tout, le lui rapporter, n'est-ce pas aussi une manière de lui dire que l'on s'y associe pleinement ?

Et aujourd'hui, devinez qui m'en a donné l'occasion ?

Eh bien le clochard que j'ai croisé tout à l'heure en allant déposer mon téléphone au service après-vente de Darty pour la 3ème fois en deux mois (un conseil, n'achetez pas un Wiko Ozzy) (sauf si vous avez repéré un vendeur qui vous plaît vraiment).

Tout emmitouflé sur son banc, avec ses sacs poubelles d'habits et autres effets personnels posés un peu partout autour lui, il m'a d'abord lancé un paternel : 

Bonjour Mademoiselle, 

avant d'ajouter, lorsque j'étais tout à fait à son niveau, du ton le plus affable du monde :

vous transmettrez mon meilleur souvenir à votre maman ! 

Alors voilà, Maman, tu as le bonjour du clochard le plus distingué et le plus perspicace de tout Paris ! 

Parce qu'à l'évidence, et malgré les quelques centaines de kilomètres qui vous séparent, il a su deviner tout ce que tu avais apporté de beau dans la vie de ta petite Ginger...

Ginger et sa maman, il n'y a pas si longtemps... 

lundi 5 janvier 2015

Nouvel an existentiel


Il n'y a pas si longtemps, c'était le nouvel an. 

Une soirée où il est de bon ton de s'amuser, de rire fort, de chanter à tue tête, de danser, de manger des choses raffinées et de boire beaucoup de champagne. 

Comme je suis une fille un peu traditionnelle sur les bords, dans le genre très attachée au respect des conventions (je ne m'appelle pas Ginger pour rien) (ok ça n'a rien à voir mais ce n'est pas grave), c'est bien sûr ce que j'ai fait dans la nuit du 31 décembre dernier (et surtout boire beaucoup du champagne). 

Mais comme je suis aussi une fille très métaphysique (si, si, ça se dit) ou, si vous préférez, très profonde (aussi), j'ai également essayé de sociabiliser avec les différentes personnes que je ne connaissais pas à cette soirée – et il y en avait un certain nombre – pour voir si, éventuellement, l'une d'elles ne pourrait pas me laisser un petit enseignement à méditer durant les 12 prochains mois, histoire de m'occuper un peu en 2015 (parce que je sens que ça va être long, encore, cette histoire...). 

Et c'est là qu'après avoir virevolté entre des noeuds papillon qui m'ont montré des photos des travaux de leur nouvel appartement de Passy (Wahou, effectivement, tes nouvelles toilettes rendent hyper classe !), des tops lamés qui m'ont fait part de leur difficulté à se maquiller avec de l'eye liner plutôt qu'avec du crayon (Ah bah, on ne peut pas avoir des talents dans absolument tous les domaines...) et des cravates qui m'ont expliqué comment la plupart des maladies nerveuses étaient directement liées à la pression fiscale (Tiens, c'est drôle, j'aurais plutôt pensé que ça provoquait des cancers de l'intestin, moi !), je suis enfin tombée sur Apolline

Et à peine avions-nous échangé deux mots que j'ai tout de suite compris que c'est elle que le Ciel avait mis sur ma route pour éclairer d'un jour nouveau ma vie à l'aube de l'année 2015 !

Apolline ne m'a pas caché le problème majeur de son existence. 

Elle m'a tout de suite dit que les plus grandes erreurs de sa vie, elle les avait commises - comme Ted Mosby - passées 2h du matin. 

Et que c'est pour ça que, maintenant et sauf exception du nouvel an / d'anniversaires / de fêtes en tout genre (bon, ok, ça fait beaucoup d'exceptions mais passons), elle essayait de se coucher avant l'heure fatidique. 

Mais comme tu as raison, Apolline !!,

me suis-je exclamée dans un grand élan de communion fraternelle (quand je vous dis qu'il y avait du champagne) en ajoutant dans la foulée :

En plus, l'autre avantage, c'est que tu évites de commencer ta journée en te traînant hors de ton lit tel un zombie en état d'hypoglycémie (rapport à ma propre expérience) ! 

Sauf qu'à ce moment, une question m'est venue à moi qui suis effectivement régulièrement confrontée à ce problème de coucher tardif... :

Mais, Apolline, comment arriver à se coucher avant 2 heures du matin quand on a tant de choses à faire dans la vie (checker son facebook, finir sa vaisselle, réserver ses prochains billets de train, terminer son article de blog, répondre à ses mails en souffrance, organiser sa prochaine soirée karaoké, etc.) ?!!

Et là, Apolline m'a délivré la parole que j'attendais et qui me servira incontestablement de guide pour l'avenir : 

Eh bien moi, Ginger, je mets mon réveil à 23h30 et quand il sonne, hop, au lit ! 

Je connaissais le réveil-matin, je connais maintenant l'endormisseur-soir. 

Une invention pleine de génie qui révolutionnera à coup sûr mon année ! 

Finies les cernes de 3 mètres de long, les traits tirés et les yeux qui se ferment tous seuls... 

... attention, la Ginger nouvelle - plus fraîche, plus smart, plus cool - arrive !  

Parce qu'il n'y a pas que le Beaujolais dans la vie ! 

vendredi 2 janvier 2015

Blanche de Castille, l'ennemie de mes nuits


Croyez-le ou pas, mon cerveau est parfois nostalgique de l'époque où je passais des examens. 

Vous savez, cette période bénie où, les mains moites, la gorge sèche et la tête farcie de connaissances instables et parcellaires ingérées entre 3 et 4 jours plus tôt, vous alliez vous caler dans le coin de l'amphi que l'on vous avait autoritairement assigné (pas forcément à côté du radiateur ni même de la sortie), prêt à entamer un petit tête-à-tête de quelques heures avec une copie grisâtre anonymisée, avec pour seul réconfort votre barre de KitKat et la perspective de pouvoir tout oublier le soir même. 

A subir un certain nombre de fois ce type de réjouissances, le cerveau doit finir par se détraquer.

Le mien en tout cas. 

De temps en temps, frustré de ne plus se trouver dans les circonstances propres à faire renaître ces douces émotions, il s'attache à les ressusciter artificiellement dans mon esprit. 

Comment fait-il ? 

Eh bien, en diabolique qu'il est, il attend tranquillement que je m'endorme, et quand il sent que mon sommeil est bien bien profond, il commence à me balancer toutes les informations nécessaires pour reconstituer dans mon sommeil l'heureux état d'esprit dans lequel me mettaient les examens. 

Mais attention, comme il est vraiment vicieux, il s'arrange à chaque fois pour que ce soit en pire

En pire, parce que dans la vraie vie, je me suis toujours installée devant ma copie avec le minimum de connaissances requises pour échapper à une humiliation absolue.

Je ne ferai pas de fausse modestie : les appréciations du style « N'a pas compris l'intitulé du sujet » ou encore « S'est trompé de matière », sont toujours restées, c'est vrai, une virtualité pour moi. 

C'est d'ailleurs pour ça que mon cerveau doit trouver drôle de me faire goûter en rêve à ce genre de situation d'un tragique raffiné...

Et pour cela, il n'hésite pas à utiliser un de ces hauts noms que l'Histoire nous a légué, tout en grâce et en élégance : Blanche de Castille.  

Blanche de Castille ? vous interrogez-vous.

Oui, parfaitement, chers lecteurs, Blanche de Castille herself.

Régulièrement, je m'endors, et voilà que tout à coup, Dieu sait comment, je me retrouve lâchée deux heures avant un partiel d'histoire, un polycopié de 1.000 pages fourmillant de détails microscopiques rédigés en police 8, entre les mains, entièrement consacré à la vie et à l'oeuvre de la susdite.

Bien sûr, à ce moment là, j'ai beau dormir, je suis prise comme d'un léger vent de panique.

Rien que du très normal : je ne connais absolument rien au sujet (mis à part le fait qu'il s'agit d'une femme vaguement liée avec la Royauté et qu'elle a quelques rues et établissements scolaires à son nom) et, pour pimenter un peu le tout, l'examen que je m'apprête à passer s'avère être d'une importance capitale pour ma vie, ma survie, et même mon salut (ne me demandez pas pourquoi, je le sais, c'est tout). 

Je me mets alors à feuilleter compulsivement mon polycopié en espérant (de façon totalement illusoire) en intégrer par-ci, par-là, quelques bribes, tout en me maudissant intérieurement d'avoir été assez folle pour me présenter à un partiel capital sans avoir rien appris de mon cours. 

Et bien sûr, comme le contenu de ce fameux polycopié est bien plus complexe qu'un Biba ou qu'un Cosmopolitan (sans vouloir cracher sur ce genre de presse dont j'apprécie hautement la lecture chez mon dentiste), tout glisse dans ma tête sans laisser la moindre trace, redoublant, s'il est possible, mon état d'angoisse...

Et puis vient heureusement le doux moment où je sors de ce cauchemar et où je réalise enfin que ma vie n'est pas suspendue à un examen sur la terrible Blanche de Castille !

Que Blanche de Castille peut bien être la nièce ou la cousine de Jean sans Terre, ça ne modifiera strictement rien à mon existence.

Et que même si j'ignore qu'elle est la mère de Louis IX, le soleil continuera à se lever demain matin comme avant. 

Bien sûr, tout ça, je le sais, mais je sais aussi que la prochaine fois que mon cerveau aura décidé de me rejouer l'épisode du partiel surprise sur Blanche de Castille, je retomberai de la même façon dans mes angoisses sans même me rendre compte que j'ai déjà vécu cette mauvaise blague...

Mais, Dieu merci, je crois que j'ai trouvé la parade !

A défaut de pouvoir contrôler mon cerveau, je vais apprendre par coeur la biographie détaillée de Blanche de Castille.

Comme ça, la prochaine fois que je me retrouverai plongée dans ce mauvais rêve, au lieu de m'affoler, de m'agiter en tous sens, de pleurer et de me ronger les ongles jusqu'au sang, j'aborderai avec sérénité cet examen imaginaire... 

... et, qui sait, peut-être même que je majorerai ! 

Y'a plus qu'à...