mercredi 20 mai 2015

L'avantage de ne pas être physionomiste... (suite)

... mon regard s'est arrêté sur l'un des membres masculins de l'assistance. 

Pas parce qu'il ressemblait spécialement à Gregory Peck dans Vacances romaines.

Pas non plus parce qu'il aurait été la synthèse parfaite des deux frères Bogdanov.

Non, simplement parce que son visage me semblait familier même s'il m'était impossible de me rappeler qui il était et dans quelles circonstances j'avais pu le croiser.

Pendant bien dix minutes, je me suis interrogée sur le lieu dans lequel j'avais pu l'apercevoir.

Et puis, après un effort cérébral épuisant, je suis arrivée à la conclusion que j'avais dû le croiser au cours de l'une des soirées ultra mondaines organisées par Dam', l'un des amis de mon frère, où l'on peut facilement se retrouver à plus de 250 dans un salon de 40m2, et que, comme il ne devait pas être très physionomiste, c'est pour ça que lui n'avait pas l'air du tout de me remettre. 

J'ai donc poursuivi la soirée comme si de rien n'était, discutant le plus naturellement du monde avec mes voisins tout en vidant le bol d'olives, la boîte de pringles et la bouteille de Chardonnay immédiatement accessibles. 

Le tout sans prêter davantage attention à cette vague connaissance.

C'est seulement vers 22h30 que j'ai eu un flash. 

Un gros flash. 

Je me suis revue six mois plus tôt, attablée dans un restaurant de Cabourg, une pizza devant moi… 

… et ce garçon en face de moi. 

Oui, oui, en face. 

Et tout le reste m'est revenu d'un coup. 

Il s'agissait d'un ami de mon amie Rachel avec qui j'avais organisé cette virée maritime, qui avait fait partie du même club de tennis qu'elle, qui était consultant en informatique et que même que ce n'était pas toujours drôle de faire des missions à pétaouchnok avec 3 heures de RER aller – 3 heures de RER retour. 

Et j'ai aussi réalisé à cet instant précis qu'il m'avait en fait forcément reconnue mais que comme il croyait que je le snobais royalement depuis le début de la soirée, eh bien tout ça l'avait quelque peu découragé de venir voir la fille la plus grossière de la planète, les bras grands ouverts, en mode « Ginger, mais quelle coïncidence !!! Trop drôle de te revoir ici !! (lol) ».

Alors, pour estomper un peu cette mauvaise image qu'il avait dû se faire de moi, je suis venue platement m'excuser auprès de lui, 3 heures après mon arrivée dans la soirée, en lui expliquant à peu près ce que j'explique dans cet article, bref que je ne suis (vraiment) pas physionomiste. 

Et j'ai eu confirmation de ce que lui m'avait très bien reconnue dès qu'il m'avait vue. 

Heureusement, comme c'est un garçon bien élevé, il s'est simplement abstenu de me raconter avec quelle sévérité il avait jugé mon inqualifiable attitude…

Mais je tire une salutaire leçon de tout ça ! 

Désormais, dans le doute, dès qu'il me semblera éventuellement / peut-être / pourquoi pas vaguement reconnaître quelqu'un, j'irai directement lui tapoter l'épaule en lui lançant avec enthousiasme : « Mais quelle coïncidence !!! Trop drôle de te revoir ici !! (lol) ».

Avec un peu de chance, peut-être que j'arriverai à apprendre son nom et où et quand on s'est croisés. 

Et sinon, ça me permettra au moins d'éviter de passer pour la pire des ordures ! 

6 commentaires:

  1. Je ne vois qu'une solution à ton problème : trouve un mari physionomiste.

    PS : dommage pour la dame au parapluie

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  2. Dommage pour Gregory Peck

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  3. Ginger, arrête les soirées mondaines, c'est dangereux, trop de Pringles peut altérer ta lucidité, encanaille-toi !

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  4. Rassure toi , pour un point négatif, un autre positif, je m'explique : ne pas être physionomiste, tel que tu le décris, ressemble furieusement à une autre description mettant en scène une madeleine.
    Euh...pardon, ça ne veut pas dire que tu es une madeleine, loin de là. Tout simplement, il y a un petit air déjà vu de Proust dans la seule et l'unique scène potable de ses livres, j'ai cité "l'épisode de la madeleine" :

    "Et tout à coup, le souvenir m'est apparu..."

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  5. Bon, un petit retour un jour ou l'autre ou devons nous penser que la merveilleuse Ginger a pris sa retraite ?

    Archibald

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  6. Mais que devient Ginger ? Disparue de la circulation...
    ça me ferait plaisir d'avoir de tes nouvelles ainsi que de la pas si banale Albane !
    Bises

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