vendredi 5 août 2011

Bir Hakeim, là où tout commence et où tout finit

(du moins en ce qui me concerne) 

Il paraît qu’on a tous, quelque part dans le monde, un point d'attraction vers lequel notre vie converge et qui constitue, en quelque sorte, notre centre d'équilibre psychique. 

C’est bien simple : plus vous en approchez et plus votre MOI s’épanouit, jusqu’à vous faire accéder à cet état bizarre que l’on nomme "plénitude intérieure" (un état qui vous permet de renouer avec le sourire béat de vos un an en vous faisant cependant perdre toute crédibilité sur le plan intellectuel).

Si vous êtes suffisamment attentif, vous remarquerez que, parfois, la vie semble s’acharner à vous faire passer à un endroit bien précis du globe.  Ne cherchez plus : c’est  que se situe votre centre d'équilibre psychique à vous !

On cite toujours l’exemple de ce trader so successful, qui collectionnait les voitures de sport, les résidences secondaires et les fiancées top model, courant les vernissages bobo et les boîtes à la mode. Parti pour un trek en Asie, il se trouva contraint, à la suite d’une coulée de boue, de se réfugier dans le petit village de Xam Nua (Laos), où de façon totalement imprévue, malgré la fatigue et les privations d’une semaine de marche, une intense sensation de bien être s’empara littéralement de lui. Il avait trouvé son point d'attraction. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que cela fait maintenant 10 ans qu’il vit là-bas un bonheur sans nuage, entouré de sa femme Yang-Lee et de leurs quatre chèvres, bien loin des soubresauts du CAC 40 et de la pollution des mégalopoles modernes.

Moi, je suis restée longtemps sans savoir où se trouvait mon centre d'équilibre.

En fait, je m’étais un moment demandé s’il ne s’agissait pas de la banlieue où était implanté mon centre d’examen du permis de conduire, vu la fréquence à laquelle le sort semblait vouloir me le faire fréquenter. Mais ce qui me faisait penser que non, c’est que la sensation de bien être n’était pas vraiment au rendez-vous.

Aujourd’hui, grâce à la bonne idée que j’ai eue de rentrer chez moi en velib, me voilà définitivement fixée !

Et j’ai plutôt de la chance : Bir Hakeim - la station de métro de la ligne 6, pas la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste de notre ami Kadhafi -, après tout, ça n’est pas si loin. Quelques kilomètres de chez moi, tout au plus. Calcutta ou Abidjan m’auraient plus embêté pour faire rapatrier ma table et mes 4 chaises Ikea flambant neuves.

Comment  ai-je  découvert  que  mon  point  d’attraction  se  trouvait  précisément  à  cet endroit ?

Eh bien tout simplement parce qu’alors que je cherchais à regagner mon studio, mon velib m’a fait consciencieusement revenir sur mes pas, sans même que je m’en aperçoive, juste au niveau de Bir Hakeim.

Une 1ère fois d’abord.

Et puis, comme je ne m’étais pas découragée et que j’avais décidé de vraiment rentrer en velib pour pouvoir m’en vanter dans ce blog et passer pour une grande sportive alors que pas du tout, une 2nde fois ensuite.

Contre mon gré. A mon insu. En dépit de moi-même.

A partir de là, j’ai bien compris que je ne pouvais pas lutter, que ce lieu exerçait sur mon esprit la fascination d’un aimant.

J’ai donc dû rentrer en métro pour briser le charme.

Mais il n’est pas impossible que vous me croisiez aux environs du Champ de Mars les jours, les mois, ou les années prochains. Peut-être même que j’y vendrai des Tours Eiffel en réduction.

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