lundi 13 mai 2013

Ginger petite Maman

 

Ce week-end j'ai appris quelque chose d'assez fondamental pour toute personne ayant à garder ce qu'on appelle communément "un bébé", c'est-à-dire, selon une conception stricte défendue par le Dr Rhotam, "un enfant qui ne parle pas encore ou alors pas vraiment très bien" (cf. Développement des aptitudes cognitives et pathologies de la parole, 2007, p. 1365).

A vous parents, baby-sitters, employés de fourrières qui enlevez les voitures mal garées même quand le siège auto est occupé, kidnappeurs d'enfants, sachez une chose : si vous le prenez dans vos bras, un bébé enrhumé est inconsolable. 

Vous lui chantez une chanson, il pleure. 

Vous allez lui chercher son trousseau de cinq clefs multicolores en plastique d'excellente facture, il pleure. 

Vous lui faites compliment de son pyjama blanc à pois marrons, il pleure. 

Vous lui dites que jusqu'ici vous n'avez jamais rien vu de plus attendrissant que son petit nez et ses yeux pleins de larmes, il pleure. 

Vous compatissez à haute voix à son cas en clamant le plus fort possible qu'on a beau dire, ça n'est pas toujours facile d'être un bébé, il pleure. 

Vous le faites gentiment sautiller sur vos genoux, vous tentez un Au pas, au trop, au galop, vous enchaînez sur un Tu veux aller dans mon château, rien à faire, il pleure encore. 

1/4 d'heure, 1/2 heure, 1 heure, il pleure, il pleure, il pleure. 

A partir de ce constat, deux hypothèses sont envisageables : 

1) soit le bébé est vraiment très malade, vous auriez déjà dû appeler SOS médecin depuis longtemps, il est sans doute trop tard pour le sauver mais au moins on ne vous accusera pas de ne rien avoir fait jusqu'au bout : vous en êtes quitte pour composer le 3624, attendre encore 1 heure et réduire d'environ 60 euros votre budget vacances d'été au Caire (pile le prix de la promenade à dos de chameau, tant pis), 

2) soit le bébé, sans être au mieux de sa forme, n'est pas non plus à l'article de la mort, a priori il arrivera à passer la nuit : vous le recouchez après avoir surélevé sa tête avec un bon oreiller (glissé sous le matelas), lui avoir fait une petite caresse et lui avoir murmuré un ou deux mots doux à l'oreille (qu'il n'entendra pas parce qu'il est trop occupé à pleurer). 

Animée de l'intime conviction que le bébé qui m'avait été confié pouvait survivre malgré son rhume, je me suis décidée en faveur de la seconde option.

 

Je l'ai remis doucement dans son couffin, tout ruisselant de larmes, et je suis partie me consacrer à mon activité favorite du soir : le brossage de dents. 


Après 5 minutes, je suis repassée dans sa chambre : il s'était endormi.  


Récapitulons : 1 heure de pleurs dans mes bras, 5 minutes de larmes maximum tout seul.

 


C'est moi ou j'ai été prise pour le dindon de la farce ?

dindon.jpegGinger vue à travers les yeux d'un bébé enrhumé.

7 commentaires:

  1. J'ai l'impression que le bébé a bien mené sa barque. Laissez-moi deviner, ce ne serait pas un bébé fille ?

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  2. Dommage que mes enfants soient déjà grands, je t'aurais prise comme baby-sitter, tu remplis toutes les conditions.

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  3. Cool, je pouvoir peaufiner mes techniques éducatives !

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  4. Il n'arrêtait pas de te dire, "jveux dormir, j'veux dormir, j'veux dormir" et toi t'as branché le mauvais décodeur...Pas facile le job de baby-sitter...

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  5. Non, pas de commentaire : to texte se suffit à lui-même :)

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  6. Pourtant c'était écrit en page 1823 du Dr Rhotam : "Bien souvent, un nourrisson qui pleure a seulement besoin de dormir". C'était quand-même courageux de ta part, et je te trouve très à ton avantage en dindon.

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  7. Le bruit lointain du brossage de dents est une berceuse très efficace, c'est écrit dans tous les bons manuels de puériculture.

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