Peut-être vous en souvenez-vous (ou peut-être pas), mais j'ai récemment fait deux paris :
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un pari d'amis : prêter mon studio à mon amie JM pour qu'elle y
organise une soirée tartiflette et espérer le retrouver dans le même
état que celui dans lequel je lui avais laissé,
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et un pari sur la vie : miser sur le fait que le car de 9h40 n'aurait
pas de retard et me permettrait d'attraper mon train de 10h23 avec 5
royales minutes d'avance.
Comme Anonyme, fidèle lecteur du blog, a eu la gentillesse de me le demander en faisant semblant de s'intéresser à ma vie (sans doute parce qu'il espère en retirer à plus ou moins long terme un bénéfice quelconque) (sinon pourquoi) :
Qu'en est-il donc ressorti ?!!
Eh bien, je ne sais pas si c'est parce que les astres sont contre moi en ce début d'année, ou bien si c'est parce que j'ai dernièrement croisé une portée de vilains chats noirs en passant sous une échelle avec mon parapluie ouvert, mais je suis bien obligée de répondre :
Deux lamentables échecs !
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Pour commencer par le pari sur la vie : non, le car de 9h40 ne m'a pas permis d'avoir mon train.
Parce
que finalement, en voyant la neige tomber non stop à gros flocons, la veille, à partir de 16h28, jusqu'à recouvrir les trottoirs et la route d'une épaisse couche de poudreuse, je me suis soudainement découvert une réelle motivation pour prendre celui de 7h.
Non pas que j'aie pensé à tous les conducteurs du dimanche qui n'auraient pas installé de chaînes
sur leurs pneus et qui arriveraient à bloquer totalement la circulation et mon car avec, non...
... plutôt parce que je me suis dit que rien ne serait aussi beau que d'admirer les arbres recouverts de neige au petit jour !
Alors c'est pour ça que mercredi, tard le soir, j'ai pris mon réveil à deux mains, je l'ai mis à
6h40, et quand il a sonné, j'ai sauté dans mes vêtements, attrapé une
tranche de brioche et traîné ma valise sur la route en priant pour que
je ne me fasse pas écraser dans la pénombre.
Le car de 7h n'est finalement jamais passé - il était bloqué plus haut - mais j'ai eu le droit de monter dans un car scolaire plein de lycéens totalement endormis.
Et j'ai repensé à ces années où l'Education nationale me forçait, moi aussi, à me lever à des heures inhumaines pour apprendre des choses qui ne me serviraient jamais à rien (le fonctionnement du globe oculaire, par exemple).
Alors oui, j'ai raté mon pari, mais j'ai pu faire un bilan très positif de ma vie.
Non mais.
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Et
pour ce qui est de mon autre pari, j'ai eu la pénible surprise, huit
heures de transhumance ferroviaire plus tard, de découvrir, en rentrant chez moi, que non, JM ne m'avait
pas laissé mon studio dans un état impeccable...
Certes,
le tire-bouchon avait été rattaché à son clou au-dessus de l'évier, le
sel et le poivre avaient rejoint leur habitacle à droite des plaques de
cuisson et aucun lardon ne traînait par terre.
Mais :
1) la housse du canapé n'avait pas été tirée et il restait des plis,
2) la fréquence de ma radio avait été changée en mon absence.
J'entends
déjà certains esprits chagrins me dire qu'il fallait bien que je
m'attende à tout ça en faisant aussi facilement confiance aux gens...
Eh bien oui, c'est vrai, on ne m'y reprendra plus.
Et
ce n'est pas parce que JM m'a laissé en cadeau, pour soit-disant me remercier, un couvercle universel
pour casseroles et un lot de trois éponges, que je
changerai d'avis !
On n'achète pas mon pardon.