lundi 10 juin 2013

Qu'est-ce que tu penses des orchidées blanches ?

C'est la question qu'Aure m'a adressée hier au milieu d'un texto fleuve de plus de 25.000 caractères (espaces non compris), noyée entre un Tu es disponible pour ma soirée d'adieu le 27 juin ? et un Tu penses qu'on peut mettre des plats qui vont au four au congélateur ? 


Je dois avouer que j'ai un peu séché sur l'histoire du congélateur, n'étant pas encore une pro absolue de la chaîne du froid (et pourtant ce n'est pas faute de fréquenter assidument le Picard au bas de chez moi)... mais j'étais par contre sérieusement au taquet pour le 27 juin et les orchidées blanches. 


Je vous passe le 27 juin - même si c'est vraiment très intéressant (j'en ferai peut-être un article à part si un peu plus d'un millier de lecteurs m'implorent en ce sens). 


Et je passe donc tout de suite aux orchidées blanches (sujet du présent article). 


"Des orchidées blanches, c'est très beau, j'approuve totalement !" lui ai-je renvoyé par texto. 

 

Vous noterez l'enthousiasme palpable de ma réponse.

 

Les messages par texto étant brefs, mieux vaut simplifier sa pensée (orchidées blanches = beau) et synthétiser ses émotions (beau = Ginger contente), pour être sûr de se faire bien comprendre. 

 

Mais en réalité, si vous me fournissez 4 copies doubles et non un vulgaire smartphone, vous verrez que je suis capable de développer bien davantage mon point de vue sur le sujet, tout végétal qu'il soit. 

 

Parce qu'en fait, voyez-vous, j'aime bien les orchidées, mais en fait pas tant que ça. 

 

Vues sous l'angle de la froide raison, c'est incontestable : la réussite artistique est totale. 

 

Elancées, avec des grands pétales japonisants tout en haut d'une longue tige dénudée, on pourrait presque dire que c'est un genre de plante qui a de la branche (sans aucun mauvais jeu de mot). 

 

Mais si je me laisse aller à écouter mon coeur, je suis obligée de convenir que la sophistication extrême qui semble suinter de toutes les pores des orchidées distille en moi comme un léger sentiment de malaise...

 

C'est vrai, normalement, une plante, c'est un être simple, sain et naturel, avec une tige, des feuilles et des pétales, qui est toujours contente, de bonne humeur et qui sourit la vie même quand il ne fait pas beau. 

 

Alors que les orchidées, peut-être avez-vous fait le même constat que moi, mais on a toujours l'impression que ça n'est pas satisfait de son sort, que ça boude, que ça fait des comparaisons et que, pour finir, ça vous regarde de haut, du plus écrasant mépris... 

 

Pas étonnant qu'avec tout ce lot de qualités, il faille tomber sur des ex-nazis planqués en Amérique latine pour les cultiver avec une passion de psychopathe (je n'invente rien, c'est dans les films). 

 

Bref, j'envoie ce texto, je mange, je bois, je dors, je prends mon petit-déjeuner, je pars travailler...

 

... et en revenant chez moi, j'ai la surprise de trouver devant ma porte une magnifique orchidée blanche, toute aussi hautaine que l'échantillon de ses consoeurs que j'ai croisées par le passé, accompagnée d'un petit mot :


 "Ce n'est pas le prince charmant qui t'apporte ces fleurs, mais seulement moi, Aure ! On me les a offertes et je pense qu'elles seront bien mieux chez toi !"

 

Je ne sais pas si Aure a eu l'occasion de jeter un coup d'oeil à mon ficus depuis que je suis rentrée de vacances, mais elle n'aurait peut-être pas jugé bon de me confier son orchidée si elle s'était rendu compte de son état avancé de décrépitude. 

 

Ou peut-être qu'elle s'en est trop bien rendu compte et qu'elle a décidé de participer, à sa modeste échelle, à l'éradication de cette espèce de plante... 

 

Vous lui donnez combien de temps à vivre, vous, à cette orchidée ? 

 

Pas trop j'espère, parce que depuis, qu'elle est là, je ne me sens plus vraiment chez moi : je pars tôt le matin en évitant de croiser son regard, et je rentre tard le soir en profitant de la pénombre pour ne pas avoir à affronter ce vivant reproche de tout ce que je suis.

 

En somme, une colocation sympa, mais pas facile-facile non plus...  


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Chronique d'une mort annoncée. 

6 commentaires:

  1. Au moins, dans son coin, elle fait moins sa mijaurée !

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  2. Si tu embrasses cette orchidée, tu feras connaissance avec le prince charmant. Boudeur, mais charmant.

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  3. J'ai horreur des orchidées, je déteste les orchidées. Surtout les violettes qui sont des plantes de croque-mort. Elles sont raides, figées, détestables, en un mot : moches.

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  4. Les orchidées, c'est l'horreur. "Elle peut tenir trois-quatre mois", m'a-t-on dit en m'en offrant une. Trois jours après, elle était morte. Bah oui, elles ne supportent pas le moindre rayon de soleil (difficile dans un appartement baigné de lumière...)

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  5. C'est bizarre le concept d'on me les a offertes donc je te les offre.

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  6. Les pissenlits, ça c'est des fleurs chouettes !

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