lundi 8 septembre 2014

Lendemains de vacances

Vous l'ignoriez sans doute, mais tout ce mois d'août j'étais en vacances.

Je n'en ai rien dit sur ce blog parce que je l'avais un peu laissé à l'abandon parce que j'aime rester discrète.

Et surtout parce que je ne voulais pas totalement désespérer ceux de mes valeureux lecteurs qui avaient décidé de poser leurs congés en juillet pour reprendre le travail juste au moment où tous leurs collègues/relations/amis/famille quitteraient leurs bureaux en poussant des hurlements de joie, les bras levés vers le ciel, avec la même rapidité que s'ils étaient poursuivis par un chasseur psychopathe désireux de s'exercer sur eux au tir au pigeon.

Parce que, oui, c'est bien connu, le travail est un facteur d'épanouissement de l'Homme.

(relire cette phrase autant de fois qu'il est besoin pour s'en convaincre)

Bref, je suis partie en vacances tout le mois d'août.

Et comme les meilleurs choses ont une fin, j'en suis revenue lorsque les toscans de son funeste 31e jour ont résonné.

(j'ai aussi pas mal bossé la poésie pendant l'été)

La particularité, c'est que, cette année, je suis partie sans mon ordinateur.

Celui qui était blanc à l'origine et qui est jaune maintenant, dont le clavier révèle une propreté très douteuse, et depuis lequel je m'occupe tout à la fois de mon blog, de déclarer mes impôts et aussi de dossiers dits professionnels (enfin pas trop souvent). 

A mon retour, lorsque j'ai mis un pied chez moi, j'ai soigneusement évité de laisser mon regard s'arrêter sur lui.

Je devinais bien le petit air narquois avec lequel il me contemplait, débarquant sur le pas de la porte avec mon sac de randonnée trois fois plus gros que moi, mes chaussures immondes de randonnée Ketchua aux pieds, mon chapeau de paille à la main et tout un lot de coups de soleil un peu partout.

Je savais pertinemment qu'à cet instant il ricanait en se disant que je ne pourrais plus l'esquiver davantage.

J'ai fait comme si de rien n'était.

J'ai posé mes affaires.

J'ai regardé si tout était en ordre chez moi.

Pas de fuite d'eau sous le lavabo, les WC, l'évier, le frigidaire.

Pas de départ de feu dans mon four ou au niveau de mes plaques de cuisson.

Pas de dispartion de rivières de diamants, de manuscrits étrusques ou de tableaux de maître (normal, je n'en ai pas).

J'ai défait mes affaires.

Je les ai rangées.

J'ai lancé une machine.

J'ai ouvert un paquet de gaufrettes au chocolat.

Je me suis assise sur mon clic-clac.

J'ai terminé mon paquet de gaufrettes au chocolat.

Et puis je me suis résolue à l'idée que ça y est, j'avais épuisé toutes les possibilités d'échapper au tête-à-tête avec mon ordinateur, qu'il ne me restait plus qu'à prendre mon courage à deux mains et à faire face.

Je l'ai ouvert en faisant semblant de ne pas voir son air moqueur.

Après avoir pris un cocktail de tranxene et de butagaz, je me suis connectée à ma messagerie.

C'est là que, commme je m'y attendais, j'ai découvert mes 95876 mails non lus.

J'ai été forte, je n'ai même pas pleuré. 

J'ai juste regretté le temps où la correspondance se faisait seulement par lettres et où on les acheminait par cheval en 6 mois - 1 an (dans le meilleur des cas).
 
Les gens devaient réfléchir à deux fois avant d'envoyer leur courrier...

J'aurais pu aller plus loin et regretter le temps où l'on ne partait pas en vacances puisque l'on n'en avait pas. 

Mais c'est bizarre, je ne sais pas pourquoi, en fait non. 


Cette année, personne n'a pensé à m'envoyer un pigeon voyageur, c'est toujours ça de pris.
 

8 commentaires:

  1. J'espère que tu n'as pas ouvert ta boîte aux lettres (la vraie, celle qui est carrée avec une serrure), parce que en général c'est plein de factures et d'avis d'imposition ces choses là. Bonne rentrée à toi !

    RépondreSupprimer
  2. Malheureuse, si tu n'as pas reçu de pigeon voyageur, c'est que tu n'as pas de pigeonnier avec des pigeons que tu prêtes. Tu crois que si je prends un volatile, que je lui mets une bague à la patte avec un mot pour Ginger, il t'attendra sur le rebord de la fenêtre ? Il ne peut faire que le trajet retour, jamais l'aller... Dommage, non ?

    RépondreSupprimer
  3. J'ai essayé, mais ai rapidement interrompu mes tentatives, de bloguer via des signaux de fumée, puis des pigeons voyageurs, puis en morse. Bilan globalement médiocre. Donc, j'ai repris l'ordinateur.

    RépondreSupprimer
  4. Je reconnais le pigeon, c'est Jérôme, il n'y a pas meilleur voyageur livreur que lui (je n'ai pas eu à me plaindre pour la livraison de mon canapé).

    RépondreSupprimer
  5. J'aime bien l'idée du pigeon voyageur. Je trouve ça bucolique. Quand à ta tonne et demi de mails, ici aussi, ça fait le même effet, mais finalement, est ce qu'on ne s'en porte pas plus mal de partir en vacances sans mails? Bonne rentrée!

    RépondreSupprimer
  6. Non, non, en vrai il brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr.

    RépondreSupprimer

Un petit commentaire ?