vendredi 21 octobre 2011

Facebook m'a tuer

Cela peut sembler bizarre, mais sur Facebook je suis quelqu'un d'un peu différent de la réalité.

 

Attention, je ne cherche pas à me faire passer pour une rock star un peu junky sur les bords, ou pour un top model de l'agence Elite en pleine gloire anorexique (j'aurais trop peur de me faire griller par mes contacts Facebook), mais quand même, je ne suis pas tout à fait moi.

 

Pour faire vite, sur Facebook, je suis :

 

- plus intelligente (la voie écrite me protège d'un certain nombre d'incongruités que je suis tout à fait susceptible de sortir à l'oral),


- plus glamour (je n'ai encore jamais mis de photos de profil de moi en mode zombie-fin-de-soirée-cheveux-en-pétard-et-sourire-de-travers ou en mode j'ai-40-degrés-de-fièvre-le-teint-verdâtre-et-je-vais-bientôt-mourir),


- plus fun (si je commente, c'est pour faire quelque brillant trait d'esprit, sinon je m'abstiens),


- et aussi plus silencieuse (si vous avez bien suivi).

 

 

Bref, mon double Facebook, c'est un peu moi mais en plus. En bigger than life en fait.

 

Et c'est sans doute ce qui me permet aujourd'hui de ne pas me retrouver sous la barre socialement honteuse des 200 faux amis Facebook (Dieu m'en préserve !).

 

Du coup, pour bien distinguer ce moi virtuel glorieux, de mon moi un peu moins reluisant de la vraie vie, ce double Facebook, j'ai fini par le baptiser d'un autre nom que celui qui figure depuis un petit nombre d'années dans mon acte d'état civil et pour lequel, soit dit en passant, je ne suis pas pour grand chose.

 

Mais voilà, ce dédoublement de personnalité n'a pas trop plu à Mark Zuckerberg.

 

Je savais déjà qu'il n'avait pas toujours été très cool avec ses potes d'Harvard (j'ai vu The social network l'an dernier), mais j'ignorais qu'il avait décidé de s'en prendre aux adhérents de son site...

 

Bon, il lui a fallu à peu près un an pour pister l'escroquerie et m'adresser un message qui, en substance, donnait à peu près ça :

 

ATTENTION, nous avons détecté que vous utilisiez un faux nom. Si vous continuez, on vous supprime votre compte, parce que chez Facebook, on a une éthique de transparence et on n'aime pas les gens qui s'enregistrent sous un faux nom. Veuillez entrer votre vrai nom maintenant, s'il vous plaît, merci bien.

 

J'ai bien sûr commencé par faire la brave en ignorant consciencieusement cet avertissement, et j'ai saisi à nouveau mon nom de faussaire, en me disant que le Facebook, il était sans doute bien trop bête pour se rendre compte que je faisais juste semblant de mettre mon vrai nom mais qu'en fait je rééditais la supercherie.

 

Et tout compte fait, il était bien moins bête que ce que je pensais...

 

Un nouveau message est apparu sur la page d'accueil du site, et vu le ton, j'ai commencé à avoir peur que Mark Zuckenberg téléphone à la police et qu'ils viennent supprimer manuellement mon compte Facebook, après m'avoir extorqué mes codes d'accès au cours d'une séance de torture, et qu'ils finissent par saisir mon ordinateur et aussi deux trois trucs qui leur plairaient bien chez moi (comme mon Toblerone par exemple).

 

C'est comme ça que j'ai fini par plier, et que mon double Facebook s'est vu contraint d'abandonner son nom de scène pour reprendre mon bon vieux patronyme familial.

 

Désormais, je vis dans la hantise du jour où Facebook m'enverra un nouveau message pour m'informer que la photo d'arrosoir à fleurs qui me fait office de photo de profil n'est pas suffisamment ressemblante...

2 commentaires:

  1. Le grand oeil facebookien est partout ma chère Virginie... Ton chat va peut-être bientôt être contacté lui aussi par les sbires de Mark Zuckerberg pour répondre de son compte fictif ! 

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