Parfois même trop.
Votre horizon ressemble à une mer sans vague illuminée d'un grand soleil perdu au milieu d'un ciel bleu sans fin.
Pas même l'écho d'un cri rauque de goéland pour ternir l'harmonie parfaite de ce tableau, pas même un vieux déchet en plastique dégoûtant flottant à la surface de l'eau pour écorner l'impression de perfection qui s'en dégage.
Que ne donneriez-vous pas, à cet instant, pour convoquer un ciel menaçant couleur ardoise, des roulements de tonnerre assourdissants, toute une volée d'éclairs fielleux, et une mer plus déchaînée que jamais, histoire de rompre avec cette quiétude bien trop oppressante ?
Mon amie Agathe pourrait en témoigner.
Il y a peu, elle m'a conviée à une soirée pour fêter son embauche inespérée en CDI.
Je dis "inespérée", pas parce que je suis une amie indigne persuadée qu'elle domine tous les gens qu'elle croise - et surtout ses amis - d'au moins 50 points de QI, mais seulement parce que, lors de son recrutement initial en CDD au sein de la même entreprise, Agathe s'était vue certifier qu'aucun poste ne serait créé dans son service.
Lors de cette soirée, j'ai bien sûr levé ma coupe à une longue et heureuse vie professionnelle, et, le lundi où elle débutait son CDI, sachant qu'elle conservait le même poste, le même bureau et les mêmes collègues que ceux qu'elle avait quittés le dernier jour de son CDD, soit le vendredi immédiatement précédent, je lui ai demandé par texto, en guise de clin d'oeil :
"Alors, ton premier jour en CDI, pas trop intimidant ?!"
Ce à quoi Agathe m'a répondu le plus sérieusement du monde :
"Tout s'est bien passé, mais bon, c'est vrai, j'étais quand même un peu stressée".
Bien sûr, on pourrait trouver cette réflexion un peu curieuse venant de quelqu'un dont les conditions de travail n'ont connu, en pratique, aucune modification.
Mais après tout, Agathe a raison, pourquoi se passer d'une petite montée de tension quand, autrement, rien ne viendrait marquer le changement d'intitulé de votre contrat de travail ?!
Hum...Cette petite montée d'adrénaline qui vient distraire notre quotidien bien plat. Pourquoi se priver ?
RépondreSupprimerCarpe diem, comme disait l'autre, carpe diem !!!
SupprimerPeut-être avait-elle trop bu de champagne la veille... ou alors pas assez !
RépondreSupprimerJe pencherai plutôt pour le "pas assez". Le manque d'alcool fait beaucoup de ravages, de nos jours, chez les jeunes...
SupprimerVivre chaque jour comme un nouveau défi à relever, c'est un bel état d'esprit.
RépondreSupprimerElle aurait pu y aller les mains dans les poches, l'air blasé avec une petite moue dédaigneuse. Mais non. Et c'est vrai, ça force l'admiration !
SupprimerAhhhhhhhhhhhhh, le CDI, j'en connais qui y ont consacré un blog. C'est un vrai sujet, je comprends Agathe. J'ai bu un 2ème, voire un 3ème pastaga le jour où cela s'est produit pour moi.
RépondreSupprimerAh ça, je comprends ! Et je te trouve même sacrément raisonnable !!
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