lundi 16 septembre 2013

Fashion faux pas capillaire

Il y a des jours où on hésite. 

 

Cinéma ou piscine ? Ballerines ou escarpin ? Chardonnay ou Brouilly ? Cosmopolitan ou Elle ? Biarritz ou Cabourg ? Filet de saumon ou bavette à l'échalotte ? 

 

Si, dans certains cas, vous pouvez trancher en vous abstenant de faire un choix (Elle et Cosmo, Chardonnay et Brouilly), dans d'autres, vous êtes bien obligé de vous décider (ballerines ou escarpins, Biarritz ou Cabourg). 

 

C'est dans cette dernière catégorie qu'il faut classer la couleur de cheveux. 

 

En la matière, pas de place pour le doute, on joue dans la section monochrome et on assume sans honte son manque de fantaisie capillaire.

 

Mais pourquoi se priver ainsi du plaisir de coloriser notre belle crinière ? 

 

Eh bien parce que ça ne se fait pas, tout simplement. 

 

De la même façon qu'on ne se ballade pas avec un pot de chambre sur la tête (c'est Maman qui me l'a appris toute jeune encore) et qu'on ne danse pas le jerk en plein enterrement (même si c'est un moment de convivialité), on ne donne pas dans la composition capillaire pluricolore. 

 

Pour ceux qui trouveraient cette analyse un peu courte - c'est leur droit, même si je ne cautionne pas - j'ajouterais que c'est sans doute parce qu'il y a déjà trop de couleurs tout autour de nous qu'il ne faut pas en rajouter en plus sur notre tête, de peur de voir tous les gens sombrer peu à peu dans une dramatique folie en raison d'un sur-afflux d'informations impossible à digérer pour l'esprit humain. 

 

Dans 200 ans, quand les scientifiques auront réussi à élever nos capacités cérébrales au niveau de celles d'Einstein puissance 10, peut-être pourrai-je alors sortir de mon caveau familial avec des cheveux rouge et bleu - mes couleurs préférées, mais toujours est-il qu'en attendant cette époque bénie où nous goûterons enfin à la vraie liberté, nous nous devons de garder une certaine sobriété capillaire. 

 

Mieux vaut donc, pour l'heure, admirer un arc en ciel dans son cadre naturel, c'est-à-dire au milieu d'un grand ciel bleu, plutôt que sur la tête de la dame qui fait la queue devant vous à la caisse du Monoprix. 

 

Préférez, de même, contempler l'harmonie parfaite d'un damier sur le jeu d'échec qu'on vous a offert pour vos 13 ans et auquel vous n'avez jamais joué - pas assez intellectuel pour vraiment s'amuser - plutôt que sur la tête de la dame à la table de restaurant juste à côté de la vôtre. 

 

Je n'ai pas osé parler de tout ça à la dame assise à côté de moi dans le métro, mais j'espère vraiment qu'elle lira cet article (ou que Christina Cordula se prendra rapidement d'affection pour elle)...

 

cheveux.jpg

Mais ma chééééérie, ces chevou ça né va pas dou tout !

5 commentaires:

  1. Peut-être avait-elle forcé sur le Chardonnay et sur le Brouilly avant de se lancer dans sa couleur ?

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  2. Et peut-on sortir faire ses courses avec des bigoudis ? Même chez Lidl ?

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  3. Tu m'étonnes qu'elle se cache le visage avec sa main...

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  4. Clairement. Au moins 20 ans avec période de sûreté, bracelet électronique aux deux pieds, rétention de sûreté et tout le tralala. 

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