lundi 9 septembre 2013

Les inégalités commencent à la porte des toilettes

 

Chaque année c'est pareil.

 

On part en vacances.

 

On roule.

 

On roule.

 

On roule encore.

 

Et puis on s'arrête sur une aire d'autoroute.

 

C'est qu'en quelques heures, la nature, imperturbable (même en voyage), a fait son oeuvre.

 

Vous devez aller aux toilettes, là, tout de suite, sinon vous ne répondez plus de l'état de votre siège ni de l'environnement odorant de l'habitacle.

 

Soit.

 

A peine sorti de la voiture, vous courez encore plus vite qu'un sportif dopé (enfin, disons, un sportif) direction les lieux appropriés, histoire de remettre le compteur à zéro avant d'entamer la suite du voyage.

 

Là, deux issues sont possibles.

 

  • Vous êtes un homme.

 

Grande vue dégagée vers les toilettes masculines, aucun obstacle au radar.

 

Vous voilà de retour à la voiture moins de deux minutes trente plus tard.

 

  • Vous êtes une femme.

 

Queue monstrueuse de 35 personnes devant les toilettes féminines, vous piétinez sur place pliée en deux en espérant vous retenir suffisamment longtemps pour ne pas donner du travail supplémentaire au personnel d'entretien. Lorsqu'enfin vous apercevez les cabines, vous êtes au bord de l'implosion, à sautiller frénétiquement les jambes serrées-croisées l'une contre l'autre.

 

Vous voilà de retour à la voiture vingt cinq minutes plus tard.

 

Lorsqu'on me demande Ginger, tes vacances, c'était bien ? (oui, nous sommes en septembre mais certaines personnes n'ont pas encore tourné la page), je dissimule consciencieusement cet épisode douloureux de mon voyage.

 

Je garde tout pour moi : l'attente sans fin, l'angoisse de l'échec, les regards ironiques et condescendants jetés par nombre d'hommes pensant tirer une réelle supériorité de l'absence de file d'attente devant leurs toilettes (mais si).

 

Je me concentre sur le soleil, les ballades, la piscine, les cocktails en terrasse...

 

Mais bon sang, les personnes des sociétés d'autoroute, ça vous gênerait de rajouter une quinzaine de cabines dans les toilettes femmes et d'en enlever une dizaine aux hommes ?

 

Ca vous fait rire de nous voir attendre comme ça ?

 

Non, parce que, sinon, faites-nous au moins une ristourne sur les péages pour nous dédommager.

 

Ou plutôt, tiens, donnez-nous carrément la gratuité comme en discothèque (jusqu'à 22h).

 

Ca compensera toujours un peu !

 

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Mes compagnes de galère lors de mon ultime pause sur l'autoroute...

6 commentaires:

  1. Jeanne qui connaît Stéphane et la Belette9 septembre 2013 à 03:01

    Prenons les nationales où on peut faire pipi dans les herbes en écoutant les oiseaux chanter.

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  2. Comme "au petit bonheur", j'ose aller dans les toilettes hommes... à condition qu'il n'y ait pas trop de monde. Bravo pour cet article qui fait avancer la philosophie du monde. Vivent les thèmes jamais abordés.

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  3. Parfois j'ai envié ma fille d'être mieux équipée que moi. Mais un jour viendra, quand elle ne portera plus de couches, ou elle découvrira à son tour la sinistre destinée des femmes...

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  4. Compassion... Mais, le spectacle des demoiselles pressées qui viennent crânement dans les toilettes garçons qui dès lors, surpris, détournent leur regard initialement focalisé sur leur..., et ça rajoute de toute façon du boulot au personnel d'entretien.

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  5. Bon, mea culpa, je vais chez les hommes quand je sens que ça va pas être possible. C'est quoi cette discrimination ? On nous bassine tous les jours avec l'égalité, elle est où l'égalité, hein ?

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