jeudi 9 février 2012

Atelier couture

L'homme moderne sait faire réchauffer son plat Picard au micro-ondes, nettoyer sa baignoire, lancer le programme de sa machine à laver, acheter seul ses chemises. 

 

Il a ses propres produits de beauté, il ne se cache plus pour aller voir son esthéticienne, et il réfléchit même à l'opportunité de porter lui aussi la jupe

 

Ca tombe bien, d'ici quelques dizaines d'années, il pourra sans doute enfin tomber enceinte et prendre un congé de maternité bien mérité.

 

Mais les apparences sont parfois trompeuses !

 

La conquête de l'autonomie masculine est loin d'être définitivement gagnée. 

 

Car voyez-vous, j'ai pu noter encore quelques domaines de la vie pratique dans lesquels la carence masculine est tellement éclatante qu'on en a presque mal aux yeux lorsqu'on la fixe trop longtemps du regard. 

 

Le dernier en date ? 

 

L'incapacité, apparemment largement répandue parmi ces messieurs, à recoudre un simple bouton. 

 

Figurez-vous que ma trousse de couture et moi, il nous a fallu venir en aide à l'un de mes collègues et amis - célibataire, est-il besoin de le préciser -, cruellement empêché de porter l'une de ses vestes de costume à la suite d'une malheureuse chute de bouton. 

 

Il a fallu, à nous deux, que nous lui offrions une formation accélérée des techniques de base de la couture pour remédier à l'état d'inculture dans lequel l'avait installé son propre entourage féminin, à dessein, n'en doutons pas, de mieux assurer l'emprise du beau sexe sur le sexe dit fort. 

 

Il a fallu que nous lui montrions comment enlever les bouts de fil restés sur sa veste de costume, comment faire glisser le nouveau fil à travers l'aiguille, comment passer et repasser l'aiguille à travers le vêtement, comment arrêter le fil, comment couper le fil...

 

Et ce collègue et ami était à ce point démuni, visiblement en proie au plus total manque de confiance en lui, qu'il m'a confié, à la fin de l'opération, ne pas être sûr d'arriver à reproduire lui-même les gestes que j'avais effectués devant lui...

 

Alors un mot d'encouragement pour vous, Messieurs : ne relâchez pas vos efforts !

 

Continuez à vous battre, et, j'en suis sûre, vous finirez par laisser derrière vous des siècles d'un état de dépendance savamment entretenu par des créatures d'autant plus odieuses qu'elles prennent parfois des apparences aussi délicates que charmantes...

 

En attendant, pour vous aider : 

       





3 commentaires:

  1. Mais que ferait-on sans les femmes ? Merci de nous rappeler à quel point nous vous sommes redevables. Bon, en revanche, porter une jupe, je ne suis pas vraiment sûr...

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  2. Merci pour eux ! Quand ils porteront des jupes ils seront bien contents de savoir recoudre le bouton de fermeture qui se sera décousu.

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  3. Avec plaisir Staf, tu viens de faire un grand pas pour l'Homme tu sais !

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